“J'en ai fait le serment par moi-même; c'est une parole vraie qui est sortie de ma bouche, une parole qui ne sera point révoquée: Tout genou fléchira devant moi et toute langue me prêtera serment.” Telles sont les paroles qu'Ésaïe attribue à Dieu; et la Bible toute entière les appuie.
Nul fait n'est peut-être plus nettement présenté depuis la Genèse jusqu'à l'Apocalypse que le commandement, inévitable par sa nature, que tout genou fléchisse finalement devant Dieu, que chacun Le reconnaisse finalement comme infini, comme Tout. En vérité, maintes fois nous y trouvons Dieu persistant à déclarer Sa propre perfection; comme, par exemple,— cette fois-ci encore par la bouche d'Ésaïe,—“Tournez-vous vers moi et soyez sauvés, vous tous, qui habitez les extrémités de la terre! Car je suis Dieu et il n'y en a pas d'autre.”
La théologie a enseigné dans tous les siècles qu'il faut admettre que Dieu est le seul pouvoir suprême, infini, et que tous les hommes devront un jour apprendre à se rendre à cette parfaite soumission qui Lui est due en tant qu'Unité toute-puissante. Bien que les prophètes et les apôtres, les saints et même les pécheurs, aient reconnu ce commandement, il y a eu autant d'opinions diverses sur la manière de s'y conformer qu'il y a eu d'individus s'intéressant à le faire. Ils ont persisté à appliquer divers moyens et systèmes, et la coutume de fléchir le genou est peut-être celle qu'ils ont le plus généralement observée.
Selon le sens humain des choses, la pensée même du genou qui fléchit renferme en elle-même l'aveu d'une humilité qui voudrait être; elle est généralement censée impliquer un effort d'exprimer la fidélité et la loyauté, le respect et la vénération, surtout lorsqu'elle est alliée à la pensée de Dieu. Comme de toute autre forme extérieure, on en a souvent mésusé,— souvent même avec hypocrisie,— de sorte qu'on l'a quelquefois considérée avec méfiance et avec doute. Le fait que la Leader du mouvement de la Science Chrétienne jugea à propos de l'unir aux services de la communion de l'église de la Science Chrétienne prouve certainement qu'aujourd'hui elle a sa place dans un culte correct de Dieu, et il est de notre devoir de si bien en comprendre le but que l'usage qu'on en fait apportera à tous ceux qui assisteront aux services de la Science Chrétienne le résultat bienfaisant auquel Mrs. Eddy visait.
Le Scientiste Chrétien considère chaque sujet du point de vue de sa nature essentiellement mentale, et le sujet du genou fléchi est dans chacun de ses aspects tout aussi nettement mental qu'aucun autre. Or, l'humilité n'est pas une caractéristique naturelle de la conscience humaine. En vérité, l'arrogance même de la croyance hypothétique d'une existence dans la matière dévoile instantanément un sentiment de résistance à tout ce qui lui demande qu'elle admette le besoin de se soumettre d'une façon quelconque. Le soidisant entendement mortel ne croit jamais s'incliner devant quelque chose ou devant quelqu'un; au contraire, il est toujours tout disposé à soutenir sa propre dignité, qui, prétend-il, ne devrait jamais être appelée à s'incliner, même devant Dieu. Il va même jusqu'à dire: Dieu m'a fait; je n'ai donc jamais été destiné à m'humilier en fléchissant le genou.
Pour les Scientistes Chrétiens, pareil argument semble évidemment mauvais, et il en est peu, si toutefois il en est, qui admettent qu'ils n'étaient pas sincèrement désireux de céder avec la plus grande humilité à tout ce que Dieu demande. Et pourtant, chacun de nous ne pourrait-il pas bien se demander jusqu'à quel point il a complètement appris à fléchir le genou en tout temps et en toutes circonstances devant ce merveilleux Dieu, qui seul est digne d'être honoré et reconnu, le Dispensateur de tout bien?
Lorsque nous prenons le temps de nous rendre compte que toute prétention hypothétique du moi matériel est une dénégation présomptueuse et outrageuse de la toute-puissance et de la toute-présence de Dieu, que toute croyance à la matérialité est une croyance à un pouvoir et à une présence qui ne sont pas divins, nous commençons à nous demander si jamais nous devrions pendant un seul instant perdre de vue la nécessité de fléchir mentalement le genou devant notre bon Dieu. En vérité, il n'y a pas à douter que le devoir des mortels est de toujours soutenir ce vrai sens d'humilité qui est non seulement prêt mais désireux de se détourner de la contemplation de la matière en tant que réelle vers la glorieuse vérité qui accepte l'Esprit comme étant le seul pouvoir et la seule présence, le seul réel et le seul vrai. Et pareille pratique n'implique-t-elle pas aujourd'hui le sens mental du genou qui fléchit devant Dieu avec un humble respect?
Or, cet acte de fléchir le genou devant Dieu est un grand et saint privilège; car ce n'est que grâce à cette activité mentale que nous pourrons jamais arriver à cette qualité de la pensée qui peut comprendre et démontrer l'unité de l'homme avec le bien. C'est ainsi seulement que nous pourrons arriver à comprendre et à manifester cette humilité divine qui ne prétend jamais à quelque chose en dehors de Dieu, mais qui est si prête à répudier et à rejeter tout ce qui ne vient pas de Lui, quelque agréable ou désagréable que les sens matériels puissent prétendre que cela soit, que même les phénomènes de Dieu paraîtront et remplaceront les faux phénomènes de la matière.
Notre Leader bien-aimée dit beaucoup de choses sur l'humilité et la nécessité de toujours l'aimer. A la page 356 de Miscellaneous Writings, elle nous dit: “Cette vertu triomphe de la chair; c'est le génie de la Science Chrétienne. On ne peut jamais monter, avant d'être d'abord descendu dans sa propre estime.” Ne peut-on pas dire que cela indique qu'il faut signaler à toute croyance humaine sa propre fausseté, ce qui lui fera fléchir le genou devant la vérité de l'être?
Quel merveilleux privilège l'enseignement de la Science Chrétienne présente à tous les mortels et à chacun en particulier,— le privilège de démontrer dans son propre mode de penser et de vivre la grande utilité de fléchir le genou devant Dieu! Alors il pourra sans cesse s'élever, et acquérir une faculté plus complète, plus étendue, plus prompte pour bannir toute arrogante prétention du mal à mesure qu'elle se présentera pour être inévitablement détruite. Lorsque nous nous approcherons de nos services de communion avec cette attitude de triomphante humilité, le symbole extérieur du genou qui fléchit aura une plus grande signification. Pour nous, elle impliquera, entre autres nombreuses belles choses, que la Science Chrétienne s'avance à grand pas vers le jour où chaque genou fléchira devant notre puissant Dieu, car toutes les croyances au mal devront céder de cette façon chacune de leurs prétentions à la toute-présence de notre bon Dieu infini, tendre, tout-puissant et tout-glorieux.
