Nous lisons dans le premier chapitre du livre de la Genèse: “Et Dieu dit: Que la lumière soit; et la lumière fut.” Le monde des sens reconnaît que tout processus matériel s'accompagne de lumière, et que c'est grâce à elle que l'on perçoit les objets physiques et les rapports qu'ils ont entre eux. La Bible révèle et la Science Chrétienne comprend que la lumière représente le développement de Dieu, Principe divin, en tant qu'Entendement omnipotent et omniprésent, révélant la nature spirituelle de l'homme et de l'univers, ainsi que leur relation à Dieu. Il s'ensuit que du point de vue métaphysique, la compréhension, la lumière et la vue sont coordonnées.
Les sciences naturelles nous enseignent que le monde extérieur devient visible à mesure que les objets qu'il renferme reflètent des vagues d'éther d'une certaine longueur. On admet que l'éther est un véhicule invisible qui, selon les physiciens, remplirait tout l'espace et toute la matière, et serait susceptible de vibrations ou d'ondulations. Vu que l'éther est censé pénétrer toute substance matérielle, les électrons, les unités supposées de la matière, produisent en tournant dans l'éther des vibrations transversales qui forment des vagues de diverses longueurs. Celles-ci, en touchant la rétine, produisent à leur tour la sensation de la couleur. Ce concept de lumière et de vue qui en ferait les corrélaires de tous les procédés physiques, a subordonné la vue à toutes les faiblesses et limitations que l'on attribue à la matière. L'humanité en général — durant une partie de sa vie terrestre — paye à la croyance que la vue dépend de la matrère, le tribut d'une vue défectueuse. Bien que la science de la médecine se soit efforcée de soulager et d'améliorer certains vices de l'organisme visuel humain, l'on voit encore ceux qui croient que leur vue est entravée par un vice dans la structure de l'œil dû à l'hérédité, par l'âge, ou par une vue affaiblie.
Christ Jésus exprima maintes fois sa compassion en rendant la vue aux aveugles. Il prononça ces paroles: “Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie,” avant même d'avoir guéri l'aveugle, dont il est fait mention dans l'Évanglie de St. Jean, et ces paroles et ces œuvres profondément significatives montrent bien que le Christ, la Vérité, est la lumière réelle de l'homme; mais c'est la venue de la Science Chrétienne qui en a rendu l'application pratique pour remplir les besoins humains.
Lorsque Mrs. Eddy donna au monde la connaissance de Dieu en tant qu'Entendement divin, la Vie, la Vérité, et l'Amour, s'exprimant dans l'homme et l'univers, alors cette compréhension de l'état réel de l'homme en tant qu'idée spirituelle, gouvernée uniquement par l'Entendement, donna en même temps la compréhension de la domination de l'homme sur toute erreur matérielle. Elle déclare dans “Science et Santé avec la Clef des Écritures” (p. 262): “La base de la discorde mortelle est un faux sens concernant l'origine de l'homme. Bien commencer, c'est bien finir. Tout concept qui semble avoir son origine dans le cerveau débute mal. L'Entendement divin est l'unique cause ou Principe de l'existence. La cause n'existe pas dans la matière, dans l'entendement mortel, ni dans les formes physiques.” Jésus a dit: “Si ton œil est sain, tout ton corps sera dans la lumière; mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera dans les ténèbres.” Quand l'homme verra que Dieu, le bien, est l'unique créateur — l'unique cause — il sera affranchi, lui et ses facultés, de l'opération de toute autre prétendue cause, et il pourra alors démontrer le sens divin, la totalité de Dieu et le néant de la matière et du mal.
Ceux qui ne se contentent pas du cinéma transitoire de la vie humaine, qui désirent ardemment laisser derrière eux les ténèbres de la croyance mortelle afin de se pénétrer de la lumière du Christ, trouveront que l'humilité est la qualité de réceptivité qui donne des ailes à la pensée et qui s'élève au-dessus du moi matériel, ouvrant des perspectives plus étendues sur l'état spirituel de l'homme et sur son individualité éternelle. L'idée spirituelle, l'homme, témoigne infailliblement de l'activité de l'Entendement divin,— elle est le corps même de sa lumière. Le Père-Mère Dieu répand incessamment par toutes ses idées divines la perfection et la lumière, et c'est là l'héritage qui surpasse et annule toutes les théories concernant l'hérédité matérielle. On voit alors que les facultés de l'homme résident dans l'Entendement et sont aussi illimitées que Dieu qui en est le Dispensateur infini. L'homme spirituel ne tient aucun compte de l'âge, il est toujours en parfait accord avec son Principe dont l'activité se manifeste par le discernement. Ni la matière non-intelligente, ni la pensée humaine erronée, ne sauraient intervenir entre Dieu et l'homme, entre la source de la lumière et Son reflet. Mrs. Eddy dit à la page 488 de Science et Santé: “Seul l'Entendement possède toutes les facultés, la perception et la compréhension. Par conséquent les qualités mentales ne sont pas à la merci de l'organisation et de la décomposition ... S'il était possible que les vrais sens de l'homme soient endommagés, l'Ame pourrait les reproduire dans toute leur perfection; mais ils ne peuvent être ni troublés ni détruits, puisqu'ils existent dans l'Entendement immortel, non dans la matière.”
La lumière et le discernement sont deux des qualités capitales de l'Entendement. L'expression spontanée de ces qualités dans l'homme ne saurait être simulée ni supplantée par le faux sens de procédés matériels susceptibles d'être viciés ou détruits. La lentille de l'Esprit est divinement déterminée; elle n'existe pas dans la matière, et ne ressuscite pas de la matière, mais est à jamais l'idée impérissable de l'Entendement éternel. Elle perce à travers le mirage de la matière et du mal, et transmet la beauté et la sainteté de la création parfaite de Dieu. La loi divine établit la vision spirituelle qui se manifeste dans la vue réelle et existe indépendamment de l'organe visuel physique, fruit des croyances matérielles; aussi, quelle joie et quelle gratitude remplissent nos cœurs lorsque nous comprenons cela, car cette manifestation de l'indentité de l'homme réel démontre sa ressemblance avec son divin créateur. La Vérité façonne d'après sa perfection, sa puissance et sa permanence, toutes les formes qui la représentent. L'étendue de la vue ne dépend nullement du temps ni de l'organisation matérielle, mais se mesure à la profondeur de notre intuition des choses de Dieu. Toutes les idées de Dieu sont embrassées dans l'Entendement et Il les connait éternellement. Nul besoin de suppléer à l'intuition spirituelle par des inventions humaines, car elle est parfaitement éclairée! A mesure que cette appréciation de l'être incorporel grandira en nous, nous serons affranchis de notre servitude aux théories matérielles, et nous cesserons de croire à une loi suivant laquelle la lentille, la distance ou le temps, pourraient porter atteinte aux sens de l'Esprit. La parfaite focalisation, c'est le discernement de toutes choses dans leur relation exacte à leur créateur.
La maladie, saurait-elle jamais porter atteinte à la compréhension du Principe? Lorsque nous nous rendons compte que les facultés de l'homme sont fondées sur une base divine, nous pouvons affirmer que nous sommes à l'abri de toute discorde, quelles que soient l'opiniâtreté et l'effroyable apparence des arguments qui viennent se suggérer aux sens humains. Nous savons que la substance spirituelle est inviolable, et que les énergies spirituelles ne sauraient ni s'épuiser ni être circonscrites. Lorsque nous nous trouvons dans les sombres vallées de la lutte humaine, nous devrions regarder bien en face le soleil de l'être de l'homme, l'Entendement infaillible dont les rayons bienfaisants dissipent l'ignorance et la crainte, et mènent avec tendresse les petits enfants du Père toujours plus loin et plus haut.
St. Jean nous parle de cette lumière inextinguible “qui éclaire tout homme en venant dans le monde.” Les accidents ou le mal sous quelque forme qu'il se présente, peuvent-ils en enlever la gloire, en obscurcir l'éternel rayonnement? Non, Dieu et Sa parole sont pour toujours omnipotents. La crainte et la servitude aux lois matérielles s'évanouissent inévitablement à l'approche de la réalisation de ce qu'est notre vue parfaite,— la vue qui existe à jamais dans le Père, et qui est reflétée à jamais dans le Fils. Il est vrai, comme l'a prédit Ésaïe, que: “Tu n'auras plus le soleil pour lumière pendant le jour, et la lune ne t'éclairera plus de sa lueur; mais l'Éternel sera pour toi une lumière éternelle, et ton Dieu sera ta gloire.” Ceci n'est pas une prophétie de ce que l'homme accomplira dans un ciel lointain, c'est la possession inaliénable de l'homme ici et maintenant, car la Vérité est maintenant!
Il faut naturellement être plein de compassion pour ceux qui sont matériellement privés de la vue, mais assurément ceux qui sont spirituellement aveugles, qui ont un faux sens de la valeur de toute chose, qui ont accepté le mal comme étant le bien, et comme étant pouvoir — sont encore plus à plaindre. Suivons-nous des yeux la ligne droite de l'idée vraie de l'homme, qui demeure toujours dans le ciel avec le Père, sous les ailes protectrices de l'Amour inattaquable, à l'abri des ruses du mal qui nous enchaîneraient volontiers? St. Paul nous exhorte comme suit: “Ne nous jugeons donc plus les uns les autres; mais prenez plutôt la résolution de ne pas mettre devant votre frère une pierre d'achoppement, et de ne pas être pour lui une occasion de chute.” Lorsque, dans des angoisses, le mal se détruit lui-même, il faut aux Scientistes Chrétiens une intuition éclairée pour contrecarrer sa malice quand il voit qu'il ne peut s'introniser dans le monde. La paix que nous ressentons vient de ce que nous comprenons que les ténèbres ne peuvent résister à la lumière de la Vérité ni exister après sa venue, et qu'elles ne peuvent ni décevoir ni engloutir ceux qui demeurent dans cette lumière. Il nous faut prouver notre allégeance au Principe, et ne pas simplement accepter les dons du royaume qui nous viennent comme une bénédiction, mais faire que notre conscience soit une réflexion transparente témoignant incessamment de la lumière qui ne connaît ni aube ni déclin, qui fera “marcher les aveugles par un chemin qu'ils ne connaissent pas,” et qui changera “les ténèbres en lumière, et les lieux montueux en plaine.”
A mesure que nous comprendrons l'amour merveilleux du Père-Mère Dieu, et que nous arriverons à le refléter de plus en plus, nous verrons son pur rayonnement luire dans le lointain et dissiper les vapeurs de la pensée mortelle erronée, jusqu'à ce que soit établi le ciel de la vision de St. Jean où il n'y aura plus de nuit, où il n'y aura rien qui puisse souiller ou faire le mensonge, où la divine conscience embrasse l'homme dans la parfaite ressemblance de Dieu, affranchi pour toujours des illusions de la matérialité.
