Avant que je connusse la Science Chrétienne j'avais été victime d'un accident de chemin de fer. La collision eut lieu environ à trente-cinq milles d'une grande ville où le train me transporta ensuite; là on me mit dans un hôpital où je souffris “entre les mains de plusieurs médecins.” Il y avait dans ma famille plusieurs docteurs et chirurgiens renommés, et dans mon désespoir je télégraphiai à notre médecin, un parent très aimé, de venir vers moi. Il arriva aussitôt et m'emmena, bien que je fusse à cent cinquante milles environ de la maison. Il me fallut voyager sur un lit dans le fourgon aux bagages, et l'on me transporta dans l'ambulance au départ et à l'arrivée du train.
Peu de jours après mon retour on m'anesthésia et l'on me mit dans du plâtre des pieds à la tête. Je restai ainsi pendant six mois, puis on me le changea pour prendre l'empreinte de mon buste qui devait servir de modèle pour me faire faire une jaquette. Cette dernière, que je devais porter afin de pouvoir m'asseoir dans une chaise à roulettes, était jugée nécessaire vu la condition de l'épine dorsale. Il y avait déviation de chaque articulation de la colonne vertébrale; de plus, il s'était fait à un endroit une entaille de trois à quatre pouces, qui déconcertait tous les docteurs. L'opinion générale des spécialistes consultés fut que je serais bossue. Cette jaquette ressemblait à une cotte de mailles. On me la plaçait sur le corps tandis que j'étais au lit; puis on me soulevait pour me mettre dans une chaise à roulettes. Je vécus de la sorte presque deux ans, étant constamment sous le traitement médical et ayant un docteur à mon service.
A cette époque environ, un ami que nous n'avions pas vu depuis bien des années vint me voir, et nous parla des nombreuses et merveilleuses expériences de guérison que lui et sa famille avaient obtenues en Science Chrétienne. Bien que je ne doutasse pas de ce qu'il me disait, je n'étais pas prête à renoncer à la médecine; aussi je m'y raccrochai encore cinq mois de plus, jusqu'à ce qu'il semblât qu'il n'y eût plus rien à faire, car tout ce qui avait été conseillé par les spécialistes envoyés par la compagnie du chemin de fer pour m'examiner, aussi bien que par ceux que nous avions consultés, avait été essayé. Alors, étant à la dernière extrémité, estropiée et apparemment désespérée, je me rappelai ce que cet ami avait dit concernant la Science Chrétienne, et je lui écrivis pour lui demander s'il pouvait me faire traiter par une praticienne, qui demeurait à une distance de deux cent milles et que j'allai finalement voir. Avant de me mettre en route je fus examinée par le docteur, qui trouva que j'avais une jambe trop courte de plus de deux pouces, ayant eu de ce côté-là une dislocation de la hanche et quelques fractures. En parlant à la praticienne je lui demandai si je devais avoir de la foi en la Science Chrétienne afin d'être secourue. Elle répondit: “La Science Chrétienne ne guérit pas par la foi;” puis elle ajouta: “Vous avez exprimé toute la foi nécessaire en venant.” Je la vis fermer les yeux tandis qu'elle faisait le travail qui me guérit rapidement et complètement. Je reçus dix traitements qui me coûtèrent dix dollars, après en avoir dépensé plus de dix mille pour d'autres méthodes curatives.
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