Un flot d'amour

“Le moyen de chasser l'erreur de l'entendement mortel est d'y verser la vérité avec des flots d'Amour,” nous dit Mrs. Eddy à la page 201 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures.” La vérité de cette parole a été prouvée par des êtres humains en foules innombrables, mais Noé fut l'un des premiers à la démontrer. “Noé,” nous est-il raconté dans le sixième chapitre de la Genèse, “fut un homme juste, intègre, dans son temps; Noé marcha avec Dieu.” Il n'était pas sans savoir la venue prochaine du déluge qui devait détruire le mal,— au fait, il l'attendait. Il n'ignorait pas non plus que, de Dieu, le bien seul peut émaner, et il se prépara, en conséquence, à lui ouvrir toute grande la porte. Quand les anges, les pensées de Dieu, se présentèrent à lui avec une lucidité toujours croissante, il était prêt à les recevoir jusqu'à ce que sa conscience tout entière et celle de sa famille fussent submergées par le bien.

Néanmoins, “Dieu ne fait point acception de personnes,” et, de ce fait, la bonne nouvelle fut apportée à tout le peuple; mais ce dernier ferma ses oreilles au message de la Vérité, et se cacha derrière un mur de croyances et de plaisirs matériels. Les efforts toujours plus grands que fit Noé pour partager cette offre généreuse du bien, eurent pour seul résultat d'accroître l'opposition; cependant les “flots d'Amour” continuaient leur travail jusqu'à ce que, pour finir, les murs s'écroulassent. Sous la pression de la Vérité, détruisant une grande part de matérialité, les maisons bâties sur le sable s'effondrèrent. Les vérités de l'être donnant des coups de balai de plus en plus irrésistibles, nettoyaient les coins et recoins, et démontraient le néant de toute opposition, jusqu'à ce que le bien seul demeurât dans la conscience de Noé. Alors celui-ci réalisa que, comme le psalmiste devait le dire plus tard, “L'Éternel présidait au déluge; et sur son trône l'Éternel régnera éternellement.”

Mais qu'en est-il du second déluge? Nous lisons ces paroles de Jésus-Christ au vingt-quatrième chapitre de Matthieu: “Comme il en était aux jours de Noé, il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme.” D'une manière générale, on interprète ce passage comme s'il voulait dire que l'état du monde, à la seconde venue du Christ, la Vérité, sera le même qu'au temps de Noé; mais ne faudrait-il pas y voir plutôt l'assurance que cette venue sera pareille à la première, c'est-à-dire qu'une autre marée d'Amour viendra sur le monde? Cette prophétie, d'autre part, n'est-elle pas accomplie aujourd'hui même? Oui, car par les travaux désintéressés de notre Leader vénérée, Mary Baker Eddy, de grands nombres d'hommes et de femmes ont été capables de voir clairement les signes de cette venue. Que faut-il faire pour y prendre part? Mrs. Eddy nous l'indique avec toute la clarté voulue dans “Miscellaneous Writings” (p. 185): “La renonciation à tout ce qui constitue un homme soi-disant matériel, et la reconnaissance et l'acquisition de son identité spirituelle comme enfant de Dieu, telle est la Science qui ouvre jusqu'aux écluses des cieux, d'où le bien s'écoule dans toutes les avenues de l'être, purifiant les mortels de toute impureté, détruisant toute souffrance, et démontrant l'image et la ressemblance véritables.”