Je suis particulièrement heureuse que ma compréhension de ce qu’est l’amour ait changé, et ne soit plus focalisée sur des personnes ou sur la personnalité, mais qu’elle soit centrée sur Dieu. En comprenant que Dieu est Amour, j’ai acquis une nouvelle image de moi-même et des autres, qui rend superflue toute lutte pour obtenir ou donner de l’amour. L’Amour divin est devenu à mes yeux une présence constante qui englobe tout, et qui révèle et préserve l’harmonie et ce qui est bon dans l’existence. Cet Amour nous chérit tous !
Cette compréhension m’a permis de traverser un certain nombre de situations difficiles, sans en garder de séquelles.
J’ai eu une première occasion d’appliquer ces nouvelles idées lorsque mon appartement est devenu pratiquement inhabitable en raison de dégâts causés par mon propriétaire. Comme les réparations n’avançaient pas assez vite, j’ai envisagé de réduire volontairement le montant de mon loyer pour forcer le propriétaire à agir. Mais m’engager dans ce genre de conflit avec cet homme, qui était par ailleurs fort aimable et coopératif, ne me paraissait pas correct.
Depuis plusieurs mois, j’assistais aux services religieux d’une église de la Science Chrétienne, où je découvrais ce que signifie le bien universel. Lors des réunions de témoignage du mercredi, j’apprenais comment on pouvait résoudre des problèmes de la vie quotidienne, et je lisais également des témoignages de ce genre dans le Héraut de la Science Chrétienne. J’ai donc décidé de recourir à la prière, que je considérais à l’époque comme une forme de méditation.
Je me suis d’abord calmée et j’ai ouvert ma pensée à Dieu. Je savais qu’Il était là, qu’Il savait tout de moi et qu’Il me répondrait et me guiderait parce que c’est un Père-Mère tout aimant. J’ai également souhaité agir selon la sagesse et l’Amour divins, au lieu de suivre les normes des contrats, susceptibles de permettre aux parties concernées de se considérer mutuellement comme des adversaires.
Peu après, j’ai clairement vu que je pouvais suivre la voie de l’amour en cessant de me mettre dans la position de celui qui exige et en prenant plutôt part à la résolution du problème dans un esprit de coopération.
Quelques jours plus tard, j’ai reçu la visite inattendue d’un ami qui vivait loin de chez moi. En tant que spécialiste dans le domaine concerné, il a pu me communiquer des informations précieuses sur les réparations nécessaires. J’en ai parlé avec le propriétaire et j’ai participé à la mise en pratique des conseils reçus. Plus tard, lorsque tout a été résolu, j’ai bénéficié de deux mois de gratuité de loyer sans avoir à le demander.
J’ai eu par la suite d’autres occasions de me tourner résolument vers Dieu. Une collègue, que je ne rencontrais qu’occasionnellement, m’a passé un savon devant tout le service, sans que j’en comprenne la raison. Profondément blessée, j’ai quitté le travail pour me ressaisir. J’étais furieuse et pensais ne plus jamais pouvoir travailler avec cette personne. Quand j’ai appris, par la suite, que presque tout le monde dans notre service avait vécu une expérience similaire avec cette collègue, cela m’a épargné le fardeau d’une remise en question excessive de moi-même. Cependant, le sentiment d’impuissance et de crainte est demeuré présent.
Le jour de notre prochaine réunion est arrivé. Peu avant de m’y rendre, je me suis résolument tournée vers Dieu. Je me suis assise tranquillement pour écouter avec attention. En priant, j’ai pris conscience du fait que Dieu aimait cette personne. Très vite, j’ai ressenti cette vérité, ce qui m’a apporté un grand soulagement et mis la joie au cœur. Je n’avais pas besoin d’aimer ma collègue sur le plan émotionnel ni de l’aimer pour une raison particulière. J’étais simplement portée et guidée par l’Amour divin dans ma façon d’être et de ressentir. J’éprouvais un tel soulagement que j’ai pu me rendre à la réunion en me sentant libérée et confiante.
Alors que je m’approchais de ma collègue, j’ai eu l'impression qu’elle allait se mettre en colère. Mais elle s’est arrêtée à mi-chemin dans son élan, si bien que notre relation a été normale. A mes yeux, c’était là un exemple impressionnant de ce qui se produit quand on réalise la vérité qui apporte la guérison au sujet d’une autre personne.
Il m’est arrivé la même chose dans ma relation avec mon père, relation qui était tendue depuis toujours. Je me suis sentie très blessée lors d’une dispute avec lui. Mais j’ai pu me retirer quelques instants dans la pièce voisine. Je voulais rester fidèle à Dieu, le bien, à l’Amour que j’avais appris à connaître ; je désirais d’abord Lui être fidèle, au lieu de m’accrocher à mon point de vue sur la situation. J’ai écouté les messages de Dieu, puis j’ai compris et j’ai senti qu’Il aimait mon père.
Ma colère et le sentiment que j’avais d’avoir été offensée se sont alors envolés et j’ai pu le rejoindre. Nous nous sommes embrassés sans un mot. C’était la première fois que nous nous réconcilions. A partir de ce moment-là, notre relation a été différente. Il m’était beaucoup plus facile de l’accepter tel qu’il était, sans ressentir le besoin de le critiquer. Je me suis rendu compte pour la première fois que j’aimais vraiment mon père. Lui-même, et ce n’était pas étonnant, semblait plus satisfait et plus détendu lors de nos visites, et notre affection et le bonheur d’être ensemble ont été plus profonds.
Jésus nous a enseigné : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 22:37-39) Je suis très reconnaissante d’avoir été témoin de la portée pratique de ces deux grands commandements, et d’avoir vu, dans ma vie, l’action de l’Amour divin qui apporte la guérison.
Ilona Stein
Hartenstein, Allemagne
