Les mortels sont souvent tentés de croire que l’œuvre de Dieu est encore incomplète, et que par des prières et des supplications on pourra changer tant l’action que les desseins divins, pour mieux satisfaire le désir humain en ce qui concerne les choses dont les mortels semblent avoir besoin. Il n’y a pas à s’y méprendre. Le récit de la Bible est défini. Nous y lisons ceci: “Dieu eut achevé son œuvre;” et aussi: “Dieu contempla ce qu’il avait fait, et il vit que cela était très bien.” Mrs. Eddy appuie sur ce fait à la page 3 de Science et Santé avec la Clef des Écritures en ces termes: “Son travail est fait, et nous n’avons qu’à nous servir de la règle de Dieu pour recevoir Sa bénédiction, qui nous met à même de travailler à notre propre salut.”
Si nous pouvions arriver à bien nous rendre compte qu’en réalité l’œuvre de Dieu est complète, qu’on ne pourrait en aucune façon y ajouter ni en retrancher quoi que ce soit, n’augmenterions-nous pas grandement notre faculté actuelle de prouver la toute-présence du bien et par conséquent l’irréalité du mal? L’œuvre de Dieu est accomplie. Sa création est parfaite et complète dès maintenant; et bien qu’elle se déroule éternellement, ce déroulement n’est pas une nouvelle création, mais une manifestation multiple de ce qui a déjà existé. Mrs. Eddy explique cela clairement à sa manière caractéristique à la page 507 de Science et Santé: “La création se manifeste perpétuellement, et doit toujours continuer à se manifester en raison de sa source inépuisable.” Les Scientistes Chrétiens se rendent compte de l’importance d’avoir la conviction que la création de Dieu, y compris l’homme spirituel, est parfaite dès maintenant. Ils s’efforcent de parler à l’erreur d’une manière décisive, se rendant compte de la perfection de tout ce qui existe. Cette réalisation augmente beaucoup l’efficacité du traitement de la Science Chrétienne. Pour parler avec autorité il faut être certain que l’œuvre de Dieu est accomplie; que Sa création est complète et parfaite; qu’aucune prétention du contraire ne pourra jamais changer un seul fait de cette création de la perfection à l’imperfection. On réussira à détruire les croyances erronées dans la mesure où l’on aura compris cela.
Il est également important, pour favoriser l’efficacité du traitement spirituel de la maladie, de s’attendre à réussir complètement et immédiatement. L’hésitation, le doute, l’incertitude,— tels sont les moyens dont se sert l’ennemi pour retarder la manifestation du bien dans l’expérience humaine. Trop souvent, semble-t-il, le mal réussit à faire accepter ses protestations comme réelles.
La tentation vient à tout praticien de la Science Chrétienne d’accepter la croyance générale qu’il faut du temps pour effectuer une guérison. Malgré l’assurance que nous donne notre Leader que l’œuvre de Dieu est finie dès maintenant, et que le temps n’est pas un élément indispensable à la manifestation du bien, nous sommes tentés d’accepter la pensée que la guérison se fait à quelque époque à venir.
Mettons cette attitude mentale en contraste avec l’exemple de Jésus et les œuvres de notre Leader bien-aimée. Les guérisons du Maître étaient instantanées. Il ne prenait pas de mesures pour donner des traitements à venir. Il était si certain que l’œuvre de Dieu est finie, qu’il guérissait sans hésitation, on peut le dire, la foule qui venait demander de l’aide. L’énoncé que fait Mrs. Eddy à la page 17 de son Message to The Mother Church for 1901 est d’une justesse précise. En parlant de la nécessité vis-à-vis de laquelle elle se trouva de prouver l’efficacité de la Science Chrétienne comme agent guérisseur, elle dit: “C’est parce que je guérissais les sourds, les aveugles, les muets, les boiteux, des cas de pneumonie, de consomption à la dernière période, etc., et que je rétablis les malades au bout d’une, de deux ou de trois entrevues, que l’on commença à se demander: Qu’est-ce que c’est?”
Notre chère Leader savait que l’œuvre de Dieu est faite, qu’elle est complète et parfaite dès maintenant. De même, nous ne sommes pas dans l’obligation de remettre à l’avenir la manifestation de la perfection de l’homme. Dieu ne sera pas plus puissant demain qu’Il ne l’est aujourd’hui; l’erreur ne semblera pas posséder moins de réalité la semaine prochaine que maintenant, à moins qu’elle ne soit détruite scientifiquement. Alors, pourquoi ne nous élèverions-nous pas à la force de la compréhension spirituelle pour voir et pour rendre manifestes les faits de l’être, de la bonté infinie de Dieu et de la perfection de l’homme? Si toute entrevue avec les patients était empreinte de l’assurance de notre Leader, les guérisons seraient plus promptes et plus complètes.
Accepter la croyance que la guérison doit être lente et prolongée, c’est accepter en quelque mesure le verdict des lois matérielles. On a dit à juste titre qu’on peut éclairer instantanément une chambre qui a été sombre pendant longtemps. De même, les croyances erronées de l’entendement mortel, qui semblent nous avoir restreints pendant une période, quelque longue qu’elle soit, peuvent être détruites immédiatement. Nous ne pouvons guère admettre leurs prétentions de persister indéfiniment à un point qui leur permette de continuer à harasser et à torturer le soi-disant entendement mortel. L’injonction de Jésus: “Accorde-toi au plus tôt avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui,” n’impliquait pas une lutte prolongée. De plus, son exemple était en rapport avec ses préceptes, et donnait un pouvoir extraordinaire à ses paroles.
Les praticiens de la Science Chrétienne s’appliquent à ce que leur travail soit prompt et définitif; la guérison instantanée est le but auquel vise tout Chrétien scientifique. Si par certains circonstances les résultats désirés étaient retardés, il ne faudrait pas permettre au découragement de pénétrer, car nous pouvons toujours savoir que la Vérité comprise et déclarée ne perd jamais sa puissance; et chaque coup que l’on donne aide à briser le semblant de diamant de la croyance mortelle si longtemps chérie. Tout mortel est destiné à être délivré de l’esclavage matériel; et Dieu est le facteur divin, qui a le pouvoir de sauver.