Le Révélateur écrit: "Ici se montre la patience des saints: ils gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus." Où les commandements de Dieu doivent-ils être gardés? En premier lieu, dans notre mentalité. Une chose trop fausse pour être dite ou faite est trop fausse pour être pensée — considérée comme réelle — ne fût-ce qu'un instant. Pour pouvoir garder non seulement la lettre, mais l'esprit des commandements, il faut extirper les croyances mauvaises, éviter les fausses influences, résister promptement et efficacement à la tentation au lieu d'adopter à son égard une attitude passive. Alors seulement nous gardons en vérité les commandements qui nous disent d'aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre pensée et de toutes nos forces, et d'aimer notre prochain comme nous-mêmes, ainsi que tous les autres préceptes qu'impliquent ces deux commandements. C'est seulement ainsi que nous gardons "la foi en Jésus."
Il est dit dans l'Ecclésiaste: "Celui qui garde le commandement ne sentira aucun mal." En d'autres termes, quiconque reste fidèle au vrai Dieu est préservé du mal. Ne sentir "aucun mal," telle est la merveilleuse récompense de l'obéissance. Être fidèle à Dieu et à l'homme idéal, c'est l'activité mentale la plus joyeuse et la plus constante que nous puissions exercer; c'est aussi celle qui trouve le plus sûrement et le plus divinement sa récompense. L'occasion d'être fidèle et de recevoir la récompense de notre fidélité est toujours présente lorsque nous sommes tentés d'être infidèles à Dieu en accueillant les arguments trompeurs de la crainte, du doute, de la dépression, ou des autres émotions humaines dont le nom est légion. Le mal n'est qu'un argument qui masque le néant et cherche à voiler la totalité divine. Comme Scientistes Chrétiens, nous n'insistons pas sur cette légion d'erreurs, mais nous rendons grâces pour l'armée des anges, pour les pensées de Dieu qui sont toujours proches et protègent chacun de nous sur le chemin de la santé, de la sainteté et du bonheur.
"Il veillera sur les pas de ceux qui l'aiment." Ce texte nous promet que par l'obéissance au divin Principe, le cours de nos pensées, de nos désirs, de nos décisions et de nos actions restera conforme au progrès, à la sagesse et à la sécurité.
Celui qui est mentalement fidèle à l'Esprit, à l'Entendement, à l'Amour, rejette toute suggestion de maladie, de paresse mentale, d'inimitié ou de pauvreté. La Science Chrétienne nous rend mieux capables de discerner et de rejeter l'erreur; elle nous permet ainsi d'obéir d'une manière intelligente à cet avertissement plein d'amour: "Mes petits enfants, gardez-vous des idoles." Pour vivre selon l'esprit des dix commandements, nous sommes forcés de nous détourner du culte matériel de nous-mêmes et de ses images taillées, ainsi que des vaines professions de foi; nous ne pouvons plus servir les dieux du péché et de la maladie, ni profaner le sabbat parfait de la consécration spirituelle qui ne doit être interrompu par aucun intérêt indigne. Nous nous détournons des impulsions de vengeance et de jalousie, et de toutes les pensées qui nous enlèveraient ou enlèveraient à d'autres les droits divins de l'homme spirituel. Nous n'obéissons qu'à l'attraction spirituelle, et nous sommes assurés que dans la mesure de notre vigilance et de notre prompte obéissance, "il veillera sur les pas de ceux qui l'aiment."
Avec sa concision habituelle, Mrs. Eddy écrit: "Ayez un seul Dieu et vous n'aurez point de diable. Occupez-vous sans cesse de l'Amour divin" (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 252). La pensée véritable et l'amour véritable ne peuvent être séparés. Il nous faut donc mesurer la valeur de nos pensées non seulement d'après l'affection qu'elles expriment, mais encore d'après leur véracité et leur intégrité. En adoptant cette norme, nous refuserons d'accepter toute calomnie dirigée contre la perfection de Dieu ou de l'homme: nous ne prêterons pas l'oreille à la médisance, nous ne ferons aucune remarque malveillante, et nous ne parlerons de l'erreur que pour en exposer la fausseté, dans un esprit de miséricorde et de guérison. C'est ainsi que nous nous occuperons "sans cesse de l'Amour divin" et que nous résisterons aux empiétements du mensonge.
Le vrai penseur ne peut être touché par la mauvaise pratique mentale. Pourvu qu'il garde les commandements en pensée autant qu'en paroles et en actes, il ne peut souffrir du faux penser d'autrui. Mais l'obéissance au divin Principe doit être sans partage, car le commandement n'exige rien moins que ceci: aimer notre Dieu, le bien, et reconnaître de tout notre être Son omnipotence.
Puisque le progrès est la loi de Dieu, la Science Chrétienne demande chaque jour de notre part plus de courage, de vigilance et de fidélité. "Ceux qui l'aiment" ne restent pas stationnaires. Le Scientiste Chrétien ne connaît pas la stagnation: il ne peut se reposer dans le prétendu bien-être de la matière après avoir été affranchi de ses désagréments. Prions-nous afin de pouvoir donner à tous ceux que nous rencontrons le sens permanent d'un amour universel dans lequel tous sont inclus? Faisons-nous preuve d'un invincible désir d'aider à établir la justice sur la terre entière, par nos conseils, notre exemple, et par un service désintéressé en faveur de ceux dont la santé, le caractère et les perspectives humaines semblent avoir été ruinés par le matérialisme?
Si nous sommes Scientistes Chrétiens de nom et de fond, nous pouvons marcher avec confiance, avec joie et diligence, sur notre chemin terrestre. Pourvu qu'on ne trouve en nous ni subterfuge mental, ni improbité, mais un progrès spirituel consciencieux et conséquent, rien ne s'opposera à notre marche rapide sur cette route qui mène au ciel; et il ne doit y avoir chez nous aucune hésitation qui nous soit une entrave, car "le bon combat doit être livré par ceux qui gardent la foi et achèvent la course" (Miscellaneous Writings, p. 41).
