Dans la lutte de la journée, au sein de l'agitation du monde, il y a bien des leçons à apprendre, des leçons de patience, de sacrifice de soi-même, de service, d'amour et de joie; mais dans le lieu silencieux nous semblons parfois entrer en communion avec Dieu plus facilement, et trouver la force et l'inspiration plus vivement. Là, nous prenons des leçons d'humilité et d'obéissance, et nous acquérons une compréhension plus élevée de Dieu et de l'homme, le véritable homme de la création de Dieu, spirituel et parfait.
Nous lisons que maintes fois, lorsque le Maître avait été absorbé par le travail qu'il faisait parmi les hommes, il s'en allait dans la solitude et priait silencieusement,— communiait avec Dieu, la source de son pourvoir; et grandes étaient les œuvres qu'il faisait après ces moments de recueillement. Si nous voulons faire les œuvres qu'il fit, nous aussi nous devons de temps à autre nous soustraire à la presse et au tumulte du monde, et écouter le “son doux et subtil.”
C'est pendant l'heure tranquille de la communion avec notre Père que nous arrivons à un sens plus étendu des grandes réalités de la Vie. Nous trouvons ainsi la solution de plus d'un problème embarrassant, nous nous déchargeons de plus d'un pesant fardeau de la sorte; et nous sortons de la retraite secrète le visage illuminé et le cœur débordant de gratitude par suite des révélations de la Vérité. Quelle joie et quel réconfort de savoir que nous pouvons aller à Dieu avec tous nos soucis, et être assurés qu'Il subviendra à tous nos besoins!
Peut-être l'erreur dit-elle que nous n'avons pas le temps de nous mettre à l'écart pour être un moment silencieusement en communion avec Dieu sans empêcher la routine ordinaire de nos tâches et de nos obligations journalières. Permettons-nous aux exigences égoïstes des autres, ou au sens erroné de responsabilité venant de notre part, de nous priver de ces “petits moments de silence entre temps,” et d'empêcher ainsi notre avancement spirituel? Qu'elles sont nombreuses les victoires gagnées dans ces moments passés à l'écart! Et quelque indispensables que nous pensions être au bienêtre d'autrui, nous avons souvent besoin d'être seuls avec Dieu. Nous devrions alors également accorder ce privilège aux autres. Sommes-nous très exigeants, irréfléchis, et occupons-nous beaucoup du temps de ceux avec lesquels nous sommes en rapport? Mrs. Eddy dit à la page 133 de Miscellaneous Writings: “Trois fois par jour je me recueille, la face tournée vers la Jérusalem de l'Amour et de la Vérité, et je demande la bénédiction divine pour les malades et les affligés, en priant silencieusement le Père qui ‘voit dans le secret,’ et avec la confiance de l'enfant, sachant qu'Il récompensera ‘ouvertement.’ Au milieu de soucis déprimants et de travail ardu, je me tourne toujours vers l'Amour divin pour être guidée, et je trouve le repos.” Nous ferons bien de suivre l'exemple de notre Leader, qui connaissait le chemin qu'elle prenait. Quelqu'un a dit: “Pratiquer l'art de faire la prière silencieuse, c'est trouver le secret du pouvoir.” La tranquillité, le calme et l'équilibre qui viennent de la communion avec Dieu nous mettent mieux en état de faire notre travail, et nous apprenons à être dans le monde sans y participer, et à toujours tendre l'oreille pour écouter Sa voix.
Dieu nous parle de bien des manières et dans tous les lieux lorsque nous avons appris à écouter. Peut-être entendons-nous Sa voix par la conscience, ou dans un cri de détresse; peut-être se présente-t-elle à nous sous forme de devoir inattendu, ou dans la routine du travail de la journée; mais c'est dans le silence, lorsque d'autres voix sont muettes, que nous entendons l'appel et que, comme Samuel, nous répondons: “Parle, ton serviteur écoute.” L'habitude d'écouter la voix de Dieu est la base de la force, du discernement et de l'inspiration spirituels. Il faut que nous apprenions finalement, même au milieu de la tempête et de la détresse, à entendre ces paroles: “C'est moi, n'ayez point de peur!” Alors nous gouvernerons plus courageusement notre vaisseau sur la vague tempétueuse et le dirigerons vers des eaux plus calmes. Lorsque nous sommes cernés de tous côtés et que nous n'avons aucun moyen de nous échapper, nous devons écouter et entendre la voix de Dieu qui dit: “C'est ici le chemin, suivez-le!” Ah! le joyeux sentiment de liberté qui s'ensuivra! Dans les luttes que nous soutenons journellement pour vaincre les fausses croyances au péché et à la maladie, et dans nos combats pour obtenir la pureté et la vérité, nous devons guetter cette promesse: “ ‘Je ne te délaisserai pas; je ne t'abandonnerai point;’ ” alors la victoire sera assurée.
Notre Leader nous donne la vraie conception de la prière quand elle nous dit à la page 15 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “Pour bien prier, il nous faut entrer dans la chambre et en fermer la porte. Nous devons fermer les lèvres et imposer silence aux sens matériels. Dans le tranquille sanctuaire des aspirations ferventes, nous devons nier le péché et affirmer que Dieu est tout. Nous devons prendre la résolution de porter la croix, et aller de l'avant, le cœur honnête, travailler et veiller pour obtenir la sagesse, la Vérité et l'Amour. Nous devons ‘prier sans cesse.’ Une telle prière sera exaucée dans la mesure où nous mettrons nos désirs en pratique.” En toute circonstance nous pouvons silencieusement élever la pensée vers Dieu, déclarer la vérité et recevoir la bénédiction divine aussi directement que Daniel la reçut dans la fosse aux lions, ou que les Israélites la reçurent dans la bataille. Nous lisons dans le premier livre des Chroniques: “Pendant le combat, en effet, ils invoquèrent Dieu, qui les exauça, parce qu'ils avaient mis leur confiance en lui.” Ils remportèrent la victoire “parce que cette guerre venait de Dieu.” Le combat ne nous appartient pas!
Un des beaux lieux silencieux, où l'on peut trouver le repos et l'inspiration, a été prévu par la pensée affectueuse de notre Leader dans les Salles de Lecture de la Science Chrétienne, ouvertes au public. Ceux qui sont las, malades et affligés,— ceux qui cherchent la Vérité,— y sont les bienvenus. Il en est beaucoup qui, ayant respiré l'atmosphère affectueuse et paisible de ces salles et vu le déroulement de la Parole bienfaisante en y étudiant sérieusement, sortent de là avec un chant dans leur cœur, réconfortés et fortifiés pour accomplir l'œuvre de vie. Combien y en a-t-il d'entre nous, Scientistes Chrétiens, qui profitent de l'heureux privilège de passer une partie de leur temps à la Salle de Lecture à étudier pieusement et avec attention, et à prendre affectueusement part à ses activités en faveur du bien? Non seulement cet exercice nous sera utile, mais encore il encouragera d'autres à chercher et à trouver la vérité. Dans la mesure où nous fréquenterons les lieux silencieux que Dieu fournit et qui sont si nécessaires à notre relèvement et à notre croissance en grâce, ils nous seront plus précieux, et nous apprendrons à exclure de notre vie toute voix, sauf celle de notre tendre Père-Mère, Dieu, et à demeurer dans le royaume de l'harmonie parfaite.