A La page 269 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures,” Mrs. Eddy écrit: “La métaphysique résout les choses en pensées, et remplace les objets des sens par les idées de l'Ame;” et en faisant remonter l'argent à son origine, nous découvrons qu'il n'est que l'équivalent moderne du troc. L'argent, en lui-même, n'a point de pouvoir; mais une des raisons du grand pouvoir qu'il semble exercer sur le genre humain, c'est qu'il met ceux qui en possèdent à même d'obtenir de la nourriture, des vêtements et les nécessités de la vie, et que temporairement il les tranquillise au milieu des craintes qui assaillent l'humanité.
Pour l'étudiant de la Science Chrétienne, la question de la subsistance est une des plus fondamentales. La solution du problème du manque de subsistance fut donnée pour tous les temps par notre Maître dans les versets qui terminent le sixième chapitre de l'Évangile selon St. Matthieu et tout particulièrement en ces paroles: “Cherchez premièrement son royaume et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus.” La grande difficulté est celle-ci: presque chacun aborde le sujet d'un point de vue limité, qui entraîne nécessairement un résultat limité; et une autre difficulté encore pour la plupart d'entre nous, c'est que fréquemment la solution de quelque phase particulière de notre problème paraît être si urgente que nous sommes portés à oublier le commandement de notre Maître. N'entendons-nous pas souvent dire par l'étudiant de la Science Chrétienne: Si j'avais donc une meilleure compréhension de ce qu'est la subsistance, je pourrais faire ceci ou cela; je serais libre de toute inquiétude et de toute tracasserie, et quelle joie j'en éprouverais?
La Science Chrétienne enseigne que “tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout” (Science et Santé, p. 468); et au premier verset du deuxième chapitre de la Genèse nous lisons: “Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée.” Il est donc évident que ce qui résoudra la question du manque de subsistance, c'est la compréhension spirituelle de Dieu et de Sa création. Chaque idée dans l'Entendement divin est parfaite et complète; elle est déjà pourvue de tout ce qui est indispensable et nécessaire. La subsistance n'est pas quelque chose que l'on doit produire; c'est quelque chose qui est déjà présent. Il est tout à fait impossible qu'une idée de l'Entendement divin échoue, qu'elle devienne inutile ou inactive. Une telle conclusion présupposerait que Dieu, le créateur de l'univers, porte en Lui-même l'élément de l'insuccès, de l'inutilité ou de l'inactivité. Dans l'histoire du siège de Dothan, racontée au sixième chapitre du second livre des Rois, nous lisons que lorsque le serviteur d'Élisée fut saisi de crainte, il s'écria: “Hélas, mon seigneur, comment ferons-nous?” et le prophète répondit: “Ne crains point: ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui se trouvent avec eux.” Puis il est rapporté qu'Élisée “pria, et dit: O Éternel, daigne ouvrir les yeux de mon serviteur, afin qu'il puisse voir!”
Combien n'y en a-t-il pas parmi nous qui, lorsqu'ils sont tourmentés par quelque problème, poussent le même cri que le serviteur d'Élisée? Si l'on considère les choses d'un point de vue entièrement matériel, il semble fréquemment que la seule chose qui puisse donner l'espoir de se tirer de quelque problème pressant soit un don pécuniaire ou une affluence d'argent; et c'est précisément là que se trouve probablement la difficulté. Une telle attitude de pensée ne rappelle-t-elle pas la vieille théologie enseignant que Dieu veut ou peut refuser le bien à Ses enfants; que les lois imaginées par les hommes concernant l'offre et la demande sont essentielles; et que pour peu que nous priions avec assez de zèle, Dieu les fera opérer en notre faveur? Dans l'histoire biblique mentionnée ci-dessus, il faut remarquer qu'Élisée ne pria pas pour des chevaux et des chars de feu, ni pour que le siège fût levé. Il pria plutôt pour que son serviteur cessât de considérer les choses au point de vue du sens matériel, et vît l'homme comme étant un avec Dieu. Le serviteur d'Élisée avait oublié que “c'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être,” et il s'attendait à ce qu'une prétendue loi matérielle de subsistance répondît à ce qui, pour le moment, paraissait être le besoin humain.
Pareillement, lorsque nous nous trouvons dans des circonstances semblables, nous devons nous détourner de la soi-disant loi matérielle de l'offre et de la demande, et comprendre notre moi réel. Cette compréhension abolira le prétendu pouvoir de l'argent et le mystère qui semble le couvrir, et elle affranchira le genre humain. Nous ne devons pas perdre de vue la pensée que le problème financier, quelque urgent et imminent qu'il puisse être, n'est après tout qu'une image mentale; et tout sentiment nous faisant supposer qu'il est bien trop grand pour notre compréhension doit instantanément être rejeté de la pensée. A la page 494 de Science et Santé, Mrs. Eddy a écrit: “L'Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain, et y répondra toujours;” et, en effet, il est nécessaire que l'étudiant de la Science Chrétienne se souvienne que la solution du problème appartient à Dieu, que l'empire a été posé sur Ses épaules.
