L'un des passages les plus réconfortants de la Bible se lit au huitième chapitre de l'épître aux Romains, où Paul écrit: “Car je suis assuré que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ, notre Seigneur.”
La Science Chrétienne enseigne que Dieu est l'Entendement divin et que l'homme est la réflexion de cet Entendement; par conséquent, la seule chose réelle en chacun est le bien qu'il exprime. La compréhension d'un tel fait entraîne un réconfort et une certitude de sécurité, devant le péril surtout, qui sont inexprimables. En outre, elle nous permet de nous distinguer de l'erreur, nous encourageant à commencer et à continuer l'effort de vaincre les fausses croyances qui prétendent former notre personnalité, en même temps que les croyances universelles qui constituent la médecine matérielle, la physiologie, les lois de l'hygiène, le magnétisme, l'hypnotisme, la fausse théologie et leurs semblables. Cette compréhension une fois atteinte, les hommes se réjouiront de leur liberté spirituelle, et la tâche qui consiste à surmonter le mal partout où il se rencontre n'est plus nécessairement lassante, mais d'un intense intérêt, car, mieux nous distinguons la vérité, mieux le néant de l'erreur nous apparaît, et nous commençons à perdre la crainte de son semblant de puissance.
Il n'est pas toujours facile d'accepter d'emblée le fait que les erreurs et les fautes qui nous semblent si naturelles et que nous rattachons à l'hérédité, au tempérament ou à quelque autre loi matérielle, n'ont en réalité aucune existence, pas facile d'accepter le fait qu'il n'y a point de place pour le mal, parce que Dieu, le bien, est tout. Aussi demandons-nous à la Science Chrétienne en vertu de quelle autorité elle enseigne une doctrine aussi frappante. Jésus disait: “Il faut que vous naissiez de nouveau,” et dans “Miscellaneous Writings” (p. 18) Mrs. Eddy dit: “Les lois principales qui hâtent la naissance dans l'ordre divin de la Science, sont celles-ci: ‘Tu n'auras point d'autres dieux devant ma face,’ ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ Ces commandements de la sagesse infinie, traduits dans la langue nouvelle, dans leur signification spirituelle, signifient: Tu n'aimeras que l'Esprit, et non son opposé, en toute qualité de Dieu, même en substance; tu ne reconnaîtras en toi que l'enfant spirituel de Dieu, et tu distingueras que l'homme véritable et la femme véritable, ‘mâle et femelle’ tout harmonieux, sont d'origine spirituelle, sont la réflexion de Dieu — les enfants d'un seul Parent commun dans lequel et par lequel le Père, la Mère et l'enfant sont Principe divin et idée divine, le ‘Nous’ divin — un dans le bien, et le bien dans l'Un.”
Ne reconnaître en soi que “l'enfant spirituel de Dieu,” c'est, pour chacun, se rendre compte qu'il est une idée parfaitement pure de Dieu, et que la prétention du mal peut être regardée comme néant, une fausse croyance sur laquelle Dieu lui donne la possibilité de la victoire, de même que dans la légende St. Georges vit le dragon et l'écrasa. Le dragon est le symbole de l'entendement mortel; il cherche à tuer l'idée pure de Dieu, mais il est chassé “par le Christ, la Vérité, l'idée spirituelle, et ainsi prouvé impuissant” (Science et Santé, p. 567). Or, bien que nous puissions accepter théoriquement la vérité de tout ceci, nous ne pouvons pas la démontrer d'un seul coup — aucun mortel n'a pu encore y parvenir; mais en persévérant dans notre étude de la Bible et de Science et Santé ainsi que des autres écrits de Mrs. Eddy, nous serons capables de distinguer, toujours plus rapidement et plus facilement, les fausses prétentions de l'erreur, et dans la mesure où nous les détruirons — prouverons leur irréalité— le bien sera manifesté en nous. C'est pourquoi, quand nous nous laissons aller à la colère, à la critique ou à la condamnation d'une personne quelconque, estimant qu'elle exprime une erreur que nous pensons avoir nous-mêmes vaincue, nous devrions nous arrêter et examiner notre propre mentalité. Nous verrons que nous admettons encore la réalité de l'erreur, et nous découvrirons aussi que nous avons encore bien des défauts à surmonter, défauts vaincus déjà peut-être, par celui que nous allions condamner. Aussi, avec cette charité qui “est patiente” et “pleine de bonté,” ne devrions-nous donner à tous que des pensées d'amour et des paroles d'encouragement pour le bien déjà accompli, renvoyant ainsi notre frère avec une force nouvelle et un propos plus arrêté de combattre le bon combat. L'étude de Science et Santé nous aidera à secourir scientifiquement ceux qui résistent sincèrement à l'erreur, bien que leur démonstration puisse paraître lente.
Il arrive parfois que les étudiants de la Science Chrétienne, les commençants surtout, sont découragés et désappointés, parce qu'ils se croient incapables de participer à une tâche précise pour la cause qu'ils aiment tant. Mais, être inséparable de Dieu, c'est échapper au contrôle des circonstances matérielles, c'est être audessus d'elles; la compréhension de cette vérité nous donne la faculté de démontrer que rien ne saurait nous prévenir de penser justement. Nous pouvons alors travailler pour Dieu à chaque instant, et prouver que les croyances matérielles sont impuissantes à nous enchaîner. Nous pouvons savoir que l'Entendement divin dirige non seulement notre propre personne mais aussi celle de tous, jusqu'aux graves problèmes qui retiennent aujourd'hui l'attention du monde entier. En nous comportant de la sorte, nous reflétons l'entendement-Christ qui neutralise tout mal, et ce travail de la pensée, bien qu'invisible, n'en demeure pas moins effectif. Le fait d'être conscients que nous ne nous abandonnons pas au péché, nous permet de persister dans nos efforts, en présence même de tout semblant d'obstacle. Aussi l'homme, étant l'image et la ressemblance de Dieu et inséparable de Lui, reflète Ses attributs parfaits, et nous démontrons notre unité avec le Père en faisant appel à eux pour détruire chacune des prétentions du mal.
