Peu de personnes doutent que Dieu, que l'on reconnaît comme bien infini, dispense sans cesse à Sa création entière tous les biens spirituels d'une façon impartiale et sans mesure. Il y a néanmoins des moments où l'on peut oublier de réclamer le don le plus précieux du sens spirituel, de la réceptivité spirituelle constante et consciente. La faculté de comprendre la Science Chrétienne est-elle simplement une faculté personnelle, matérielle ou intellectuelle? N'est-ce pas une faculté vraie, spirituelle, dérivée de Dieu, et n'est-elle pas aussi invariable que l'est le Christ, la Vérité?
Si l'on est prêt à reconnaître que l'Entendement divin communique sans cesse les idées vraies, que l'Amour infini exprime toujours l'amour à tous, et que la Vie se manifeste éternellement par la vie, alors cette question se soulève: Comment peut-on apprendre à sans cesse recevoir et exprimer cette beauté de la sainteté, cette vie, cette santé et cette harmonie que Dieu accorde indubitablement à Son image et à Sa ressemblance, et comment peut-on sans cesse s'en réjouir? Pourquoi, en qualité d'étudiant de la Science Chrétienne, semblerions-nous avoir un sentiment de doute ou d'incertitude au sujet de notre réceptivité spirituelle? La réflexion spirituelle est ferme, pure, active, joyeuse; et afin de pouvoir prouver qu'il en est ainsi dans sa propre expérience, chacun devra toujours se mettre en garde contre les croyances mortelles qui cherchent à l'identifier avec la crainte, le péché et l'indulgence matérielle pour soi-même, avec la crainte de la matière ou la foi en al matière.
"L'homme naturel n'accueille point les choses qui sont de l'Esprit de Dieu; car elles sont pour lui une folie et il ne peut les comprendre, parce que c'est spirituellement qu'on en juge." Ainsi parle l'apôtre Paul, qui lutta toujours courageusement du côté de la Vérité dès que la lumière de al révélation spirituelle se fit en lui. Si, lorsque l'étudiant de la Science Chrétienne se met à étudier la Leçon-Sermon dans le Livret Trimestriel de Christian Science, il se laisse aller au découragement, à l'indifférence, ou bien s'il obéit avec répugnance à la prière de son praticien, il pourra cependant, pour peu qu'il renonce à ces erreurs, obtenir en raison de son étude la liberté, la domination et la joie qui se discernent spirituellement. Mrs. Eddy prévient affectueusement l'étudiant de ne pas "jeter d'ombre sur la fenêtre de Dieu qui laisse pénétrer la lumière" (Retrospection and Introspection, p. 90). Les prétendus éléments obstructifs de la lumière spirituelle pourront sembler prendre diverses formes, et pourront tromper et faire croire que l'état physique ou moral ne laisse ni espoir, ni chance de salut, qu'on s'est adressé à la Science Chrétienne trop tard, et l'on sera ainsi tenté de tirer le rideau de la propre commisération et de la propre condamnation. Une autre phase de la croyance mortelle suggérera peut-être que l'on ne mérite pas la souffrance que l'on endure, qu'on a vécu une bien meilleure vie que beaucoup qui jouissent d'une bonne santé et qui prospèrent. Dans ce cas, la propre justification et un degré de ressentiment tenteront peut-être de faire descendre le rideau de la matérialité. Aussi, le sens personnel pourra-t-il obscurcir la lumière spirituelle toujours présente. Mais la vraie humilité spirituelle peut lever le rideau, en toutes circonstances. L'humilité spirituelle s'attend à Dieu pour les lumières, ainsi que pour cette vision de la Vérité qui se déroule sans cesse et qui corrige et détruit les fausses croyances. L'humilité spirituelle n'est jamais découragée, jamais irritable, jamais satisfaite d'elle-même, jamais chagrine; elle est toujours empressée, expectante, courageuse, obéissante et reconnaissante. L'humilité spirituelle dépend de Dieu, le bien, au plus haut degré. En parlant des idées de l'Entendement, notre Leader dit: "Elles gravissent en toute humilité les cimes de la sainteté" (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 514). Quelle joie de s'élever chaque jour au-dessus des suggestions décevantes de la croyance mortelle, que celles-là se revêtent d'un aspect agréable ou douloureux!
L'erreur nous suggère-t-elle que l'homme n'est pas toujours réceptif? Alors nous devrions savoir que Dieu a créé l'homme infiniment réceptif. Le don que Dieu a fait de la perception et de la réceptivité spirituelles est un don infini; autrement comment l'homme pourrait-il continuellement discerner et manifester les ressources de Dieu qui se révèlent éternellement? De plus, le Dispensateur et le don ne font qu'un, en tant que cause et effet. Et toute faculté spirituelle est active, attendu que l'omniaction de l'éternel Entendement, Dieu, la soutient et la fournit continuellement. Le sens spirituel n'est pas atteint par le soi-disant sens matériel. Le sens spirituel ne comprend que la réalité; et, en vérité, ce qui est réel seul est présent.
"[L'Amour] restaure mon âme [sens spirituel]" (Science et Santé, p. 578). C'est ainsi que notre Leader interprète une ligne du vingt-troisième psaume, assurant chaque fidèle chercheur que l'Amour divin est toujours accessible et prêt à éclaircir sa vision, à nettoyer son cœur, et à satisfaire chacune de ses aspirations légitimes. Dieu est Tout-en-tout; et les idées spirituelles sont incapables de manifester la désobéissance, la propre volonté, la crainte, la souffrance ou le doute, car elles sont sous la domination du Principe divin. Ces suppositions négatives n'ont pas de place permanente dans l'Entendement infini ni dans sa manifestation. Lorsqu'on en reconnaîtra l'irréalité avec persistance, on niera avec la même persistance leur pouvoir d'alarmer ou d'attirer.
Alors, afin de pouvoir entretenir "des myriades qui forment l'assemblée des anges," les vraies idées de Dieu, il faut que le Scientiste Chrétien remercie sans cesse Dieu pour le grand don de réceptivité spirituelle qu'il lui a fait. Il doit cultiver et protéger avec zèle ce précieux don. La révélation que notre Leader nous a faite de la Science Chrétienne renferme non seulement la rayonnante vision de l'être spirituel, mais encore la Science de protection, par les moyens certains de laquelle, grâce au Christ, à la Vérité, on peut réduire au silence la suggestion mensongère qu'on puisse, pour un seul instant, ne pas avoir accès au pouvoir spirituel de Dieu, le bien,— pouvoir qui embrasse tout. Chacun peut ainsi apprendre à exprimer sans interruption la joie, la santé, la bienveillance, la sagesse et la domination spirituelle que lui accorde sans mesure le Dieu infini, "en qui il n'y a aucune variation ni aucune ombre de changement."
