Si seulement les hommes se rendaient compte des bienfaits accrus qu'apporte la gratitude, ils la cultiveraient plus sérieusement. La gratitude estime les bienfaits reçus et s'en attire ainsi davantage. Dans la parabole des mines les autres serviteurs doutèrent de la sagesse de leur seigneur lorsqu'il récompensa le serviteur qui avait employé sa mine de façon à en gagner dix. Il donna à ce serviteur, à qui tout réussissait, la mine que le serviteur méchant avait rejetée. Eux semblaient croire qu'il n'aurait pas dû le faire. "Seigneur," lui dirent-ils, "il a dix mines." Mais le seigneur leur répondit: "On donnera à celui qui a." Cette même pensée est élucidée dans le huitième chapitre de Luc où Jésus dit: "Prenez donc garde à la manière dont vous écoutez; car on donnera à celui qui a, mais pour celui qui n'a pas, on lui ôtera, même ce qu'il croit avoir."
Voici donc la philosophie de la gratitude. Nul ne saurait recevoir davantage de bien réel s'il n'apprécie pas ce qu'il a déjà; c'est-à-dire qu'il ne sera pas réceptif du bien qui va toujours croissant à moins qu'il ne lui ouvre la porte par gratitude. C'est l'égoïsme qui ferme la porte au bien réel et qui la ferme de manière à garder chez lui toutes sortes de mécontentement et d'ennui. L'ami ne saurait jamais être assez plein d'égards pour satisfaire le cœur égoïste de l'ingrat auquel on fait du bien, car quoique ce dernier reçoive le bienfait, il rabattra chaque preuve de bonne volonté qu'il recevra et mettra quelque interprétation aigrie sur tout mobile généreux jusqu'à ce que la gratitude commence à opérer. Mais quand la gratitude se développe, de petites bienveillances deviennent de grands bienfaits, et la bienveillance d'un autre confère la joie au cœur qui l'accepte. Un tel homme compte journellement ses bienfaits, et remercie Dieu de son pain quotidien. Lorsqu'un enfant reconnaissant reçoit un don, la gratitude et l'allégresse ne sont apparemment qu'une seule et même chose, et celui qui donne est béni par la joie qu'il a pu procurer plus encore que par des remercîments verbaux.
Donc l'appréciation encourage la bienveillance; et de même que la bienveillance bénit les bienveillants, de même aussi la gratitude peut encourager la bienveillance envers les hommes. Les Scientistes Chrétiens en savent plus long sur la gratitude que tout le monde sur la terre, parce que leurs sentiments de reconnaissance sont le résultat du fait que la bonté de Dieu leur a été prouvée. S'ils sont aidés par un praticien, naturellement ils lui sont reconnaissants et ils sont profondément reconnaissants à celle qui découvrit la Science Chrétienne, celle dont les enseignements leur ont rendu accessible l'aide qu'ils reçurent du praticien. Cependant puisque celui qui aide ainsi que celui qui enseigne révèlent Dieu comme Sauveur et guérisseur, la gratitude qui s'élève constamment est réellement une prière de reconnaissance incessante au Principe. Or, vu que toutes les fois que l'on reconnaît le Principe joyeusement et avec gratitude cela signifie que l'on reçoit, on commence à comprendre qu' "on donnera à celui qui a, et il aura dans l'abondance."
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