Parmi les nombreux exemples inspirateurs qu'on trouve dans la vie de notre Leader, Mary Baker Eddy, aucun ne pourrait l'être plus que celui que révèlent ces quelques lignes de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 220): “Chaque jour je prie pour la pacification de toutes les difficultés nationales, pour la fraternité des hommes, pour la fin de l'idolâtrie et de l'infidélité, et pour l'accroissement et l'établissement de la religion chrétienne — le christianisme du Christ. J'ai foi aussi en l'efficacité de ma prière, sachant que Celui qui bouleverse bouleversera jusqu'à ce que règne Celui dont c'est le droit.” Voilà vraiment des paroles inspirées, réprouvant la confiance vacillante et la foi languissante,— un appel émouvant à des œuvres hautes et nobles auxquelles le plus humble même peut avoir part, ouvrant la perspective de vastes possibilités pour servir notre race et la guérir avec humanité!
Si l'on s'arrête pour considérer le pouvoir apparent et l'opiniâtreté des fausses croyances du monde, les complexités presque interminables des difficultés nationales, le nombre et la ténacité des forces cherchant à détruire la fraternité des hommes, la fermeté apparente des retranchements de l'idolâtrie et de l'infidélité dans les cœurs des mortels, et les luttes gigantesques de tant de nobles hommes et femmes qui, à travers les âges, ont travaillé “pour l'accroissement et l'établissement de la religion chrétienne,”— si d'une part on considère toutes ces choses, et que d'autre part on se tourne ensuite vers le tableau de notre Leader, qui priait chaque jour pour obtenir le secours et la guérison de cette vaste multitude, la simple majesté de son affirmation: “J'ai foi aussi en l'efficacité de ma prière,” cause une impression dont la force étonne. C'est là, sûrement, la foi qui transporte les montagnes!
Les Scientistes Chrétiens s'efforcent de suivre leur Leader; ils ont donc le privilège de suivre son exemple en priant journellement pour tout le genre humain. Mrs. Eddy considérait évidemment que cette prière était une de nos activités importantes, car dans la “Prière Quotidienne” que, dit-elle, “il sera du devoir de chaque membre” de L'Église Mère “de prier chaque jour,” elle a inclus ces paroles (Manuel, p. 41): “Puisse Ta Parole enrichir les affections de toute l'humanité et les gouverner!” Saint Paul, le grand apôtre des Gentils, dont le vigoureux ministère couvrit la majeure partie de ce qui était alors le monde civilisé, nous donne cette même ample vision de la portée et du pouvoir de la prière; nous constatons, en effet, qu'il exhorte ainsi Timothée: “Je recommande donc, avant toutes choses, qu'on fasse des requêtes, des prières, des supplications et des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui exercent l'autorité, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et en toute honnêteté,“ ajoutant: “C'est là une chose bonne et agréable aux yeux de Dieu, notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.”
Par la Science Chrétienne, notre époque a reçu en dépôt l'influence curative et régénératrice la plus élevée et la plus puissante que le monde ait jamais connue, le pouvoir de la prière juste basée sur une connaissance du divin Principe immuable. Le monde a grandement besoin du secours et de la guérison qu'apporte cette prière. Chaque jour, par la presse, comme par tout ce qui peut lui servir de canal pour s'exprimer, l'humanité jette encore l'équivalent moderne du cri de détresse qui, dans la sombre nuit, parvint à Paul il y a bien des siècles: “Passe en Macédoine et viens nous secourir!” Dieu merci, nous avons maintenant dans la Science Chrétienne le moyen de répondre à ce cri! Quel privilège que le nôtre, quel joyeux service nous attend, car “la prière du juste, faite avec ferveur, a une grande puissance.”
Il est merveilleux de sentir que les prières justes aident tout le genre humain. Au milieu de la nuit, quelque marin naufragé dans des mers lointaines a peut-être besoin précisément de la pensée courageuse qu'apporte au monde la prière dans la Science Chrétienne. Peut-être aussi celui qui lutte, seul et qui est découragé, recevra-t-il quelque chose du sens de protection réalisé par les Scientistes Chrétiens dans leur tranquille communion avec Dieu. Ou encore, ceux qui sont tentés par le vice ou le crime peuvent sentir l'effet de l'influence silencieuse que la prière dans la Science Chrétienne manifeste pour le bien.
Que de crimes ont été conjurés par la venue de quelque douce pensée angélique arrivant à l'instant propice! Quel courroux a été calmé, quel découragement dissipé, quels serrements de cœur bannis, par les prières ferventes d'une sentinelle inconnue, dans un pays lointain! Le monde peut ne jamais savoir qui aide sans être vu, et ceux qui prient ne jamais connaître les vastes effets de leurs vraies prières; mais quelle reconnaissance, quelle récompense humaine pourrait égaler la grandeur, la gloire, le sens de domination et de pouvoir reflétés dans cette simple phrase pleine de confiance: “J'ai foi aussi en l'efficacité de ma prière”!
L'Ecclésiaste nous parle d'une petite ville jadis assiégée par un roi puissant. Bien qu'elle ne contînt qu'un “petit nombre d'habitants,” il s'y trouva cependant “un homme pauvre, mais plein d'intelligence, qui la sauva par sa sagesse.” D'où l'Ecclésiaste conclut avec raison: “La sagesse vaut mieux que la force,” et: “La sagesse vaut mieux que les machines de guerre.” La vraie sagesse est la sagesse spirituelle, et la prière juste est l'exercice, dans la foi, de cette sagesse spirituelle.
Nous ne pourrions pas espérer le salut s'il n'était également à la portée de tous. Le divin Principe ne connaît point de dispensations spéciales. C'est parce que la Vérité est universelle que chacun de nous peut parvenir à la connaître. Notre Leader écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 206): “Dans la relation scientifique de Dieu à l'homme, nous trouvons que tout ce qui bénit l'un bénit tous.” La converse de cet énoncé est également vraie — ce qui bénit tous bénit l'un. En aidant nos frères, nous nous aidons nous-mêmes. La prière quotidienne désintéressée que les Scientistes Chrétiens offrent pour le monde en général est du pain jeté à la surface des eaux, qui leur reviendra sûrement. Aussi, quel privilège d'aider tout le genre humain par notre mode de penser juste, nos prières ferventes, nos fréquentes et silencieuses réalisations de la vérité! En vérité, notre Père-Mère, Dieu, qui voit tout, entend tout, nous récompense ouvertement et libéralement pour ce travail secret et sacré.
Il n'y a nul autre abri pour l'âme, nul autre refuge, nulle autre forteresse, que Dieu, qui puisse nous satisfaire... Dans les heures de pertes et de chagrin, quand les faux appuis nous font défaut, nous sommes aptes à retrouver notre chemin menant au vrai refuge. Nous nous rendons soudainement compte du manque d'abri où nous nous trouvons, seuls, et livrés à notre force personnelle... Nous sommes contraints à réfléchir à la réalité. Nous avons alors nos moments de sincérité et d'éclaircissements. Nous sentons que nous ne pouvons vivre sans chercher nos ressources au delà de notre propre domaine. Il nous faut Dieu.—
