Les lettres que saint Paul adressa aux divers groupes de Chréties qui se formèrent pendant les années qui suivirent immédiatement la merveilleuse carrière de Christ Jésus renfermaient bien des injonctions saines, beaucoup de conseils excellents. Au fait, il réussit si bien à élucider et à expliquer les enseignements du Maître que l'on a soutenu que le Christianisme n'eût guère pu exercer la grande influence qu'il a aujourd'hui, sans l'impulsion que lui a donnée cet Apôtre militant des Gentils. La fin du douzième chapitre de saint Paul aux Romains donne un exemple de ces sages conseils en ces termes: “Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bien.”
Tout le monde s'accorde à dire qu'il est à désirer que l'on triomphe du mal. La question de savoir comment il faut le vaincre n'a jamais trouvé de réponse satisfaisante avant la découverte de la Science Chrétienne. L'injonction de saint Paul n'a pas montré comment le bien fait son œuvre. En parlant de la nécessité d'en triompher, Mrs. Eddy dit à la page 569 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “Le jour viendra où tout mortel, soit ici-bas, soit dans l'au-delà, devra combattre et vaincre la croyance mortelle à une puissance qui s'oppose à Dieu.” La “puissance qui s'oppose à Dieu” doit être la croyance au mal, car, manifestement, ce qui s'oppose à Dieu n'est pas le bien; et la dissemblance du bien est le mal. La nécessité de vaincre le mal une fois établie, il s'ensuit le grand besoin d'apprendre le moyen de réussir à produire ce résultat qu'on désire tant voir accompli.
La croyance à la réalité du mal semble être presque universelle. Mais la Science Chrétienne, se conformant aux enseignements du Maître, déclare et prouve que le mal est irréel. Mrs. Eddy montre clairement qu'on n'atteint au salut qu'en prouvant l'irréalité des multiples prétentions du mal qui constituent une si grande partie de l'expérience humaine. Ainsi, détruire la croyance au mal, est une nécessité vis-à-vis de laquelle tout mortel se trouve. Grandes étaient les récompenses sous forme de bénédictions spirituelles que le Révélateur vit pour celui qui surmonte le mal. C'est à lui que doit revenir la couronne de gloire. Désignant le fait cardinal dans la destruction du mal, notre bien-aimée Leader dit à la page 446 de Science et Santé: “C'est en résistant au mal que vous en triomphez et que vous en prouvez le néant.” Mais elle a très clairement expliqué que le seul moyen de résister efficacement au mal, c'est d'en connaître l'irréalité; c'est-à-dire, d'être absolument certain que puisque Dieu n'a pas créé le mal, celui-ci n'a pas d'entité, pas d'existence en tant que fait réel. Cette compréhension de l'irréalité du mal ne nous donne-t-elle pas le seul moyen de le surmonter avec efficacité? De plus, faire cette démonstration, c'est tout à fait se conformer à l'injonction de saint Paul, car on détruit le mal en connaissant l'infinité du bien.
Le Scientiste Chrétien qui cherche à manifester un état harmonieux dans son expérience, progresse dans la mesure où il arrive à se rendre compte de la toute-présence de Dieu, du bien, et détruit ainsi les prétentions du mal. N'accordant aucune réalité à la moindre de ses prétentions, il ne donne aucun pouvoir au mal. Au contraire, il en nie toutes les exigences les plus pressantes aussi bien que sa moindre suggestion qu'il est vrai. Si, dans notre pensée, nous ne lui accordons aucun semblant de réalité, le mal n'a pas de fondement; mais du moment où nous admettons, ne serait-ce que la possibilité de son existence en tant que réalité, nous sommes, en quelque mesure, pris dans ses filets. Aussi Mrs. Eddy répète-t-elle et réitère-t-elle la première nécessité d'empêcher notre mentalité d'accepter les croyances pernicieuses comme étant vraies. Connaissant bien la tendance qu'ont les mortels de croire au témoignage des sens, elle enjoignit à ses étudiants en toutes circonstances de n'admettre dans leur pensée que ce qui est bien et vrai, excluant ainsi les prétentions de l'erreur.
La pensée ne saurait reposer tantôt sur le bien tantôt sur le mal; d'où la certitude que, seule la connaissance du bien, seul le sentiment intime de ce qui est vrai, est une protection efficace contre l'intervention du mal. C'est pour aider à l'humanité à atteindre cet idéal élevé que Mrs. Eddy fonda son église ainsi que ses nombreuses activités, et qu'elle institua les périodiques de la Science Chrétienne. Connaissant le formidable pouvoir de la presse, elle fonda son journal quotidien: The Christian Science Monitor, afin de présenter ce qu'il y a de meilleur dans l'expérience humaine, créant ainsi l'amour du bien et aidant à l'humanité dans les mêmes proportions à détruire le mal en lui enseignant à cesser d'avoir des pensées du mal. La sagesse de l'orientation qu'elle prit est incontestablement en voie de se démontrer.
Tout témoignage de guérison effectuée par la Science Chrétienne, soit écrit soit verbal, est une attestation de la puissance de la Vérité qui détruit l'erreur, du bien qui détruit quelque phase du mal prétendant avoir de la réalité. Notre Leader prévenait constamment ses étudiants d'être sur leurs gardes, vu l'erreur apparemment infatigable et sa prétention persistante de simuler l'omni-activité divine. Il semble, parfois, qu'après une importante victoire sur l'erreur, on soit tenté de se relâcher, de se reposer dans un faux sens de sécurité. C'est alors que l'erreur, qui se tient toujours en embuscade, réussirait le mieux à s'approcher. De plus, après avoir fait de longs efforts pour prouver l'irréalité de ce qui semble être les prétentions persistantes du mal, cédant à un simple sentiments de lassitude, on sera peut-être fortement tenté de renoncer à la lutte. C'est alors que l'on devra fortifier sa foi et éclaircir sa compréhension. Il n'existe aucun genre d'erreur que la Science Chrétienne ne détruise; mais l'application de la vérité spirituelle doit se faire avec la foi inébranlable qui n'admet aucune défaite et avec la compréhension profonde émanant de cette assurance positive de la totalité de Dieu, qui fait ressortir l'absurdité de la moindre prétention qu'a le mal d'être réel.
En parlant de cette assurance, Mrs. Eddy dit à la page 7 de Unity of Good: “Quand j'ai discerné de la façon la plus claire et senti avec le plus d'acuité que l'infini ne reconnaît pas la maladie, cela ne m'a pas séparée de Dieu, mais m'a si étroitement liée à Lui que j'ai pu guérir instantanément un cancer qui avait pénétré jusqu'à la veine jugulaire.” Puissions-nous trouver dans ces paroles inspirées ce degré d'encouragement qui nous met à même, dans une mesure, d'imiter pratiquement le grand exemple de notre Leader en détruisant le mal par la réalisation du bien toujours présent.
