En face d'un problème, sommes-nous parfois tentés de nous laisser impressionner par les apparences et d'employer des arguments mentaux qui transigent avec les prétentions du mal? Tout en étant convaincus de la victoire finale, acceptons-nous la croyance que nous devons temporairement nous soumettre à l'empire de l'erreur?
Peut-être avons-nous excusé notre soumission à l'erreur en disant que notre attitude était celle de: “Laisse faire pour le moment,” comme si nous oubliions qu'en prononçant ces paroles, Jésus n'excusait nullement le mal quel qu'il soit; il ne faisait que se soumettre de plein gré à une cérémonie religieuse que lui-même et Jean-Baptiste savaient devoir céder par la suite à une expression plus élevée.
Quiconque étudie la Science Chrétienne peut trouver du courage et du réconfort dans le fait que Mary Baker Eddy n'apporte aucune restriction à ce passage significatif de Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 419): “Affrontez en maître toute circonstance adverse.”
Dans ses divers ouvrages, Mrs. Eddy fait un usage vigoureux et fréquent des termes “maître” ou “maîtriser,” et parle souvent de Jésus comme étant le Maître; ceci tend à donner à ce titre une portée que certains d'entre nous étaient peut-être loin de lui attribuer, et qui s'accroît encore quand nous nous souvenons que Jésus est aussi notre Conducteur. Si la Bible nous est familière, un instant de réflexion nous prouvera que Jésus ne perdait pas de temps à discuter ou à transiger même en face des prétentions les plus tenaces et les plus insidieuses du péché, de la maladie, de l'inharmonie ou de l'indigence. La maîtrise qu'exerçait Jésus sur toutes les situations était prompte, certaine et complète; elle s'exprimait tantôt par cette réplique immédiate: “Retire-toi, Satan!” faite au tentateur qui lui proposait de jouir pendant quelque temps des délices de la gloire temporelle; tantôt par un commandement catégorique: “Lève-toi, prends ton lit et marche,” en face d'une infirmité qui durait depuis trente-huit ans; tantôt par un appel impératif: “Lazare, sors!” démontrant sa puissance sur ce qu'on appelle “le dernier ennemi.”
Si nous voulons suivre le Maître et faire de lui notre Conducteur, ne négligeons pas de chercher à faire ce que Christ Jésus fit en toute occasion, affrontant les problèmes en maître; soyons en outre fermement convaincus que grâce à Dieu, l'Entendement divin, nous pouvons refléter un pouvoir immédiat, constant et complet sur le mal de tout genre. N'oublions pas non plus le lucide exposé de notre Leader concernant un fait qui explique les œuvres merveilleuses par lesquelles Jésus mérita l'immortel titre de Maître. En comparant Jésus à ceux qui le persécutaient, Mrs. Eddy écrit (Science et Santé, p. 52): “Son maître était l'Esprit; leur maître était la matière. Il servait Dieu; eux, servaient mammon.”
Nous voyons donc que Jésus se rendit maître de la matière ou de l'entendement mortel sous toutes ses formes parce qu'il servait sans cesse avec fidélité l'Entendement divin; parce qu'il comprenait que “son maître était l’Esprit,” Dieu, l'arbitre suprême de toute la création. Obéissant à cet Entendement unique qu'il servait et exprimait, Jésus était doué du pouvoir divin grâce auquel il maîtrisait tous les problèmes qui se présentaient à lui.
Couronnée par la résurrection et l'ascension, la vie de Jésus ne cessa de manifester des œuvres toujours plus admirables; et ceci doit sans doute être attribué au fait qu'il reconnaissait constamment la source divine de son pouvoir et ne s'attribuait jamais aucun mérite personnel. Il avait accompli déjà plusieurs de ses grandes œuvres,— nourri la foule avec cinq pains et deux poissons, marché sur les eaux, calmé la tempête,— lorsqu'il dit à ceux qui vinrent le questionner: “Je ne fais rien de moi-même, mais ... je dis ce que mon Père m'a enseigné.”
Quand nous reconnaîtrons à l'instar de Jésus que Dieu est le seul, l'unique Entendement, nous refuserons de nous laisser dominer par n'importe quelle inharmonie qui voudrait troubler notre droit au bonheur véritable; en outre, chaque fois que nous y serons appelés, nous exercerons avec assurance le pouvoir que Dieu nous donne pour aider notre prochain à secouer le joug des faux maîtres. Si nous refusons sans cesse de nous faire un mérite des bonnes œuvres que nous voyons ainsi s'accomplir, si nous insistons pour que toute la gloire en revienne à Dieu, nous pourrons mériter aussi la bénédiction que reçurent les deux serviteurs qui avaient fait fructifier leurs talents pendant un temps considérable: “Cela va bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de choses, je t'établirai sur beaucoup; viens prendre part à la joie de ton Seigneur.” Ces paroles ne nous indiquentelles pas une fois de plus qu'il faut d'abord être un fidèle serviteur pour pouvoir gouverner ensuite avec succès, pour être établi sur beaucoup de choses?
Si l'un de nous ressemble au serviteur qui n'avait qu'un talent,— s'il débute dans l'étude de la Science Chrétienne, de la vérité enseignée par Mrs. Eddy,— il peut cependant envisager l'avenir sans crainte, sûr que Dieu le rendra capable de vaincre toutes les difficultés par l'application correcte des règles de la Science Chrétienne. Car Mrs. Eddy nous fait cette promesse encourageante (Miscellaneous Writings, p. 265): “Quiconque comprend une seule règle en Science et démontre le Principe conformément aux règles, est maître de la situation.”
Il n'y a ni avarice, ni pauvreté, ni favoritisme en Dieu. Ses richesses surpassent tout ce dont nous sommes capables de recevoir. Notre disette résulte seulement de ce que nous manquons de foi, et refusons de nous soumettre à Lui.
