L’ancien proverbe: “Il n’est jamais trop tard pour bien faire [se réformer],” est bien connu; mais le monde a encore besoin de sa note d’encouragement. Les hommes sont encore tourmentés par un sentiment de découragement, parfois, presque de désespoir, qui s’attache beaucoup trop souvent à eux comme conséquence d’efforts apparemment futiles ou d’une ambition dont ils semblent avoir été frustrés. Le Scientiste Chrétien lui-même s’aperçoit maintes et maintes fois qu’il est tenté de croire que ses fautes et ses échecs, ses péchés d’omission et de commission, sont si nombreux que cela ne vaut guère la peine d’essayer de mettre à bonne fin un travail quelconque.
Tout ceci, cependant, c’est surtout parce que l’humanité croit toujours que, du moins dans le domaine humain, le mal est plus puissant que le bien; que le mal peut s’agrandir au point de présenter un état de pensée pour ainsi dire désespérant pour celui qui cherche à le vaincre; qu’il peut même sembler convaincre cette personne qu’elle fera aussi bien de déposer ses armes et de s’avouer vaincue. Or, pour ces hommes et ces femmes qui ont essayé de vaincre le mal alors qu’ils croyaient qu’il existe réellement, qu’il a pouvoir, présence, entité, qu’il a certaines lois qui le rendent à peu près invulnérable, la certitude de la victoire sur le mal est relativement si petite qu’il n’est pas étrange que plus d’une bataille engagée pour le vaincre ait été perdue.
A la page 368 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy écrit: “Même l’espoir de nous affranchir de l’esclavage de la maladie et du péché ne renferme que peu d’inspiration pour nous pousser à des efforts sérieux contre les croyances funestes que l’erreur est aussi réelle que la Vérité, que le mal est un pouvoir égal à celui du bien, sinon supérieur, et que la discorde est aussi normale que l’harmonie.” Et puis elle montre comment on sort de tout cet état désespérant. Elle ajoute: “Quand nous arrivons à avoir plus de foi dans la vérité de l’être que nous n’en avons dans l’erreur, plus de foi dans l’Esprit que dans la matière, plus de foi dans le fait de vivre que de mourir, plus de foi en Dieu que dans l’homme, alors aucune supposition matérielle ne peut nous empêcher de guérir les malades et de détruire l’erreur.”
La Science Chrétienne ne commence donc pas par admettre les prétentions du mal. Au contraire, elle commence par proclamer la toute-puissance et le pouvoir absolu de Dieu, le bien, et puis en poursuivant elle prouve la nullité, l’irréalité, de tout ce qui est dissemblable à l’unique Dieu tout-puissant. Cette vérité que Dieu, le bien, est réel et que le mal est par conséquent irréel, ouvre la porte à l’acceptation de la vérité, à savoir qu’il n’y a qu’une manière de sortir du mal, c’est de démontrer la totalité et la réalité de la Vérité. A la page 231 de Science et Santé, notre Leader nous dit: “A moins qu’un mal ne soit combattu scientifiquement, et complètement surmonté par la Vérité, ce mal n’est jamais vaincu.”
Il y a donc deux points que le Scientiste Chrétien devrait toujours se rappeler; primo, que toute croyance de mal, quels que soient son nom et sa nature, devra finalement être vaincue; et, secondo, que ceci ne peut être accompli que par la foi au bien, à la Vérité et à l’Amour. Puisque c’est là le travail qui attend chaque mortel, nous pouvons nous réjouir de ce que la Science Chrétienne nous montre qu’en aucune circonstance, en aucune expérience, il ne peut être “trop tard pour [se réformer].” Jamais il ne sera trop tard pour faire le travail que Dieu demande de chacun en particulier. Jamais il ne sera trop tard pour appliquer la vérité, pour que la toute-puissance de la Vérité et de l’Amour dissolve l’erreur de croyance, quel que soit le nom qu’elle porte. Il ne sera jamais trop tard pour prouver la réalité du bien et par conséquent le néant du mal. Il ne sera jamais trop tard pour obéir pleinement au commandement de saint Paul: “Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bien.”
Peu importe pendant combien de temps l’erreur aura prétendu s’exalter; peu importe quelles grandes proportions elle a la prétention de prendre; peu importe combien les conséquences qu’elle semble avoir eues sont désespérantes, elle n’a jamais été réelle; elle n’a jamais eu le pouvoir de produire quoi que ce soit; elle n’a jamais eu ni présence, ni entité, ni substance, ni cause; elle n’a jamais été plus qu’une supposition mensongère, qui n’a jamais atteint Dieu ni l’homme réel. Aussi peut-elle être instantanément annulée, instantanément nous pouvons nous réveiller pour suffisamment reconnaître la vérité de l’être et pour nous défaire de la croyance coupable selon laquelle le mal aurait jamais été présent ou réel. Alors même que nous ne paraissons pas accomplir le travail instantanément, nous pouvons avec un courage renouvelé recommencer à résoudre tout problème qui aura paru difficile.
Dieu merci, il n’est “jamais trop tard pour [se réformer]!” Il n’est jamais trop tard pour connaître la vérité et renier l’erreur; pour saisir le bien et lâcher le mal; pour prouver dès ici-bas et dès maintenant que, “aucune supposition matérielle ne peut nous empêcher de guérir les malades et de détruire l’erreur.”
