Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

Problèmes Empruntés

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 1925


Dans la Christian Science Sentinel, en date du 12 novembre 1904, nous trouvons ces paroles de Mrs. Eddy: “Les bonnes actions exagérées numériquement, comme les mauvaises actions, peuvent être corrigées grâce à la lecture du Manuel.” Cette affirmation parut presque renversante, du moins à une étudiante de la Science Chrétienne. Il était facile de comprendre que la lecture du Manuel puisse rectifier les mauvaises actions, mais comment les bonnes pouvaient être exagérées ou avoir besoin d'être corrigées, cela ne paraissait pas si clair.

Le terme “numériquement” veut dire “au point de vue du nombre.” “Les bonnes actions exagérées numériquement,” signifie donc: les bonnes actions exagérées au point de vue du nombre; en d'autres termes, les bonnes actions faites et refaites et exagérées, si bien que peut-être celui qui en est l'objet est dans une telle confusion qu'il semble presque perdre son pouvoir d'agir, en voyant tout lui glisser entre les mains grâce au sens erroné de responsabilité d'un autre. Il arrive parfois qu'on en fasse trop pour les gens, trop pour les mêmes, qu'on les étouffe par trop de bonté, qu'on fasse leur développement pour eux, qu'on fasse leurs démonstrations pour leur en éviter la peine. C'est un fait avéré de la nature, que si des mains humaines aident à un papillon à sortir de son cocon avant sa transformation, le développement de ses ailes est entravé et elles sont petites et faibles; souvent même elles sont lésées. Que de fois l'amour humain mal dirigé n'a-t-il pas empêché et neutralisé l'avancement de quelque être cher en lui épargnant aveuglément l'expérience même qui l'aurait fait grandir!

On entend quelquefois dire, sur un ton assez triste: “Mon problème ne se résout pas. Voici longtemps que j'y travaille en luttant; mais j'ai beau faire, il me semble que je n'avance pas.” Il y a donc quelque chose qui va tout à fait de travers avec nous, car l'œuvre de Dieu est faite, et la démonstration de ceci devrait s'effectuer comme il faut et d'une façon divinement naturelle. La Parole de la Vérité est tout à fait aussi efficace et puissante aujourd'hui qu'elle l'était il y a vingt siècles, alors que notre Maître marchait sur les bords de la mer de Galilée et surmontait toutes sortes d'erreurs avec ces paroles rassurantes: “Tais-toi, sois tranquille!” venant de sa connaissance de Dieu. Ce qu'il faut faire dans certains cas, peut-être, c'est de voir que ce problème qui ne semble pas se résoudre ne nous appartenait pas. Plus d'un martyr, qui s'est lui-même constitué comme tel, s'en va chancelant le long du grand chemin sous le poids d'un fardeau beaucoup trop lourd pour lui, tellement hypnotisé qu'il ne lui viendrait jamais à l'idée qu'il n'a pas besoin de continuer à le porter; tandis que celui à qui le fardeau appartient en réalité marche légèrement à côté de lui, tellement hypnotisé à son tour, qu'il ne se fait nul souci de sa propre responsabilité en la circonstance.

Ce sens erroné des choses a surtout rapport à certains cas — et ceux-ci s'appellent légion — où un membre de la famille semble être, à l'avis des autres, une sorte de tuteur, de gardien des affaires de toute la maison, tacitement choisi comme tel, soi-disant parce que les autres ne sont pas suffisamment entendus, ou “qu'ils n'ont pas assez de temps,” ou qu'ils ne se soucient pas de faire leur part. De sorte que cette personne dévouée accepte patiemment les fonctions, sans avoir été priée de les remplir, sans recevoir d'émoluments, ni même, un seul mot de reconnaissance dans bien des cas, et agit aussitôt de façon à réduire celui qui est l'objet de la soi-disant bonne action à une impuissance et une dépendance encore plus grandes, en endossant des problèmes qui ont toujours appartenu à quelque autre. Et puis, chacun se demande, un peu tristement, ainsi qu'il a été dit plus haut, pourquoi les problèmes ne semblent pas se résoudre!

L'une des raisons principales pour lesquelles le serviteur d'Élisée perdit le fer de sa hache dans l'eau, ainsi qu'il est relaté dans le sixième chapitre du second livre des Rois, n'était-elle pas que la hache ne lui appartenait pas? “Hélas, mon seigneur! Je l'avais empruntée!” De nos jours et dans ce siècle nous n'avons guère l'occasion d'emprunter la hache d'autrui; mais n'avons-nous jamais emprunté le problème d'une autre personne, le traînant après nous et croyant à tort qu'il nous appartenait? Peut-être ce problème dont la solution a été si longue n'est-il après tout qu'une hache empruntée. Il a peut-être été placé sur nos épaules depuis si longtemps, par suite d'un sens de parenté humaine ou d'amour humain ou encore d'une fausse conception du devoir, que lorsque nous en sommes arrivés là nous avons réellement oublié comment tout cela s'est passé, et quand, et pourquoi. Tout ce que nous savons, c'est que le fardeau est là, et que nous l'avons porté pendant toutes ces années croyant que nous devions le faire. Nous nous en sommes chargés pendant si longtemps que nous en avons “pris l'habitude,” pour ainsi dire, et que cela nous paraîtrait étrange de ne plus l'avoir. Mais que se passe-t-il lorsque nous avons quelque chose qui ne nous appartient pas? Généralement, cela nous cause tôt ou tard des désagréments; c'est précisement ce qui se produisit avec la hache empruntée. Alors, pourquoi ne pas la rendre? Pourquoi ne pas simplement la rendre tranquillement et affectueusement, à la première occasion?

Il faut également se rappeler ceci: si cette chose qui est devenue une telle charge pour nous était réellement rendue à la personne à laquelle elle appartient, il est possible qu'elle cesserait entièrement d'être une charge, et qu'au lieu de cela elle deviendrait une admirable occasion pour celui qui la reçoit de trouver ses ailes et de s'élever à des hauteurs mentales telles qu'il n'aurait jamais espéré y atteindre auparavant. Alors, ne serait-ce pas faire un véritable acte de bonté, de rendre ce problème emprunté? Assurément, ce qu'il y a de plus juste et de plus honnête, c'est de le rendre et de permettre ainsi à celui que nous aimons, mais qui jusqu'ici a été frustré, de grandir en raison de cette expérience. Si tel est le droit chemin, la vraie idée, cela se fera sans obstacle ni empêchement à la solution finale de l'entière situation; car elle renferme en elle l'impulsion et le pouvoir divins.

“Mais je l'aime tant,” s'écrie le pauvre sens humain égaré; “je dois être bon. Je dois lui épargner cette expérience.” Si vous l'aimez, soyez bon et ne le privez pas de cette expérience. C'est la vraie façon d'envisager les choses. Est-ce faire un acte de bonté à l'égard de quelqu'un de se mettre entre lui et une leçon qu'il a bien besoin d'apprendre? Dieu lui donnera la sagesse de mettre l'opportunité à profit comme il convient qu'elle le soit, pour peu que nous lui en donnions l'occasion. Sans nul doute, celui à qui appartenait la hache savait fort bien s'en servir et ne l'aurait jamais laissée tomber dans l'eau. Si notre amour est le véritable, et non la pauvre et faible contrefaçon, nous donnerons à celui qui nous est cher l'occasion de respirer une atmosphère mentale plus libre, plus pure que celle que jusqu'ici nous avons fait peser trop lourdement sur lui avec notre anxiété exagérée, étouffante et abrutissante,— que celle qui semble avoir en elle la crainte que si nous n'agissons pas, personne ne fera rien.

La plus grande pierre d'achoppement que nous rencontrions généralement sur notre chemin en poursuivant ce genre de lumière, c'est notre soumission au soi-disant intérêt exagéré que nous portons à quelque personnalité humaine. Celui dont nous avons pris le fardeau, pour son détriment et le nôtre, peut nous être très cher, peut-être le plus proche et le plus cher. S'il en est ainsi, lisons le Manuel, comme nous le conseille notre Leader dans les lignes citées plus haut, et nous trouverons bien des choses qui nous feront réfléchir, entre autres, le passage qui nous remet en mémoire que les membres de L'Église Mère ne devraient pas se permettre de se laisser influencer personnellement. Qu'arrive-t-il souvent lorsque nous oublions cela et que nous continuons à nous mettre entre quelqu'un et les vigoureux coups qui suffiraient à le réveiller si nous ne nous mettions pas sur son chemin? Il se passe généralement l'une de ces deux choses: ou bien il se complaît à nous laisser continuer à recevoir les vigoureux coups avec une sorte de conviction vague et indéfinie qu'il est de notre devoir de le faire et de son droit de s'y attendre; ou bien, si, à un moment quelconque, nous cessons de lui épargner les résultats naturels et inévitables de ses erreurs personnelles en nous retirant, le soi-disant entendement mortel se tourne contre nous avec une amertume et une rancune presque surprenantes.

Quant “aux bonnes actions exagérées numériquement”— quelles misères elles entraînent avec elles pour tous ceux que cela touche! Donnons des preuves de l'amour de la seule vraie manière. “Quelle que soit l'ardeur avec laquelle l'affection humaine désire pardonner une faute à un ami et la passer sous silence, notre sympathie ne peut ni racheter une erreur, pousser à l'avancement individuel, ni changer ce décret immuable de l'Amour: ‘Gardez mes commandements,’ ” écrit notre Leader à la page 118 de “Miscellaneous Writings.” Alors admettons que nous fassions cette seule et unique chose que nous n'avons jamais faite jusqu'ici, et que nous nous retirions. Puisqu'il ne souffre que par sa propre faute, sa propre indifférence, ou sa propre volonté, ou sa paresse mentale, ou son mauvais jugement, ou ses mauvaises habitudes, ou sa mauvaise administration ou par une faute quelconque qui a causé le mal dès le premier abord, cela pourra-t-il “pousser à l'avancement individuel” si quelqu'un paye l'amende? Le décret inexorable de la sagesse est moins changeant que les lois des Mèdes et des Perses; car il dit: “Ce que l'homme aura semé, il le moissonnera aussi.”

Rappelons-nous avec gratitude que celui qui désire réellement entrer dans le royaume des cieux, y entrera simplement de son propre gré. Les premières questions et les plus importantes à considérer sont celles-ci: Désire-t-il réellement y entrer? Est-il réellement disposé à faire les étapes nécessaires que lui seul peut faire? “L'étudiant qui désire grandir dans la connnaissance de la Vérité, peut l'obtenir et l'obtiendra en portant sa croix et en poursuivant la Vérité,” écrit Mrs. Eddy à la page 86 de “Retrospection and Introspection.” “S'il ne fait pas cela, et que quelque autre entreprenne de porter son fardeau et de faire son travail, le devoir ne sera pas accompli. Nul ne peut trouver son salut sans l'aide de Dieu, et Dieu aidera chaque homme qui fera sa part individuelle. C'est de cette manière et d'aucune autre que tout homme est soigné et béni.”


Aimez-vous réciproquement d'une affection tendre et fraternelle; prévenez-vous par des égards réciproques. Ne vous relâchez point dans votre zèle; soyez fervents d'esprit; servez le Seigneur. Soyez joyeux dans l'espérance, patients dans l'affliction, persévérants dans la prière. Bénissez ceux qui vous persécutent; bénissez et ne maudissez point. Soyez dans la joie avec ceux qui sont dans la joie, et pleurez avec ceux qui pleurent.— Romains 12:10–12, 14, 15.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / mars 1925

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.