Fatiguée des soucis du monde, harassée par ses fardeaux, l'humanité affligée, pécheresse et malade, après avoir épuisé toutes ses prétendues ressources matérielles, est souvent poussée, littéralement poussée, à recourir à Dieu pour avoir de l'aide. C'est piteux de voir le genre humain fréquemment si mesmérisé par le sens matériel qu'il oublie apparemment la richesse de la révélation spirituelle qui est accessible aujourd'hui à chacun, ainsi que le discernement nécessaire pour la reconnaître. Car nous vivons à une époque qui a reçu de grands bienfaits spirituels. La Science Chrétienne est ici avec sa révélation divine, la révélation la plus complète de l'Être spirituel qui ait jamais été accordée à la race humaine, et fait ressortir en elle-même tout ce que les prophètes et les voyants hébraïques ont révélé, tout ce que Christ-Jésus lui-même a révélé au genre humain.
Bien avant que Mrs. Eddy ait donné la Science Chrétienne au monde, même bien antérieurement à l'ère chrétienne, les hommes s'adressaient à Dieu pour trouver un refuge et pour se restaurer. Le vingt-troisième psaume est un épanchement de la foi la plus sublime en la grâce de Dieu. Il commence ainsi: “L'Éternel est mon berger; je n'aurai point de disette. Il me fait reposer dans de verts pâturages; Il me mène le long des eaux tranquilles. Il restaure mon âme.” Quelles merveilleuses paroles de confiance en le Très-Haut; mais elles sont bien plus merveilleuses encore lorsqu'elles sont illuminées par la compréhension spirituelle que communique la Science Chrétienne! Remplacez “l'Éternel,” dans le psaume, par “l'Amour Divin,” ainsi que le fait Mrs. Eddy à la page 578 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, et le sens en découlera abondamment. En ce faisant, nous reconnaissons que l'Amour divin est notre berger, qu'il subvient à tous nos besoins, qu'il nous mène au bonheur et à la paix, et qu'il restaure notre âme (sens spirituel).
On ne peut mettre en doute que cette vigilance, cette protection, cette direction, cette restauration divines, ont eu lieu et ont encore lieu, car de nombreux personnages bibliques en ont été témoins, et foule de gens peuvent en rendre témoignage aujourd'hui. Il y a beaucoup de Scientistes Chrétiens, menant actuellement une vie utile dans la paix et le bien-être, qui ont recouvré la santé, se sont élevés au-dessus de l'affliction et se sont affranchis de la pénurie, simplement en comprenant que Dieu est Amour,— connaissance que leur a donnée la Science Chrétienne. La plupart d'entre eux avaient probablement épuisé tous les soi-disant moyens matériels dont ils disposaient avant même de daigner se renseigner sur la Science Chrétienne. Mais dès qu'ils ont commencé, en vertu de son enseignement, à comprendre Dieu en tant qu'Amour, et à s'apercevoir que ce fait même exclut logiquement toute possibilité que ce qui est dissemblable à l'Amour possède le véritable être, c'est-à-dire l'être réel, ils ont commencé à se perfectionner dans tous les sens,— en d'autres termes, à se restaurer.
A la page 153 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy écrit en termes inspirateurs sur la relation intime qui existe entre Dieu et les hommes, et sur les conséquences qui en ressortent lorsque ceux-ci s'adressent à Dieu avec intelligence. Elle dit: “Quand Dieu alla devant Son peuple, ceux-ci furent nourris de manne: ils marchèrent dans le désert: traversèrent la Mer Rouge, sans être atteints par les vagues. Il commanda au rocher, qui devint une fontaine, et la terre promise devint de vertes îles rafraîchissantes.” Et elle ajoute ces mots significatifs: “Selon les paroles du Psalmiste, lorsque ‘le Seigneur donne un ordre... Aussitôt les messagères de bonnes nouvelles Se réunissent en une troupe nombreuse.’ ” Les jours où Dieu séjourne avec les hommes ne sont pas passés; dans un sens ils ne font que commencer, car ce n'est qu'à notre époque que la Science de l'Être spirituel, la Science qui fait connaître la vraie nature de Dieu et de l'homme, la Science qui déclare la loi divine qui gouverne la relation entre Dieu et l'homme, a été exposée complètement et clairement par la Science Chrétienne dans des termes que chacun peut comprendre.
Nous nous émerveillons de la bonté de Dieu envers le “peuple élu,” auquel Mrs. Eddy fait allusion dans le passage que nous venons de citer; nous nous émerveillons même davantage des œuvres de guérison, de régénération et de restauration qu'accomplirent Christ-Jésus et ses disciples. N'oublions pas, néanmoins, que la bonté de Dieu et le pouvoir de Dieu ne se bornent ni à une certaine époque ni à un certain peuple, mais qu'ils sont partout accessibles à chacun, en tous temps. Ce sont les croyances erronées concernant Dieu et Sa création, y compris l'homme, qui privent les hommes de l'aide toujours présente du Dieu toujours vivant; et c'est dans la mesure où ces croyances sont remplacées par les vrais concepts de l'Amour divin et de l'image parfaite de l'Amour, l'homme, que nous voyons que nous entrons dans la joie de notre Seigneur.
“La terre promise, les vertes îles rafraîchissantes”! Dire que nous pouvons les visiter pour nous y restaurer lorsque nous sommes harassés et peinés et attristés! Que fit le grand Maître quand les soucis du monde pesaient lourdement sur son cœur et que la méchanceté de ce dernier cherchait à le détruire? “J'ésus pria,” écrit Mrs. Eddy à la page 32 de Science et Santé; “il se retira des sens matériels pour retremper son cœur dans des perspectives plus lumineuses, plus spirituelles.” C'est là que gît le secret de son mode de restauration. Jésus se détourna de tout ce à quoi le témoignage du sens matériel voulait lui faire croire concernant la maladie, le péché, la peine, la souffrance, le doute, le découragement, la crainte; il se détourna de toute fausse croyance de l'entendement mortel, vers l'Entendement divin, la Vérité et l'Amour; et c'était cette communion avec Dieu, ce séjour dans les “vertes îles rafraîchissantes,” qui le restaurèrent. Après ces expériences spirituelles il fut à même de retourner à la lutte, ayant l'inspiration nécessaire pour combattre courageusement toute fausse croyance de matérialité.
L'expérience de Jésus pourra être la nôtre. La douceur, la pureté et la prière nous permettront d'entrer dans la “terre promise.” Alors même que notre pied est sur le premier échelon de l'échelle de la Science divine et que le haut de l'échelle semble être bien au-dessus de notre tête, la prière du désir sincère d'être bon et aimant et vrai fera assurément descendre sur nous la bénédiction de Dieu, nous rendra la santé, l'harmonie et la paix.
Qu'il est merveilleux de savoir que nous pourrons visiter les “vertes îles,” les “verts pâturages,” la “terre promise,” toutes les fois qu'au milieu de notre travail nous serons troublés par un sentiment de fatigue ou d'inquiétude ou de détresse! Lorsque le mal voudrait nous assaillir, la Science Chrétienne nous invite à nous détourner aussitôt de la matière, du sens matériel, vers Dieu, l'Entendement parfait, et à contempler la domination de l'Entendement sur toute illusion de la faiblesse et de la lassitude physiques. Car, en contemplant, en priant de la sorte, l'illusion se détruit et les forces reviennent.
Les jours d'été pourront être joyeux. Le parfum des fleurs, la fraîcheur onduleuse des arbres, les collines stables, les cours d'eau, le lac paisible, tout peut servir dans une mesure, en vertu d'une association symbolique, à réconforter et à soulager. Mais celui qui comprend quelque peu la vérité absolue de l'Être, que révèle la Science Chrétienne, est en possession de choses beaucoup plus bienfaisantes que celles-ci, parce qu'il est à la portée de ce dont ni l'oreille ni l'œil ni le toucher matériels ne pourront jamais prendre connaissance,— de l'univers spirituel des idées parfaites de Dieu, des pensées de Dieu, qui, lorsqu'elles sont comprises, apportent la restauration et la guérison.
