Il est incontestable que l'amour de la vie nous vient consciemment et inconsciemment dès nos premières heures; et ceci est juste, car en dépit des maintes conceptions erronées de la vie, la vie de l'homme ne peut être réellement connue qu'en tant que don de Dieu; au vrai, la Science Chrétienne montre clairement que Dieu est la Vie de l'homme, et que l'homme ne vit réellement que dans la mesure où il reflète la Vie divine. Nous lisons dans la première épître de Pierre: "Que celui qui veut aimer la vie et voir des jours heureux, garde sa langue du mal et ses lèvres de proférer le mensonge, qu'il se détourne du mal et fasse le bien."
Nous ne saurions passer sur le fait que la vie était le sujet sur lequel notre Maître appuyait perpétuellement; il dit que sa mission était d'apporter à l'humanité une vie plus abondante, et il le fit en guérissant toutes sortes de maladies et d'infirmités, et en triomphant de la mort elle-même. Pendant l'entrevue mémorable que Jésus eut avec la Samaritaine auprès du puits de Jacob, nous voyons qu'il profita de l'occasion pour parler de cette grande vérité lorsque la femme samaritaine lui refusa de l'eau à boire. Il lui dit: "Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui a dit: 'Donne-moi à boire,' tu lui aurais demandé toi-même à boire, et il t'aurait donné une eau vive." Bien que Christ Jésus dirigeât toujours la pensée vers la vie, qui signifie la vie éternelle, il ne fut pas inconséquent lorsqu'il déclara: "Celui qui aura conservé sa vie la perdra; et celui qui aura perdu sa vie, à cause de moi, la retrouvera." Pour le Scientiste Chrétien cela implique que l'on doit renoncer au sens matériel de la vie afin de gagner spirituellement la vie, mais cela n'implique nullement qu'en ce faisant il faille passer par l'expérience appelée la mort.
Dans la Science Chrétienne nous apprenons incontestablement que la Vie n'est pas dans la matière, et ne dépend pas de la matière, et ce n'est qu'à mesure que nous démontrons cette vérité vitale que nous pouvons trouver la vie qui est réellement le don de Dieu, l'idée de Dieu, comprise et démontrée. Une grande partie de l'enseignement religieux du passé consistait en ceci: Que nous ne devrions pas aimer la vie, mais que nous devrions accepter la pensée de la mort comme étant prescrite par Dieu et comme faisant partie de Ses plans, et cette croyance erronée fut responsable d'une grande partie des maladies désespérées dont souffrit le genre humain par tout le monde. On a cru trop souvent qu'en effet Dieu donnait la vie, mais qu'Il la reprenait aussi, en dépit du fait qu'il ne se trouve rien dans les enseignements du Maître qui soutienne cette supposition, car Jésus n'a-t-il pas déclaré clairement: "Si un homme garde mes commandements, il ne verra jamais la mort."
Du point de vue de la Science Chrétienne il est certainement juste d'aimer la vie, telle que la vie était reconnue par Christ Jésus, et telle qu'elle était comprise par Mrs. Eddy lorsqu'elle donna au monde "Science et Santé avec la Clef des Écritures" ainsi que ses autres écrits qui rendent de si grands services à l'humanité en ces temps-ci,—qui, en vérité, ont béni le monde pendant le demi-siècle qui vient de s'écouler. A la page 253 de notre livre de texte nous trouvons cette déclaration de l'Amour divin: "Je donne la vie, sans commencement et sans fin, car Je suis Vie." Dans une des Idylles de Tennyson nous trouvons le passage où le Roi Arthur parle comme suit de sa vie:—
... ma vie à moi,
Je la garde de tout dommage et de tout tort comme étant le noble don de Dieu.
Il est certainement juste de garder ce don de Dieu des dommages et des torts de toutes sortes, et nous devrions le garder tant et si bien, qu'aucune impureté dans la pensée, les paroles ou les actes, puisse y subsister, et qu'ainsi la Vie divine puisse être reflétée par nous dans la vie éternelle, car c'est là çe qu'était indubitablement le but définitif du glorieux ministère de notre Maître. Cela va sans dire aussi que nous devrions utiliser sans cesse la protection de la Vérité vivifiante contre le péché, la maladie, les accidents ou "la mortalité qui sévit en plein midi," quelles que puissent être les voies où nous appelle le devoir journalier.
Dans son épître aux Romains, Paul se fit l'écho des paroles du Maître lorsqu'il dit: "Le don de Dieu, c'est la vie éternelle," et nous ne devrions jamais oublier que la vie que Dieu donne signifie joie et force, avec une vision mentale si nette que nous pourrons toujours discerner le réel, quelle que soit l'apparence que pourra présenter le sens matériel. Dans la vision apocalyptique de Jean, la Vie dans toute sa plénitude et sa grandeur commençait à poindre pour lui et il put voir s'évanouir complètement toutes les délusions qui ne font et ne sauraient faire partie de la Vie ou de sa manifestation; donc il recorde les paroles suivantes avec une sublime confiance: "A celui qui vaincra, je donnerai à manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu."
    