Les parents d'un petit garçon éveillé et attrayant allèrent à sa rencontre à la sortie de la classe de l'École du Dimanche de la Science Chrétienne. Comme ils se rendaient chez eux, un des membres de la famille fit la remarque suivante: "Je me demande ce que tu as appris aujourd'hui?" "Oh! j'ai appris quelque chose concernant Dieu," répondit-il promptement. "Oui," dit la mère, "tu apprends quelque chose sur Dieu tous les dimanches; mais qu'est-ce que tu as appris sur Dieu aujourd'hui?" Avec une expression sérieuse et une attitude de réceptivité, il répliqua aussitôt: "Je voudrais que tu attendes, Maman, et que tu me voies mettre en pratique ce que j'ai appris aujourd'hui."
Inconsciemment, ce petit enfant de sept ans avait énoncé la note tonique du point le plus essentiel à la vie d'un imitateur du Nazaréen,— celle de mettre en pratique ce que nous avons appris! L'étudiant de la Science Chrétienne reconnaît mieux que tout autre la dette incomparable qu'il a envers notre Leader vénérée, qui, avec beaucoup de persévérance et de patience, prouva à ses imitateurs, par des préceptes et des exemples, la nécessité de faire des efforts sincères et continus pour utiliser dans notre vie de chaque jour ce que nous avons appris. A la page 15 de "Science et Santé avec la Clef des Écritures," Mrs. Eddy dit: "La pratique non le culte extérieur, la compréhension non la croyance, gagnent l'oreille et la droite de l'omnipotence, et nous attirent assurément des bienfaits infinis." Les Scientistes Chrétiens s'aperçonivent que la lecture de la Leçon-Sermon, qui chaque jour est faite à la hâte, simplement pour avoir la satisfaction de savoir qu'on l'a parcourue d'un bout à l'autre, est bien loin d'être suffisante; de même que l'étude purement superficielle d'un nombre prescrit de chapitres de la Bible ou d'un certain nombre de pages de notre livre de texte n'est pas le moyen de bien commencer une journée de travail utile.
Quelquefois on entend dire: "Je désirerais certainement mieux comprendre la Science Chrétienne; mais j'ai beaucoup à faire. Il m'est impossible de lire ou de réfléchir avant d'avoir mis ma maison en ordre et d'avoir terminé le travail nécessaire. Un de ces jours, j'aurai plus de temps à moi." Quelle erreur de prendre une telle attitude! Combien il est nécessaire de reconnaître mentalement la toute-présence de Dieu alors que l'on met sa maison en ordre! Que de chemin l'on ferait si tout "travail nécessaire" s'accomplissait conformément à cette précieuse déclaration: "Ayez les mêmes sentiments que Jésus-Christ a eus."
Un étudiant sincère, qui était employé dans un bureau, prit l'habitude d'apprendre par cœur, chaque jour, une phrase du livre de texte, afin de pouvoir méditer sur la signification qu'elle avait et d'être à même de la pratiquer dans des moments embarrassants. La tendance que nous avons à tout différer est en grande partie ce qui nous pousse à négliger de mettre en pratique ce que nous apprenons. De même que Félix, gouverneur romain de la Judée, dit à saint Paul, comme il "parlait de la justice, de la tempérance et du jugement à venir: ... Pour le moment, retire-toi; quand j'en aurai le loisir, je te rappellerai," ainsi les mortels sont enclins à attendre d'avoir "le loisir."
Et puis, il semblera peut-être que, précisément en raison de la manière simple d'opérer, certains soient portés à douter de l'efficacité de leurs propres efforts à pratiquer ce qu'ils ont appris, et que par cela même ils soient tentés de tarder à le faire. Supposons que l'hôte passager sur cette terre, s'efforçant d'acquérir la compréhension de Dieu et Sa création qui lui permettra, grâce à la foi, de posséder une connaissance agissante, soit obligé de se rendre dans un "pays éloigné," de souffrir de très grandes privations, ou de faire un sacrifice pour ainsi dire excessif, afin de se procurer cette perle d'une valeur inestimable. Quels efforts il ferait pour entrer en possession d'un pareil trésor, alors que la grande abondance de compréhension qui donne tout, qui fait tout et nous affranchit tous, est accessible en quelque lieu que l'on se trouve! La ménagère surmenée, l'homme d'affaires préoccupé, l'employé fatigué au comptoir, l'ouvrier qui est las,— chacun a le privilège d'élever ses pensées au-dessus de la discordance, à tout moment de la journée, s'il veut mettre à profit, comme la Science Chrétienne enseigne à le faire, l'occasion que Dieu lui a donnée. Personne n'a le pouvoir de dominer notre penser. A la page 3 de "Pulpit and Press" notre Leader bienaimée dit: "Sachez, alors, que vous possédez le souverain pouvoir de bien penser et de bien agir, et que rien ne peut vous déposséder de cet héritage ni empiéter sur l'Amour. Si vous conservez cette attitude, qui ou qu'est-ce qui peut vous faire pécher ou souffrir?" Il nous faut appliquer avec persévérance, persistance et dévouement, à quelque moment que ce soit et en quelque lieu que nous nous trouvions, la vérité concernant la totalité de Dieu et, par suite, concernant le néant du mal. C'est en cela que consiste le fondement de la pratique de la Science Chrétienne. Nous pouvons toujours trouver le moment propice pour imposer silence au cri du sens erroné et franchir la porte toujours ouverte de la paix "qui surpasse toute intelligence."
Un autre sera peut-être enclin à se plaindre de ce qu'il soit apparemment incapable de maîtriser ses pensées. En vérité, si l'erreur était capable de manifester la gaieté, elle trouverait bien des occasions de se réjouir de la facilité avec laquelle elle prétend nous ravir nos bonnes pensées et intentions; mais Jésus le Christ, ainsi que les prophètes et les apôtres, nous exhortent à faire notre travail avec patience. Ne nous sentirons-nous pas encouragés en surveillant les efforts que fait un enfant qui étudie le piano? Que ses efforts sont laborieux; que de fautes; que de discordances! Mais, grâce aux répétitions assidues et continues, il arrive finalement à une exécution méritoire.
Une autre personne dira: "Il m'est difficile de pratiquer ce que je sais, entourée comme je le suis de tant de gens qui ne pensent pas comme moi. Parfois je me sens disposée à renoncer à tout effort jusqu'à ce que je puisse me trouver en contact avec ceux qui sont d'accord avec moi." A la première page de "Christian Healing," Mrs. Eddy dit: "Nous avons demandé, dans notre égoïsme, à attendre jusqu'à ce que le siècle avance vers une religion plus pratique et plus spirituelle, avant de discuter avec le monde l'important sujet de la guérison Chrétienne; mais notre réponse fut celle-ci: 'Dans ce cas, il n'y aurait pas de croix à porter, et il serait moins nécessaire d'annoncer les bonnes nouvelles.' " Les Scientistes Chrétiens apprennent que ce n'est pas simplement un privilège de travailler à leur salut par la pratique de chaque jour et de chaque heure, mais aussi une obligation, s'ils doivent jamais être des étudiants dignes de ce nom. Il est de notre devoir de déclarer la vérité et de la vivre en tous temps, sans tenir compte de notre ambiance et des conditions sociales; et le Scientiste a toujours la prérogative de nier mentalement les prétentions de l'erreur avec une plus grande rapidité qu'elles ne peuvent être énoncées!
De plus, comprenons-nous suffisamment que nos instants ne nous appartiennent pas et que nous ne pouvons pas les employer comme bon nous semble? Le droit ne nous a pas non plus été donné de prendre notre temps et de faire comme cela nous convient personnellement quant à l'époque où nous comptons nous débarrasser de notre penser matériel et de nos opinions individuelles, et d'être fidèles à Dieu, l'unique Entendement, la seule puissance. Assurément, nous voyons de tous côtés ceux qui prétendent se réserver la latitude de penser comme ils le désirent; et nous voyons également ce qui s'ensuit: le malheur, l'inquiétude, le mécontentement, la maladie. Dans le quarante-cinquième chapitre d'Ésaïe, le prophète, faisant allusion à Dieu, a dit: "Tout genou fléchira devant moi et toute langue me prêtera serment." Cette déclaration est énergique. Ne commencerons-nous pas immédiatement à nous exercer à élever nos pensées vers Dieu, quelle que soit notre tâche? Reconnaissons les discordances pour ce qu'elles sont — des illusions — et réjouissons-nous. Alors nous acquerrons peut-être ce sentiment de paix, de confiance, de sécurité, que produit la pratique constante, dont les "voies sont des voies agréables," et dont les sentiers mènent à la paix.
