Saint Paul exhorte les Éphésiens à se conduire d'une manière digne “en toute humilité et en toute douceur, avec patience, [se] supportant avec charité les uns les autres.” Et dans les Proverbes nous lisons que “la sagesse est avec les humbles.” L'humilité est à l'abri des impulsions de la propre volonté parce qu'elle écoute le conseil divin avant d'agir. L'humilité spirituelle ne peut s'égarer, car elle est une qualité sage, docile et recueillie, guidée par l'Amour divin.
C'est par l'humilité du cœur que Christ-Jésus accomplit sa haute mission, car cette qualité l'associa au pouvoir divin et le mit à l'abri de l'orgueil, de l'arrogance, de l'ambition personnelle ou du découragement. Il ne permit à aucune ombre du sens personnel ou de la responsabilité personnelle de se dresser entre lui et l'exécution de sa mission divine, car il confia toute chose à la puissance de la Vérité et de l'Amour. Au milieu de son ardent ministère, alors qu'un seul faux pas eût pu avoir des conséquences sérieuses, tant pour ses contemporains que pour la postérité, Jésus put dire à ses disciples: “Je suis doux et humble de cœur,” et: “Mon joug est doux et mon fardeau léger.” Il était en paix parce que son sens spirituel rendait impersonnel à la fois le bien et le mal. Il ne chercha jamais ni la reconnaissance personnelle ni l'approbation du monde, mais il se considéra comme l'émissaire de l'Amour, à jamais soutenu, confiant, réconforté, humainement humble, spirituellement puissant. Avec un amour désintéressé, et toujours animé du désir de guérir et de libérer l'humanité, il distribua des reproches cinglants partout où ils étaient nécessaires. A cause de sa sérénité et parce qu'il ne négligeait jamais d'obéir à un commandement du Père, l'auréole de la paix l'entoura comme témoin de Dieu. Aucune digression mentale de la Vérité n'entrava son propre avancement ou ses demonstrations pour autrui. Avec une conviction et un courage divins, il défia et vainquit toutes les phases de l'erreur qui se dressaient pour le tenter et le détourner de sa fidélité au Principe divin, l'Amour.
Le sens spirituel est toujours en paix parce qu'il demeure dans l'immensité de l'Esprit, et qu'il glorifie la puissance de la Vérité et de l'Amour. D'autre part, le sens personnel n'est jamais réellement en paix parce qu'il est toujours préoccupé de ce qui est fini. Ses vues sont étroites et égoïstes; et le sentiment de la valeur personnelle est généralement accompagné de suffisance, d'orgueil ou d'un sentiment de danger. Mais celui dont les affaires du Père sont de première importance, a un meilleur sens des valeurs réelles, et s'élève ainsi au-dessus des vétilles. Aucune ombre de superstition ne trouble la vraie conscience, ou le cœur qui est à jamais résolu de ne comprendre et de n'accomplir que les desseins de Dieu, qui est le bien.
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