Il se trouve que j’ai presque le même nom qu’une femme politique bien connue aux Etats-Unis. De ce fait, il m’est arrivé quelques histoires peu banales. Par exemple, on m’a offert des objets souvenirs politiques portant le nom de cette personne et j’ai reçu des e-mails qui lui étaient destinés. J’ai même reçu un appel téléphonique de quelqu’un qui voulait me convaincre de prendre position pour tel aspect d’un projet de loi. Tout cela parce que mon nom correspond à celui d’une personne célèbre !
Cela m’a amenée à réfléchir à une autre façon, plus grave, de nous identifier faussement. Nous avons tellement l’habitude de nous définir en fonction de caractéristiques purement personnelles, des hauts et des bas que nous connaissons, voire de nos particularités apparentes, que nous ignorons peut-être qu’il existe une autre façon de nous identifier – une façon spirituelle, qui nous donne un sens plus clair de notre identité.
La Bible révèle à de multiples reprises cette identité plus profonde, spirituelle, mais j’ai été particulièrement inspirée par ce passage qui nous dit que, lorsque Jésus fut baptisé, « une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » (Matthieu 3:17). Dieu savait qui était véritablement Jésus. Il avait mis en lui toute Son affection.
L’identité de Jésus en tant que fils de Dieu était unique, mais il y a dans ce verset une leçon pour nous tous. Si Dieu est notre créateur, comme nous l’apprend la Bible, alors chacun de nous est forcément l’un de Ses enfants bien-aimés, Son unique héritier. Et puisque Dieu est Esprit, nous sommes l’expression même des attributs spirituels tels que la perfection et la beauté. J’aime comparer notre vraie nature à un magnifique bouquet ou à une symphonie harmonieuse : les mêmes fleurs ou les mêmes notes de musique se retrouvent en chacun, mais arrangées et composées différemment. En tant qu’expression de la nature divine de l’Esprit, chacun d’entre nous est spirituel, incomparable et complet.
J’ai constaté combien il est utile de comprendre que Dieu nous connaît ainsi. C’est une source de guérisons, qui nous libère d’une image étriquée, erronée, de nous-mêmes et des autres, considérés comme des mortels imparfaits.
A une certaine époque, j’ai commencé à souffrir de graves crises de panique. Je ne savais jamais quand elles allaient survenir. Je m’étais mise à m’identifier à une mortelle nerveuse, facilement déstabilisée et bien trop sensible.
Un médecin m’a prescrit de fortes doses de Valium. Finalement je ne pouvais plus m’en passer. Lorsque l’effet d’un comprimé cessait, je me sentais parfois aussi mal, voire pire, que lorsque je l’avais pris. C’était un cercle vicieux, et cela a duré longtemps.
Un jour, j’ai entendu parler de la Science Chrétienne, la Science de l’Amour divin. J’étais émerveillée. Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, écrit dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « C’est dans la mesure où nous admettons les revendications, soit du bien, soit du mal, que nous déterminons l’harmonie de notre existence... » (p. 167) J’ai saisi qu’il ne s’agissait pas juste d’entretenir des pensées positives, mais d’ancrer sa pensée dans le fait spirituel de la bonté de Dieu et de Son amour pour tous, et de notre vraie identité en tant que Ses enfants.
Je me suis mise à approfondir ces idées avec enthousiasme, et, lentement, petit à petit, j’ai acquis une confiance de plus en plus grande dans le fait que, en tant qu’enfant spirituelle de Dieu, mon Père-Mère céleste prenait soin de moi à chaque instant et de toutes les façons possibles.
Et puis un jour, j’ai compris que je n’avais plus besoin du Valium, et j’ai jeté tous les comprimés. Quel soulagement ! J’ai vu que je pouvais trouver la paix, l’équilibre et la santé en Dieu. Les pensées aimantes et intelligentes que Dieu communique sans cesse à tous Ses enfants étaient mes médicaments. Les crises de panique ont complètement cessé.
Par la suite, j’ai appris que, lorsqu’on prend des doses de Valium aussi fortes que dans mon cas et qu’on en dépend aussi longtemps, le sevrage doit être progressif. J’avais compris, cependant, que la voie de Dieu était la voie de la délivrance. Ma décision n’a pas entraîné d’effets secondaires flagrants. Il avait été répondu à mon besoin avec tant de précision que cela ne pouvait qu’être dû à la protection absolue de mon Père-Mère. Dieu m’avait conservée telle qu’Il m’avait créée : libre et parfaite. Tout comme on cesse de m’attribuer l’identité d’une femme politique célèbre, quand j’explique qui je suis réellement, de même l’image exacerbée d’une femme dépendante avec laquelle j’avais appris à vivre s’est volatilisée grâce à la vision de ma véritable identité, telle qu’elle est définie par Dieu.
Nous avons peut-être le même nom que beaucoup d’autres personnes, ou bien la voix, le visage, qui fait dire à untel qu’on lui rappelle tout à fait son oncle Henri ou la personne qui présente la météo à la télévision ; mais notre Père-Mère aimant ne pourrait jamais confondre aucun d’entre nous avec quelqu’un d’autre. Il voit en chacun le témoin et l’enfant unique de l’Amour divin – un rayon de lumière divine, distinct et unique en son genre – et cette compréhension nous comble et nous guérit.