Ce qui constitue la valeur de la littérature de la Science Chrétienne, c'est qu'elle spiritualise ses lecteurs et les instruit comme ne le fait aucune autre littérature. La profondeur, la vivacité et le charme des écrits de Mrs. Eddy établit une norme élevée pour les Scientistes Chrétiens, tant dans notre pays qu'à l'étranger. Dans le Glossaire de Science et Santé (p. 582) Mrs. Eddy commence ainsi sa définition du mot "enfants": "Les pensées spirituelles et les représentants de la Vie, de la Vérité et de l'Amour." Donc les enfants, spirituellement compris, ne sont pas limités en intelligence, en sagesse, en obéissance. Au lieu de se tracasser au sujet des enfants et de s'alarmer sur leur compte, les parents devraient s'efforcer de reconnaître que ce sont des idées de Dieu qui manifestent des qualités divines, et qui sont sous la garde de la sagesse divine. Si le Père pourvoit à Sa création, ainsi qu'on nous le dit, ne nourrira-t-Il pas et ne vêtira-t-Il pas Ses enfants? Oui assurément, si nous éliminons de notre propre pensée les croyances pernicieuses concernant les enfants et les parents, croyances qui ne sont pas vraies bien qu'elles soient séculaires.
Selon une de ces croyances les enfants auraient hérité de leurs ascendants des tendances et des qualités dont il leur faudrait triompher. Si nous désirons leur aider, le meilleur moyen ne serait-il pas de prouver l'irréalité des diverses manifestations dont ils auraient hérité, et de savoir que la priorité des croyances mortelles ne fait pas qu'elles soient réelles ou vraies. Si elles ne font pas partie de la création réelle, elles ne sont pas vraies actuellement, et n'ont jamais été vraies; donc elles ne peuvent se manifester. La lenteur d'intelligence ou la précocité, la méchanceté et la paresse chez les enfants ne sont qu'autant d'arguments du serpent, du mal. Elles ne font pas partie de la création de Dieu, donc elles devraient être niées et chassées.
Les enfants ont le droit d'être affranchis des craintes et des anxiétés qu'on ressent et qu'on exprime si souvent à leur sujet, et les parents, eux aussi, ont le droit de s'affranchir de ces anxiétés car elles ne sont pas légitimes. Ces craintes peuvent bien n'être qu'une forme de l'erreur tendant à paralyser leur activité normale et utile dans des voies plus larges. Un éducateur expérimenté a écrit que "la présence continuelle de la bonne d'enfants, après que l'enfant a atteint un certain âge, lui est nuisible, et que ce serait l'abrutir que de lui dire continuellement de faire ceci ou cela." Dans le livre que nous venons de citer on appuie sur le fait que l'indépendance de caractère et la qualité de savoir se tirer d'affaire sont les qualités requises dans le monde social, d'où il s'ensuit que l'individu, que ce soit un enfant où un adulte, devrait être affranchi du despotisme et de la tyrannie.
La croyance à la domination personnelle devra être vaincue dans la conscience même de l'individu et dans son foyer, avant que la liberté puisse s'exprimer et se perfectionner dans les aggrégations d'individus appelées nations. Le despotisme est une tendance innée de l'entendement mortel; il n'appartient pas à un petit nombre exclusif. Lorsque le despotisme s'exprime dans une dynastie nous la condamnons sévèrement. Nous déclarons qu'on devrait enseigner aux unités individuelles à se gouverner elles-mêmes et qu'on devrait leur fournir l'occasion de le faire. Le moyen de le faire, et le seul moyen, est mental, spirituel. Le Principe, la loi, constitue le gouvernment. Il s'applique de par lui-même; il gouverne l'univers, jusque dans tous ses détails. Le Principe gouverne en réalité le home, et, nous rappelant la définition que donne Mrs. Eddy du mot enfants, il est évident que c'est avant tout le Principe divin qui gouverne les enfants. Les parents devraient naturellement refléter ce gouvernement, et le home et la famille devraient le refléter également. La paix parfaite vient comme résultat de la connaissance de l'absolue vérité concernant les enfants et les parents, les foyers et les nations, et dans cette vérité il n'y a ni tyrannie, ni despotisme, ni autocratie. Ces faits, dès qu'ils sont compris logiquement, scientifiquement et spirituellement par les individus, se manifestent actuellement partout dans des états améliorés. Nous lisons à la page 103 de Science et Santé que la Science Chrétienne "encourage avant tout l'affection et la vertu dans les familles et par conséquent dans la société."
Bien que la vie d'une mère paraisse restreinte, elle ne l'est pas, car la mère a l'occasion de vaincre des croyances mortelles toute la journée dans son foyer. Elle peut vaincre tout sens d'irritation, d'ennui, de crainte, de solitude, de lassitude, de découragement; elle peut se réjouir, prier, aimer; elle peut toujours être reconnaissante, active et obéissante. Le Scientiste Chrétien, qu'il soit professeur, lecteur ou praticien, ne peut faire plus que de savoir la vérité concernant Dieu et l'homme, et de vaincre les fausses croyances. La pratique de la Science Chrétienne, c'est la prière et la recherche de convictions religieuses. On peut donc l'appliquer là où on est, et au moment actuel. L'ordre est l'ordre tout autant lorsqu'il est exprimé dans le home que dans les planètes; la douceur est aussi méritoire dans le home qu'elle l'était lorsque Jésus guérissait les malades; la Vérité est tout aussi vraie lorsqu'on s'en sert en prenant soin d'une famille que lorsqu'on l'applique aux malades et aux pécheurs.
Il arrive parfois qu'un homme est si accablé par des ennuis d'affaires et des soucis qu'il ne se sent plus capable de jouir de sa famille comme par le passé. Il n'est pas obligé de penser ainsi. Il peut résolûment refuser de se laisser accabler; il peut de nouveau connaître la liberté et la joie, la simplicité non complexe de son jeune âge. On nous enjoint de nous décharger de notre fardeau sur l'Éternel. Si le père se rappelle ceci, s'il se rappelle que le droit d'aînesse de l'homme est la joie, non les soucis, il sera pour l'enfant un compagnon intéressant. On devrait prendre sérieusement à cœur, s.'il est permis de s'exprimer ainsi, les nombreux versets de la Bible, surtout ceux des Psaumes, et les paroles de Jésus, sur l'allégresse, car il est possible de se réjouir toujours. Les hommes peuvent se réjouir et ils devraient le faire. Il est tout autant du devoir de l'homme d'être heureux que d'être bon. Par le fait, le chemin menant au bonheur, c'est la bonté.
Le développement est une loi de Dieu, agissant perpétuellement, et elle s'applique à l'univers, y compris les enfants. Pourquoi ne pas laisser à l'Amour divin le processus de développement, pourquoi ne pas renoncer quelque peu à la corvée et aux anxiétés journalières au sujet du home et de la famille, et pourquoi ne pas jouir de la belle amitié pure, non-gâtée, que les enfants offrent à leurs parents? Pourquoi ne pas cultiver une saine camaraderie dans vos rapports avec vos enfants, ce qui serait des plus charmants et qui servirait à briser les différences apparentes de l'âge et des points de vue. Ces différences des points de vue ne sont pas des obstacles fixes et infranchissables. On peut les atténuer et ils disparaîtront finalement. Dans leur compréhension progressive de la Science de l'univers les mortels sont d'accord quant aux vérités fondamentales. Ce rapprochement de la pensée se manifeste naturellement dans la conscience humaine. Arrêtons-nous pour considérer que l'âge même n'est qu'un mode de la pensée mortelle, basé sur le passage des événements humains, et sur le temps. L'éternité ne connaît pas le temps, et dans la mesure où les pensées des hommes s'harmonisent avec l'Entendement éternel, on sera moins intensément conscient de l'écoulement du temps.
La réalisation que l'Amour divin prend soin de tous et protège tous, peut venir à ceux qui étudient fidèlement et qui vivent les vérités données au monde dans la Bible et dans les ouvrages de notre Guide, et ceci nous affranchira en grande partie d'une servitude inutile et nuisible, réveillera chez les parents et les enfants une conception du devoir plus élevée et meilleure, et aura comme résultat d'amener des rapports normaux et heureux dans les familles et dans les nations.