En Garde contre l'Erreur

Bien qu'il y ait plus de cinquante ans que la Science Chrétienne fut donnée au monde, on s'étonne presque qu'il y ait encore chez la plupart des gens tant de méconnaissance touchant la vraie nature de sa mission dans le monde, et cette méconnaissance existe en dépit des énoncés clairs et explicites sur ce sujet dans “Science et Santé avec la Clef des Écritures” et dans les autres écrits de notre Guide. L'erreur n'ayant pas réussi à détruire la Science-Christ en en reniant ouvertement la vérité, en la raillant, et en usant contre elle des armes du mal, pervertirait et dénaturerait volontiers la vérité en la mettant sous un faux jour et en la faisant paraître ce qu'elle n'est pas. Ainsi en est-il qu'aujourd'hui la Science Chrétienne n'est pour beaucoup de personnes qu'une panacée contre les maux du corps humain, et pour eux, sa mission sacrée n'est pas au-dessus du niveau des systèmes matériels de guérison; ils relèguent à l'arrière-plan sa mission plus grande, celle de transformer le caractère et la vie de l'individu en sorte qu'il puisse être né de nouveau et puisse “entrer dans le royaume des cieux,” et le public n'y voit par conséquent qu'une chose de peu d'importance.

La théologie offre au monde une religion promettant à l'homme le salut de son âme dans un ciel à venir et fort éloigné, mais remettant le soin de son corps au médecin, qui est parfois un incrédule, un agnostique ou même un libertin. Il faudrait certainement se garder contre l'idée erronée que ce qui importe le plus dans la Science Chrétienne, c'est de soigner le corps humain, et que la régénération du genre humain n'a qu'une importance secondaire. Lorsque notre Guide bien-aimée fonda son église, elle rendit au Christianisme “l'élément de guérison qu'il avait perdu” (Manual, p. 17). Elle donna au monde toute la vérité, le vêtement sans couture du Christ. Elle reconnut que la guérison des malades est une partie importante et essentielle du vrai Christianisme; mais à la page 2 de “Rudiments de la Science Divine” elle nous dit: “La guérison de la maladie physique est la partie la moins importante de la Science Chrétienne. ... Le but capital de la Science Chrétienne est la guérison du péché.” Dans ces énoncés Mrs. Eddy ne donne assurément pas à entendre qu'il importe peu de débarrasser le corps humain de ses maux, au contraire, il paraît très clair qu'elle désirait nous présenter cette guérison dans sa vraie lumière.

La guérison d'un mal de tête ou de quelque autre mal est peu de chose comparée à la destruction de la colère, de l'orgueil, du ressentiment, de la condamnation, de la critique, des querelles, de la vengeance, de la haine, et ainsi de suite, choses qu'il faut remplacer dans la pensée par l'amour, la bonté, la patience, le désintéressement, la tendresse, la compassion et d'autres beaux attributs exprimant l'Entendement “qui était aussi en Christ-Jésus” (voir Bible anglaise). Supposons qu'un homme soit guéri de tous les maux physiques imaginables, et qu'il ait le corps d'un Apollon, mais qu'il reste improbe et immoral, jusqu'où a-t-il réellement progressé dans sa guérison, jusqu'où a-t-il avancé vers le royaume des cieux? La vraie appréciation de la guérison physique et de son rapport avec la régénération de l'entendement et du cœur est clairement exposée à la page 150 de Science et Santé: “La mission de la Science Chrétienne aujourd'hui, comme du temps de sa démonstration première, n'est pas principalement celle de la guérison physique. Aujourd'hui comme jadis, des signes et des merveilles s'opèrent dans la guérison métaphysique de la maladie physique; mais ces signes ne servent qu'à en démontrer l'origine divine,—à attester la réalité de la mission plus haute du pouvoir du Christ, mission qui est d'ôter les péchés du monde.”