Lorsque le monde est recouvert des flots terribles de l'erreur, I'humanité, tout en luttant, s'attend à ce que les eaux aillent diminuant. À de tels moments la pensée se tourne constamment vers des moyens qui pourraient servir à faire écouler les eaux de l'inondation, afin que toute vie ne disparaisse pas de la surface de la terre. Or, dans les Écritures il est dit qu'un fleuve sortait d'Éden pour arroser le jardin; et de là il se divisait et formait quatre bras. Alors pourquoi ne pas permettre à ce fleuve d'Éden de chasser les flots de l'erreur lorsqu'ils envahissent la conscience humaine, et d'arroser le terrain de cette conscience avec la vérité?
Dans le Glossaire de Science et Santé Mrs. Eddy a défini la signification des noms de ces quatre bras formés par le grand fleuve. Le premier dont il est question dans la Bible est le fleuve Pischon et il est défini ainsi à la page 593 de notre livre de texte: "L'amour du bon et du beau, et leur immortalité." L'on voit ici le trait caractéristique qui cherche instinctivement à saisir la vérité, la qualité fondamentale dont on peut user pour remplir la terre à mesure que les eaux de l'erreur diminuent. Le grand fleuve de gloire qui coule à travers la conscience de l'homme spirituel a sur sa surface et dans ses profondeurs l'amour du bon et du beau.
Un autre canal par lequel on peut faire couler les douces eaux du salut pour chasser les flots amers de l'erreur est représenté par le fleuve Guilhon, défini comme suit dans le Glossaire de Science et Santé (p. 587): "Les droits de la femme reconnus moralement, civilement et socialement." La marée montante du suffrage pour les femmes qui refoule le mesmérisme des boissons alcooliques et l'exploitation des faibles par des méthodes législatives, sert à mettre crûment en lumière ces droits de la femme. L'espoir de choses meilleures, cependant, se découvre en ceci: que les droits de Mrs. Eddy en tant que celle qui découvrit et qui fonda la Science Chrétienne et en tant que Guide du mouvement de la Science Chrétienne s'établissent et se maintiennent. Les droits de son copyright de "Science et Santé avec la Clef des Écritures" et de ses autres œuvres constituent un héritage inestimable dont est béni le monde entier par le Christ guérisseur, la Vérité. Le troisième fleuve, Hiddékel, est défini comme suit à la page 588: "La Science divine comprise et reconnue." Seuls ceux qui sont spirituellement doués, qui se sont élevés audessus de la croyance au péché ou à la maladie, au-dessus de la croyance à l'entendement mortel comme ayant aucune réalité, ou à la matière comme ayant aucun pouvoir, connaissent la vérité symbolisée par Hiddékel. Cette compréhension est, sur la terre, la seule porte qui s'ouvre vers le ciel.
L'admission mentale que Dieu est un pouvoir vivant, toujours présent, inondant l'univers de lumière spirituelle, purifiant des ténèbres de la nuit les eaux de la vérité, est telle l'ancre de l'amour qui maintient, par une chaîne qu'on ne saurait briser, les droits de l'homme juste. Nul besoin de labourer le fond boueux de l'entendement humain, car l'ancrage véritable possède le lit rocheux de l'intelligence spirituelle. Les courants sousmarins sont la pureté; la pleine marée est la paix spirituelle. Le flux et le reflux de la marée sont le cours perpétuel de l'harmonie, s'avançant dans le cœur des hommes, et ne refluant que pour y couler de nouveau avec une puissance accrue.
La mer de la confusion avec ses arguments de la crainte, avançant et reculant, est représentée dans l'Apocalypse comme ayant disparu. Ce symbole de la mer permet à l'indécision de régner et emporte sur son sein sa victime livrée au désespoir, à l'incertitude et aux ténèbres. Mais la Science Chrétienne est le fanal jetant au loin ses rayons protecteurs et guérisseurs, à la recherche de l'égaré qui aspire à la vérité, et pénétrant les ténèbres pour sauver ceux qui désirent le salut.
Alors vient l'Euphrate, le quatrième canal par lequel les eaux de la vie peuvent couler pour remplacer en les dépassant les flots de la mort. Ce fleuve est défini en partie comme suit à la page 585 du Glossaire de Science et Santé: "La Science divine embrassant l'univers et l'homme." Le cercle est complet, la vérité a pénétré dans toutes les parties de la création de Dieu. La mer erronée a disparu et l'homme n'a plus besoin d'attendre que les eaux de l'erreur diminuent; car la mer véritable de l'harmonie est celle où l'on jette le filet, où on le trouve plein d'une multitude de poissons, où l'on trouve le poisson dans la bouche duquel est la monnaie qui paye l'impôt,—la mer de la substance spirituelle. Alors se fait entendre la joyeuse déclaration du psalmiste: "La terre est à l'Éternel, et tout ce qu'elle contient, le monde et ceux qui l'habitent. C'est Lui qui l'a établie sur les mers et qui l'a affermie sur les fleuves."