Ne semble-t-il pas parfois qu'avant de pouvoir monter plus haut il faille s'arrêter un moment pour reconnaître avec gratitude les bienfaits déjà reçus? Ayant été guérie par la chirurgie mentale, je désire faire part de mon expérience, pensant qu'elle aidera à ceux qui s'attachent encore à la croyance que les mains humaines sont nécessaires pour remédier au déplacement des organes et à la luxation des vertèbres.
Il y a quelques années, je tombai de cheval et fus grièvement blessée, bien que la gravité des blessures ne se fît pas immédiatement sentir. Petit à petit je m'aperçus que plusieurs organes internes s'étaient déplacés, et ce mal ainsi que la luxation des vertèbres me fit tant souffrir que je suivis le traitement de docteurs de diverses écoles. Cependant, au bout de deux ans, mon état avait beaucoup empiré et l'on me dit qu'on avait fait pour moi tout ce qu'il était humainement possible de faire, mais que l'atmosphère d'un entourage sympathique m'aiderait à surmonter la dépression et le découragement qui entravaient ma guérison. Je cherchai donc une chambre dans un joli quartier. L'ayant trouvée, j'en informai une tante qui me dit que j'habitais la maison d'une praticienne de la Science Chrétienne, et elle me conseilla d'essayer de cette Science. Ne connaissant pas cette méthode curative, et étant extrêmement découragée, j'allai un jour trouver la Scientiste qui avait l'air d'une très bonne personne et lui demandai de m'aider; aussi les traitements furent-ils commencés avec beaucoup de bienveillance. Cinq jours plus tard je fis une longue promenade et je m'aperçus qu'il s'était produit en moi une grande transformation; mon pas était léger, mon visage rayonnait, et je marchais normalement! En montant précipitamment les marches de pierre, je tombai, ayant mal jugé de la distance entre les degrés, mais il me vint aussitôt l'heureuse assurance que normalement on voit mieux sans lunettes. En d'autres temps une telle chute eût été désastreuse, mais je n'eus aucune crainte et me préparai à rentrer dans ma famille pour y passer quelques jours.
En dépit de ce que me disait la praticienne pour me certifier que le travail de guérison était accompli, j'eus des doutes et m'en retournai avec répugnance à mon foyer dans une ville lointaine; mais je m'aperçus bientôt que tous mes organes étaient en place et remplissaient bien leurs fonctions, et que la douleur et la peine avaient fait place au bonheur et à un nouveau sens de liberté. Au bout de quinze jours, étant un jour tranquillement assise à coudre, je me rendis soudainement compte qu'en me penchant sur mon travail j'avais pris une position que depuis des mois je n'avais pu supporter. A ce moment-là les vertèbres se remirent subitement en place en faisant un bruit très perceptible, et il se produisit un choc dans tout le corps. Je sentis aussi que plusieurs muscles et cordons se remettaient également en place dans le dos et les épaules. Je sus alors que l'Entendement divin avait accompli son œuvre parfaite, et que la reconstruction et le rétablissement mental, les signes qui l'accompagnent sont la preuve que "La Science Chrétienne est toujours le chirurgien le plus habile," ainsi que le dit Mrs. Eddy à la page 402 de Science et Santé.
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