Avant qu’il y ait eu des journaux, les nouvelles et les renseignements étaient transmis par lettres ou de vive voix. On envoyait à pied ou à cheval des messagers qui portaient les nouvelles de village en village, et de ville en ville. De cette façon il se passait bien des jours, des semaines et même des mois avant que les nouvelles pénètrent dans le pays et arrivent jusqu’à ses habitants. L’inauguration du journal, ainsi que celle du chemin de fer et du télégraphe, a changé tout cela. Les nouvelles affluèrent dans des centres importants où elles furent imprimées dans des journaux, qui, à leur tour, furent distribués par chemin de fer et par d’autres moyens, trouvant accès dans beaucoup de foyers en l’espace de quelques heures.
A mesure que se développait le travail fait par rapport à la création de ces journaux et connu sous le nom de journalisme, et que la publication de ces journaux prenait une extension de plus en plus grande, la concurrence commença naturellement à se faire sentir. Alors vint une ère nouvelle. Les propriétaires des journaux ayant le désir d’augmenter leur circulation, firent insérer des entêtes en gros caractères et représentèrent les nouvelles d’une façon sensationnelle. Ils découvrirent que par ce moyen ils vendaient de plus en plus leurs journaux au public. Ce qui se produisit, par conséquent, c’est que, non seulement les événements d’un intérêt national et mondial furent relatés, mais on prit encore l’habitude de représenter le crime et bien des choses fort peu désirables et nullement convenables pour le public. Aujourd’hui toute nouvelle est rapportée et publiée dans la moyenne des journaux, depuis la question internationale jusqu’au procès pour cause de divorce, souvent en caractères si gros et si noirs qu’ils n’échappent pas à l’œil. Et puisque peu de journaux sont dégagés de l’influence de la politique, nous sommes exposés à y trouver des articles, des lettres et même des nouvelles écrits du point de vue personnel.
Or, peut-être que l’adulte attentif se rend compte de tout ceci, et qu’il distingue entre ce qu’il doit lire et ce qu’il ne doit pas lire. De plus, s’il est éveillé, il pourra discerner les détours politiques; mais il n’en est pas tout à fait de même des jeunes gens. Ils sont beaucoup plus portés à prendre un journal en main et à lire ce qu’ils ont devant eux, sans s’inquiéter de savoir si les nouvelles sont bonnes ou mauvaises, saines ou malsaines, et à très souvent formuler leurs vues sur des questions importantes d’après ce qui paraît dans les articles de fond.
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