« Il est intéressant de noter, a dit un jour l’écrivaine britannique du XXe siècle Penelope Fitzgerald, que chacun a une vision différente du monde, une opinion différente, et que, si les données initiales sont identiques, les résultats diffèrent complètement. »
Intéressant, en effet, mais cela peut aussi être frustrant ! Il y a beaucoup à gagner d’une diversité de perspectives, mais il peut parfois sembler difficile de dépasser les positions tranchées et de rechercher un terrain d’entente. Parfois, il peut même sembler qu’il n’y ait tout simplement aucun terrain d’entente, aucune base commune qui conduise à un progrès ou à une solution.
Et si nous creusions plus profondément, et que nous dépassions une vision superficielle des choses pour adopter une perspective spirituelle concernant la manière dont nous interagissons les uns avec les autres ? De ce point de vue, nous avons tous quelque chose en commun : nous sommes les enfants de Dieu, les fils et les filles de notre Parent divin commun.
Grâce à l’étude et à la pratique de la Science Chrétienne, j’ai découvert que ceci est loin d’être une platitude abstraite. Notre identité même, tout ce que nous sommes vraiment, tout ce pour quoi nous sommes conçus, dépend de la façon dont Dieu nous a créés. En tant qu’enfants de Dieu, nous ne sommes pas des mortels destinés à nous battre, ou bien sujets à des cycles de propre justification. Nous sommes les enfants de l’Esprit divin, le reflet de la propre nature de Dieu – un reflet entièrement spirituel, pourvu d’une véritable valeur, et bienveillant.
Il ne s’agit pas seulement d’un terrain d’entente ; il s’agit d’un terrain plus élevé. Chacun de nous est conçu pour connaître la paix de Dieu et pour exprimer Son amour, Son intelligence et Sa bonté sans limites. Le Christ – le message de Dieu qui communique cette réalité spirituelle dans tous les âges et que Jésus a démontré si complètement – vient à chacun de nous, en tout lieu.
Il n’est pas toujours facile de l’admettre, surtout lorsque quelqu’un défend un point de vue avec lequel nous sommes en désaccord, peut-être même auquel nous sommes fortement opposés. Mais plus nous sommes disposés à prendre mentalement du recul et à reconnaître en prière qu’il existe un terrain d’entente spirituel puisque nous sommes les enfants de Dieu, l’Amour divin, plus nous pouvons combler les fossés qui nous séparent au lieu de les creuser. Dans un discours adressé à un grand groupe de membres de son église, Mary Baker Eddy, découvreuse de la Science Chrétienne, a écrit : « Conservez en vous le véritable sens de l’harmonie, et ce sens vous apportera l’harmonie, vous unifiera et vous détachera du moi. » (Message de 1900 à L’Eglise Mère, p. 11)
Une fois, alors que je dirigeais un petit groupe dans le cadre d’une activité récréative, deux participants ont entamé une conversation sur un sujet très controversé. La conversation a rapidement dégénéré en une vive dispute.
Cela m’a rendue furieuse ! Non seulement nous étions censés nous amuser, mais en plus, j’avais le sentiment qu’ils avaient tous les deux complètement tort. Il était tellement tentant de simplement les exclure de l’activité afin qu’ils puissent polémiquer sans soumettre le reste du groupe au chaos et à des raisonnements que je trouvais délirants.
Pourtant, j’ai reconnu qu’une telle approche ne ferait que créer davantage de divisions. Alors, plutôt que de céder à une impulsion suscitée par l’indignation, j’ai pris quelques secondes pour prier silencieusement, ouvrant simplement mon cœur à l’amour guérisseur de Dieu. Immédiatement, cette pensée m’est venue : « Vous avez tous un terrain d’entente inébranlable en Moi. »
Comme c’était rassurant ! Chacun de nous est le reflet spirituel de l’harmonie illimitée de Dieu – individuelle, et toujours en paix. La sagesse, l’unité et la bonté de l’unique Entendement divin s’expriment en chacun de nous.
Cela ne veut pas dire que nous devons tous avoir les mêmes points de vue sur les choses. Mais cela signifie que nous sommes tous naturellement équipés pour surmonter les désaccords avec compassion, humilité et grâce au lieu de nous accrocher au ressentiment et à l’obstination, qui ne font pas partie de notre véritable nature spirituelle d’enfants de Dieu.
L’exaspération et le pharisaïsme que je ressentais ont disparu, remplacés par un sentiment véritablement chaleureux envers ces deux personnes. Et puis, soudain, l’un d’eux a dit : « Qu’est-ce qu’on est en train de faire ? C’est bizarre de s’affronter comme ça. » L’autre a acquiescé, et le reste de la séance d’activités s’est déroulé dans une ambiance amicale et agréable. A un moment donné, ces deux personnes ont même évoqué à nouveau ce sujet brûlant avec calme et respect. Et j’ai même apprécié ce que chacun avait à dire, même si cela différait de mon propre point de vue.
Unis grâce au terrain d’entente inébranlable que nous partageons en tant qu’enfants de Dieu, nous avons tous la capacité de laisser une vision spirituelle de nous-mêmes et des autres guider nos interactions – plutôt que l’égocentrisme, l’obstination ou le désespoir. Cela permet d’ouvrir la voie à une plus grande harmonie et à de plus grands progrès.
