A Notre conscience, qui se réveille et prête l'oreille à quelque message matinal de l'Amour divin, que ce chant du Psalmiste devrait sembler doux: "Voici la journée que l'Éternel a faite: Livrons-nous à la joie et à l'allégresse!" Et aussi la sainte promesse de notre Leader bien-aimée, Mrs. Eddy, qui se trouve à la page vii de la Préface de notre livre de texte: "Science et Santé avec la Clef des Écritures": "Pour ceux qui s'appuient sur l'infini et qui en font leur soutien, aujourd'hui est gros de bienfaits."
Nous n'avons qu'à élever chaque jour notre pensée vers Dieu, l'Amour infini, et réclamer la promesse; car Dieu ne donne pas seulement la promesse, mais Il en donne aussi l'accomplissement. Comment ferons-nous cela? En permettant à notre pensée éveillée de se détourner du moi vers Dieu, de façon à ce que toute pensée de Sa journée n'appartienne qu'à Lui, puisque toutes pensées justes sont en vérité déjà établies dans l'Entendement divin. Alors la seule responsabilité que nous ayons du résultat de la journée est de prouver la vérité de ce fait. "J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait subsiste à toujours: on ne peut rien y ajouter, ni rien en retrancher; et Dieu agit ainsi, afin qu'on le craigne." Puisque c'est l'Éternel qui l' "a faite," la journée de Dieu doit être bonne; elle doit être complète; elle doit être parfaite,— sans inharmonie, manque ou limitation; elle doit contenir tout ce qui est nécessaire aux besoins de l'homme: son utilité, sa vraie activité, ses facultés, son amour fraternel, sa force, ses moyens de subsistance et sa patience.
Prions journellement, comme le Maître nous a enseigné à le faire, pour recevoir ce pain quotidien — la bonne volonté et la tendresse de la pensée — qui révélera par notre intermédiaire un sens plus étendu du grand cœur pastoral de l'Amour, cet amour universel qui libère des pensées du moi et de l'égoïsme et qui est assez pur et assez grand pour inclure la race humaine toute entière. Si notre journée nous semble pénible et si nous n'avons pu nous livrer "à la joie et à l'allégresse," ne trouvons-nous pas, en nous examinant, que pendant cette journée nous nous sommes beaucoup trop préoccupés de nous-mêmes et trop peu de l'humanité,— trop peu de tous ceux qui nous entourent et qui ont faim et soif de la vérité utile et pratique concernant Dieu et l'homme,— vérité qu'en tant que Scientistes Chrétiens nous avons à donner? Ne nous sommes-nous pas trop peu intéressés à ceux qui désirent ardemment connaître cette pureté d'affection, ce véritable amour qui se répand extérieurement lorsque nous oublions le moi et nos problèmes personnels en élevant un frère au — dessus des prétendues ténèbres jusqu'à la compréhension de son véritable moi comme fils de Dieu? Quelle journée, quand on la consacre à Dieu par le penser juste et affectueux, et quel contraste avec celle que l'on vit pour soi! Efforçons-nous de toujours éloigner de nous le brouillard — le moi, et de permettre à Dieu de manifester Son jour!
Que signifie le mot jour dans la pensée du Scientiste Chrétien? A la page 584 du Glossaire de notre livre de texte, ce mot est défini comme suit: "L'irradiation de la Vie; la lumière, l'idée spirituelle de la Vérité et de l'Amour." Alors, c'est le jour pour le Scientiste Chrétien qui élève toujours sa pensée au-dessus de la matière, au-dessus des choses insignifiantes qui obsèdent l'existence mortelle, et qu'il projette la lumière, c'est-à-dire la compréhension spirituelle, de cette Vie qui est Dieu, prouvant, dans une mesure si petite qu'elle soit, l'union de l'homme à Dieu en tant qu'idée spirituelle de Vie, Vérité et Amour. Et combien réconfortante est la récompense pour ces efforts! Mrs. Eddy ajoute aussi: "L'Entendement mesure le temps d'après le bien qui se déroule. Ce déroulement est le jour de Dieu, 'et il n'y aura plus là de nuit,' " plus de chute dans les ténèbres, le doute et la crainte, aussi longtemps que l'on déroulera le bien, que l'on reflétera la lumière de Dieu. N'est-il pas évident, alors, que nous n'avons qu'à faire en sorte que notre journée se déroule à nous; qu'à laisser pénétrer la lumière dans notre conscience et qu'à suivre le "son doux et subtil" de la Vérité et de l'Amour?
Alors, n'avons-nous pas vraiment lieu d'être dans "la joie et ... l'allégresse" à la naissance de chaque jour nouveau? Combien notre première pensée, en nous réveillant, devrait réellement être une pensée de louange et de gratitude envers notre Père-Mère, Dieu, de ce que nous soyons à l'aube d'une nouvelle occasion de refléter le bien — de manifester et de glorifier Dieu — la véritable raison que l'homme a d'exister!
Hélas! que de fois nous commençons la journée comme s'il faisait nuit; nous sommes pleins de crainte, de découragement, de croyances à l'échec et au doute, lesquels voilent la lumière de la joie, l'heureux accomplissement et toute espérance! Que de fois on envisage cette journée avec anxiété, terreur, lassitude,— comme si la responsabilité de la journée que l'on a devant soi reposait sur la frêle humanité! Et pourquoi? Parce que nous ne cherchons pas "premièrement son royaume et sa justice," ne nous rappelant pas que c'est "la journée que l'Éternel a faite." Nous allons de l'avant pour remplir les devoirs d'une prétendue existence matérielle, oubliant que l'Entendement infini, le Principe souverain, l'Amour, se souvient toujours des plus petits détails de la journée qui doivent glorifier Dieu, et que l'homme possède son activité, sa force, son utilité et son pouvoir comme reflet de cet Entendement toujours présent, Dieu, et non comme résultat de desseins humains et de la propre volonté.
Dans la mesure où nous faisons demeurer avec fermeté nos pensées dans cette véritable relation à Dieu, nous voyons opérer cette même loi pour notre frère. Nous cessons ainsi de considérer notre journée comme dépendant de nos semblables pour notre travail, notre divertissement, notre réconfort, notre bonheur, nos relations d'affaires, nos ressources, puisque nous savons que Dieu maintient et guide chaque idée dans la relation qui lui convient à l'égard de toute autre idée, déroulant sa part individuelle dans la journée de Dieu. Il suffit donc que chacun de nous s'occupe d'accomplir fidèlement sa part afin de pouvoir ressentir la joie.
Avec quel sublime amour, avec quelle douce confiance, les petits enfants accueillent et acceptent chaque nouvelle journée! Nous avons tous été témoins de l'allégresse et de la joie avec lesquelles ils commencent leur journée, de l'activité et de l'empressement avec lesquels ils se lèvent pour la commencer. Ils n'ont aucune crainte, aucun manque de confiance concernant ce que leur père et leur mère ont préparé pour la journée; ils n'exigent pas non plus sans cesse des preuves de protection, de direction, d'utilité, de joie, de moyens de subsistance; ils ont simplement confiance, et cela leur suffit. Écoutez le message que le Maître nous a donné: "Quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n'y entrera point." Que nous soyons de petits enfants ou de grands enfants, ce n'est qu'un état de conscience. Nous qui sommes de grands enfants, tournons-nous avec l'amour et la confiance d'un petit enfant vers notre Père-Mère Dieu, omnipotent, omniprésent, omniscient, et ayons la certitude qu'Il nous nourrira et nous protégera, nous guidera et nous fera demeurer dans la lumière quotidienne de la Vérité et de l'Amour. Ainsi qu'un écrivain l'a si bien dit:
"Construis une clôture de confiance
Autour d'aujourd'hui;
Remplis-en l'intérieur d'œuvres d'amour,
Et demeures-y;
Ne considère pas à travers les barreaux protecteurs
Le lendemain,
Dieu t'aidera à supporter ce qui viendra
De joie ou de douleur."
