Toute ma vie j'avais cherché la beauté, mais toujours en vain. Je fréquentai d'abord une école secondaire, puis une autre; j'étudiai les hautes mathématiques, la philosophie, les sciences sociales, plusieurs langues pour pouvoir lire dans l'original les chefs-d'œuvre littéraires, et finalement les arts. Je donnai des conférences et obtins mon diplôme après de brillants examens, mais pourtant je n'étais pas heureuse. Aucune étude ne me contentait. Le sujet qui m'avait d'abord intéressée et dont je venais facilement à bout, ne répondait pas aux questions vitales concernant Dieu et l'homme.
Jugée très délicate dès mon enfance, j'étais constamment soignée par les docteurs, et je passais d'une station climatique à une autre. Devant m'aliter environ six mois par année, j'étudiai au lit, et ne suivis les cours que peu avant les examens. Les médecins avaient trouvé mes organes en mauvais état, disant que le mal était presque incurable. J'avais une affection cardiaque qu'on croyait héréditaire: mon cœur était soi-disant beaucoup trop petit pour ma stature. Je prenais des drogues très fortes et n'osais voyager sans en emporter un assortiment. Durant la guerre, je fus séparée de mon bien-aimé mari, et je perdis ma fortune. Ce fut le comble, semblait-il. Les autres membres de la famille, composée de quatre personnes, étaient soit trop jeunes soit trop âgés pour pouvoir travailler, et je n'étais plus que l'ombre de moi-même, étant menacée d'une opération remise à plus tard à cause de mon épuisement.
Ce fut alors que Dieu, le bien infini, me conduisit à la Science Chrétienne, et me fit sortir d'un abîme sans fond pour parvenir à la lumière et à l'espoir, mais pas d'un instant à l'autre. Je dus persévérer dans l'étude et soutenir bien des luttes, mais le résultat en valait la peine. Peu à peu la vérité triompha de mon désir intense de mourir, ce qui fut ma plus grande guérison. Ces treize dernières années ont été heureuses et fructueuses.
Au cours de cette période, je n'ai jamais consulté de docteur, pris de remèdes ou gardé le lit plus de quelques heures. Certaines guérisons furent instantanées, d'autres lentes. Maintenant je suis robuste, en bonne santé, sans crainte, et quand il l'a fallu, j'ai travaillé nuit et jour. Un à un mes organes se sont rétablis; et j'ai si bien oublié toutes mes prétendues maladies que je m'en souviens seulement en lisant les témoignages de nos périodiques; alors je me dis: "Ah oui! j'ai aussi été guérie de ce mal." C'est ainsi que je me suis rappelée la maladie de cœur. Je n'en ai pas souffert depuis des années, et je ne peux dire quand elle m'a quittée.
Je suis profondément reconnaissante du tendre et patient secours des praticiennes, mais ma croissance spirituelle s'est accrue depuis que j'ai cessé de compter constamment sur elles pour me traiter, et que j'ai cherché plus de lumière dans la Bible (autrefois incompréhensible pour moi) et dans les écrits de Mrs. Eddy. Je rétablis ma fortune et la perdis de nouveau, car je devais encore apprendre à mettre ma confiance dans la substance réelle et non dans les possessions matérielles. Je me remis à l'œuvre, cette fois-ci sur une base plus solide. Il fallait briser l'orgueil intellectuel; je dus commencer par le commencement pour apprendre l'humilité— ce qui me fut le plus difficile — l'obéissance, et un meilleur sens de discipline auquel je me soumets toujours maintenant.
L'instruction reçue en classe fut une merveilleuse expérience, qui m'a ouvert de nouvelles perspectives, et j'en suis profondément reconnaissante au fidèle professeur. Je vis s'ouvrir devant moi une étude sans fin, dont je ne viendrais pas aussi facilement à bout que de mes autres études. Enfin je suis dans mon élément, et j'y reste. Je vois maintenant que j'ai été préparée pour la Science Chrétienne par toute ma vie antérieure, et surtout le noble idéal et les œuvres humanitaires de ma famille. Finalement, j'ai trouvé la beauté; ce fut une de mes plus belles expériences en Science Chrétienne. Le désir de toute ma vie a été satisfait, car j'ai trouvé un travail utile et qui me convient. Envers Dieu et envers notre vénérée Leader, Mrs. Eddy, j'éprouve une gratitude sans bornes à cause du don ineffable de la Science Chrétienne, ce levain qui est en voie de transformer l'humanité.
Paris, France.
