La leçon renfermée dans ce cantique bien connu et tant aimé, dont voici l'un des versets:
“O Père, exauce la prière
Que nous T'offrons d'un cœur sincère:
Elle n'implore point la grâce du repos,
Mais celle de la force en les routes suivies;
Afin que nous puissions toujours, d'un cœur dispos,
Vivre avec courage nos vies!”
éveille la pensée à l'examen des nombreuses leçons dont tout Scientiste Chrétien sincère fait l'expérience. Il est certain que celui qui cherche la Vérité a des moments de doute, et se demande pourquoi les épreuves et les tentations semblent parfois se multiplier au lieu de diminuer, à mesure qu'il avance dans l'étude de la Science Chrétienne. Il convient donc de considérer attentivement à la lumière du divin Principe cette phase de l'expérience; on comprendra alors clairement pourquoi ces maux apparents nous arrivent et pourquoi nous devrions, en effet, être très reconnaissants des leçons qu'ils nous enseignent.
A la page 329 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures,” Mrs. Eddy dit: “Le Principe est impératif. On ne peut le simuler par la volonté humaine.” Voici certainement une affirmation fondamentale, et il est facile de l'appliquer au sujet que nous examinons. L'auteur de ces lignes a trouvé qu'en la considérant du point de vue de la vérité concernant le divin Principe, il en retirait beaucoup de bien, et l'exemple d'un simple problème mathématique aidera à communiquer la vraie idée à quiconque cherchera du secours.
Représentez-vous un instant un ingénieur civil projetant une construction compliquée — celle d'un pont, par exemple. Il devra d'abord réfléchir au plan de cette construction avant de la faire, et pour y procéder normalement, il devra d'abord soigneusement calculer et dessiner chaque partie nécessaire à l'accomplissement de ce travail. Il faut généralement faire beaucoup de calculs avant de pouvoir achever une construction. Supposons qu'à un certain moment, celui qui dessine le plan se trompe dans un de ses calculs d'un chiffre vers la droite ou vers la gauche en plaçant son signe décimal. Si l'on ne s'aperçoit pas de l'erreur et ne la corrige pas, les calculs continueront jusqu'au bout et l'erreur augmentera probablement de plus en plus. Lorsque la construction sera achevée, on s'apercevra peut-être que l'erreur a entraîné un défaut ayant amené un désastre complet. Apparemment l'erreur de mal placer le signe décimal n'était en elle-même qu'une chose très insignifiante et de peu d'importance, mais l'effet qu'elle a produit sur toute la structure est tel que tout le travail devra être refait avant que le pont puisse servir dans le but qu'on voulait atteindre en le construisant. Que d'ennuis et d'efforts inutiles eussent été évités, si l'erreur eût été dévoilée et rectifiée immédiatement!
Il en est de même dans notre vie journalière. En qualité d'étudiants de la Science Chrétienne, nous devons détruire toute erreur dans le penser humain, afin que l'homme de la création de Dieu puisse paraître dans toute la perfection de l'Esprit. Si une erreur se montre au cours de notre expérience, notre devoir n'est pas de la cacher, mais de la détruire et de la remplacer par la vérité, car à moins que l'erreur ne soit découverte et corrigée, elle reparaîtra certainement et produira peut-être des résultats désastreux, comme le fit l'erreur de mal placer le signe décimal dans l'exemple que nous avons donné plus haut.
Il est nécessaire que nous discernions et que nous corrigions toute erreur avant de pouvoir atteindre le but final de l'Esprit que nous avons en vue, et c'est précisément cette lutte qui fait monter ces erreurs à la surface, où l'on peut les voir et les détruire. Nous ne pouvons nous attendre à obtenir de bons résultats si nous laissons subsister, ne serait-ce que la plus petite erreur dans le problème, sans la corriger. Ceux qui ne travaillent pas consciemment à arriver à la compréhension de Dieu, comme le font les Scientistes Chrétiens, paraissent souvent marcher dans des sentiers bien plus agréables que ces derniers, et semblent obtenir une plus grande somme de satisfaction humaine; mais s'il en est ainsi, c'est parce qu'ils n'ont pas encore commencé à résoudre le vrai problème de l'être. La Science Chrétienne ne nous enseigne nullement à chercher la satisfaction dans la matière, mais elle nous apprend à perdre toute croyance à la réalité de la matière. Il est inévitable que notre travail de Scientistes Chrétiens aboutisse au dévoilement de l'erreur. Aussi, devrions-nous, au lieu de nous plaindre de nos épreuves, nous réjouir de ce que l'erreur soit dévoilée, en sorte que nous puissions la combattre et la vaincre avant d'aller plus loin. Autrement, nous verrons peut-être qu'il faut recommencer notre problème et le refaire d'un bout à l'autre, afin de rectifier les erreurs auxquelles nous avons permis de se glisser.
Un sens de découragement cherchera peut-être à nous accabler, et nous serons alors tentés de demander: Jusques à quand, ô Seigneur; jusques à quand? La Science Chrétienne est ici pour montrer le chemin. Nous l'accepterons dans la mesure où nous nous attacherons au divin Principe. Si nous adhérons absolument au Principe, le chemin deviendra uni et lumineux. Si l'opinion humaine s'obstine en nous, et si nous sommes peu disposés à accepter le chemin que la Science Chrétienne indique, il faut alors nous attendre à marcher dans le sentier épineux, jusqu'à ce que nous ayons profité de la leçon et que nous retournions dans le sentier étroit où nous sommes exaltés par la compréhension et la démonstration de l'homme parfait. Même si nous trouvons qu'il nous faut souvent revenir sur nos pas afin de corriger les erreurs qui n'ont pas été éliminées, nous n'avons rien à craindre, car si nous travaillons avec le Principe, nous travaillons avec Dieu; et puisque Dieu est omnipotent et omniprésent, tout le bien nous accompagne. Nous ne travaillons pas avec la matière, mais avec l'Esprit.
Cette affirmation fondamentale: “Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie” (Science et Santé, p. 468), nous apporte l'assurance que la matière n'a point de réalité et que toute erreur est un mensonge. L'homme créé par Dieu a été apparemment obscurci par les vapeurs du soi-disant entendement mortel; mais, grâce au Christ et à la Science Chrétienne, le genre humain sort enfin de cet état de mystification, et le dévoilement de l'erreur dans le penser humain devrait éveiller la gratitude la plus profonde chez ceux qui ont accepté le chemin indiqué par la Science Chrétienne. Mrs. Eddy reconnaît cela, lorsqu'elle écrit à la page 66 de Science et Santé: “Les épreuves prouvent la sollicitude de Dieu.” Soyons donc bien reconnaissants chaque fois qu'une erreur est découverte et corrigée, nous souvenant que “le Seigneur châtie celui qu'il aime.” La compréhension de Dieu en tant que Principe parfait — qui ne se contente que de la perfection — ouvre le sentier dans lequel nous pouvons marcher avec joie et en toute sécurité.
Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ. Et non seulement cela, mais nous nous glorifions même dans les afflictions, sachant que l'affliction produit la patience, et la patience la fidélité éprouvée, et la fidélité éprouvée, l'espérance. Or, l'espérance ne rend pas confus.— Romains 5:1, 3–5.
