Depuis l'époque des anciens prophètes les hommes ont cherché dans les oiseaux le symbole de la liberté, l'emblème d'un joyeux affranchissement du fardeau de l'asservissement dont l'entendement mortel a doté l'homme de sa propre création. Daniel vit dans l'aigle l'expression des attributs de la jeunesse: liberté, légèreté, force, activité, espérance; qualités qu'on associe généralement au printemps de la vie. Ésaïe vit dans les ailes de l'aigle le symbole de la pensée ascendante, exaltant à tel point ceux qui s'attendent au Seigneur, que, sentant l'assurance de leur heureuse libération des entraves de la matérialité, ils "prennent de nouvelles forces;" en vérité "ils élèvent leur vol comme des aigles," ou, restant sur la terre ils "courront, et ne se fatigueront pas;" ils "marcheront, et ne seront jamais lassés."
Les grands poètes ont adopté ce même symbolisme, ils trouvent dans les oiseaux l'apothéose même de leur idéalisme jusqu'à ce que, prenant leur essor, libérés du poids des fardeaux terrestres, arrivés à des altitudes sublimes, ils battent des ailes aux portes même du ciel. Dans le poème de Wordsworth, "A l'Alouette" tel qu'il parut tout d'abord nous trouvons ces lignes:—
Monte avec moi, monte avec moi aux nues!
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Toi qui vis si heureuse, si heureuse,
Qui a l'âme forte comme un fleuve dans la montagne
S'épanchant en louanges au Dispensateur Tout-puissant.
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