Mrs. Eddy définit la réalité en termes de perfection lorsqu’elle écrit à la page 353 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “Tout le réel est éternel. La perfection est la base de la réalité. Sans perfection, il n’est rien d’absolument réel.” Et dans la phrase qui suit immédiatement elle fait ressortir d’une manière significative que “toutes choses continueront à disparaître jusqu’à ce qu’apparaisse la perfection et que l’on atteigne à la réalité.”
Une des premières choses que l’étudiant de la Science Chrétienne apprend, c’est de distinguer entre le réel et l’irréel; et ceci, il est à même de le faire au moyen de la compréhension de Dieu, que lui donne la Science Chrétienne. Dieu est Entendement infini et parfait; et comme Entendement, Dieu S’exprime ou Se manifeste en tant qu’idées spirituelles. Par conséquent, l’univers des idées spirituelles, étant aussi parfait que l’Entendement dont il émane, est le seul et unique univers réel. D’autre part, le sens matériel semble indiquer qu’il existe une autre création,— la création matérielle, qui consiste en choses matérielles. Mais puisque les objets de cette soi-disant création sont imparfaits, en ce qu’ils sont sujets au changement, au déclin et à l’annihilation, elle ne peut être réelle. Ainsi, la Science Chrétienne nous permet de faire la distinction la plus claire qu’il soit possible de concevoir entre l’univers des idées spirituelles et la soi-disant création matérielle, désignant le premier comme réel et la dernière comme irréelle.
Que c’est merveilleux de connaître avec certitude la vérité concernant l’univers réel, l’univers parfait et éternel de Dieu, et de pouvoir constater que la matière est irréelle sous toutes ses formes! Et cette connaissance est de la plus grande valeur pratique. Considérons, par exemple, l’influence qu’elle a sur l’homme. L’homme est l’idée spirituelle de Dieu, l’image de Dieu, le reflet de Dieu. Par conséquent, l’homme est parfait, il n’est sujet ni au changement, ni au déclin, ni à l’annihilation. Mais on ne peut dire cela d’un mortel, le sens matériel erroné de l’homme; donc, le sens mortel ou matériel de l’homme est irréel. La signification pratique de ceci est que, au sein de ce qui semble être le déclin, au sein de la maladie, alors même que la vie pourra sembler être en danger, au sein du mal en état d’ébullition, lorsque l’harmonie et l’amour sembleraient ne pas exister, celui qui a une compréhension de la continuité, de l’indestructibilité, du parfait être spirituel, peut rester ferme, attendre avec sérénité la victoire finale sur le déclin, la maladie, le péché, parce qu’il sait qu’ils sont irréels.
Le Scientiste Chrétien semble parfois affronter une rude bataille en s’efforçant de guérir les malades. Or, il sait bien que là il n’a pas affaire à la réalité, mais à la fausse croyance. Mais, combien il faut souvent qu’il soit dévoué, recueilli en faisant ses efforts, avant d’acquérir cette réalisation claire de la perfection inaltérable de l’homme, qui détruit le sens erroné de l’imperfection et guérit les malades. En réalité il n’y a pas de maladie; en réalité l’homme n’est jamais malade, car “la perfection est la base de la réalité.” Mais réaliser la vérité,— voici en quoi consiste le travail. Combien ces paroles de Mrs. Eddy, à la page 414 de Science et Santé, sont bienfaisantes à ce propos: “Soyez conscient de la vérité de l’être, savoir, que l’homme est l’image et la ressemblance de Dieu en qui toute existence est permanente et exempte de douleur. Souvenez-vous que la perfection de l’homme est réelle et inattaquable, tandis que l’imperfection est condamnable, irréelle, et n’est pas produite par l’Amour divin.”
Il serait difficile de se rendre compte de l’effet qu’a sur le monde des hommes aujourd’hui la compréhension que “la perfection est la base de la réalité,” et que tout ce qui est imparfait est irréel,— n’existe pas. Il se peut que, jusqu’ici, il n’y en ait qu’un petit nombre qui soit convaincu de la vérité, mais même la compréhension de ce nombre limité effectue des merveilles. Peut-être en est-il peu qui sachent ce qui se passe réellement aujourd’hui en voyant les systèmes matérialistes chanceler et tomber, et les hommes demander partout à grands cris la réparation des torts, l’égalité d’opportunités, la justice et l’affranchissement. On en trouvera l’explication principalement dans le fait qu’il y a, aujourd’hui, dans la conscience humaine, une plus grande mesure du Christ, de la Vérité, qu’il n’y en a eu à aucune époque de l’histoire du monde. Et c’est à la Science Chrétienne qu’on le doit. Plus les hommes comprendront eux-mêmes cette vérité du Prédicateur: “J’ai reconnu que tout ce que Dieu fait subsiste à toujours: on ne peut rien y ajouter, ni rien en retrancher,” plus l’harmonie sera promptement démontrée parmi les peuples, et la fraternité parmi les nations.
Et puis, aussi, dans notre propre vie, c’est d’une valeur inestimable de savoir que seul le parfait est réel! Grâce à cela, les accidents, les désastres, les événements fâcheux sont chassés. Celui qui peut, à travers ce qui semble être le danger, s’attacher à cette vérité, à savoir que seule la perfection existe, que le mal, la matière, ou la soi-disant loi matérielle, n’a aucune réalité,— celui qui se rend compte de cette vérité est exempt de tout danger, “les bras éternels” de Dieu sont autour de lui. C’est ainsi que le grand fait que “la perfection est la base de la réalité” porte un coup à toute crainte! Car dans l’être réel,— la création de l’Amour,— il n’y a que la perfection.
