La dignité, qui s’exprime dans le calme et le respect, est un sentiment très encourageant à observer, surtout lorsque des points de vue divergents génèrent des réactions désagréables. Pensons par exemple à la dignité dont fit preuve une personnalité comme Nelson Mandela. Mais au lieu de marquer simplement notre stupéfaction devant la capacité d’une personne à rester digne dans les moments difficiles, ou bien d’être déçus et contrariés par le manque de dignité apparent dans la société, apprenons nous-mêmes à accroître notre capacité à nous comporter dignement. La grâce de Dieu est là pour nous aider.
Regardons les choses en face : les désaccords entre les êtres humains peuvent survenir à tout moment, n’importe où. Faisons donc en sorte de ne pas perdre notre sang-froid en cas de désaccords ou de comportements déplaisants de la part des autres, dans notre famille, en société, à l’écoute des nouvelles et dans bien d’autres contextes. Même si nous parvenons à rester maîtres de nos paroles et de nos actes, il nous faut pouvoir compter sur quelque chose de plus fiable que nos propres efforts.
Les enseignements de Christ Jésus et la Science Chrétienne, qui nous explique le message du Christ concernant notre identité véritable et notre valeur intrinsèque en tant que reflet spirituel de Dieu, nous amènent à nous incliner devant la grâce de Dieu. Alors Dieu nous met à même de penser, parler et agir en étant respectueux de la vraie nature des autres, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons. Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, dit ceci à ce sujet : « Qui n’a pas appris qu’il doit surveiller ses propres pensées lorsqu’il est seul, garder son sang-froid lorsqu’il est aux prises avec l’humanité, et tenir sa langue lorsqu’il est en société ? Nous aussi avons atteint des sommets plus élevés ; nous aussi avons appris que les tribulations nous élèvent jusqu’à cette dignité de l’Ame qui nous soutient et qui finalement triomphe de ces tribulations, et que l’épreuve purifie en même temps qu’elle châtie. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 126).
Etienne, le martyr chrétien, qui fut lapidé pour avoir publiquement proclamé sa foi chrétienne (voir Actes des apôtres, de 6:8 à 7:60), est un exemple saisissant de la grâce de Dieu à l’œuvre dans le cœur humain. Alors même qu’on était en train de le lapider, il fut capable de reconnaître et de respecter la dignité et l’innocence spirituelle inhérentes à ses meurtriers : « S’étant mis à genoux, il s’écria d’une voix forte : Seigneur, ne leur impute pas ce péché ! » (7:60)
La plupart d’entre nous ne se retrouveront jamais dans cette extrémité, mais l’attitude d’Etienne a valeur d’exemple, car elle souligne le pouvoir qu’a la grâce de Dieu de permettre à un individu de respecter l’identité spirituelle et la valeur intrinsèque des autres, même lorsque leur comportement les montre sous un éclairage bien différent. Mais un cœur aussi pur que celui d’Etienne pouvait-il à lui seul avoir une influence sur les autres, y compris les cœurs endurcis ?
Examinons le cas de Saul de Tarse, ce persécuteur acharné des disciples de Christ Jésus, qui avait assisté, en l’approuvant, à la lapidation d’Etienne. Bien qu’il persistât dans son comportement – il « ravageait l’Eglise ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison » (voir Actes des apôtres, de 7:58 à 8:3) – je ne puis m’empêcher de penser que la remarquable profession de foi que le Christ inspira à Etienne toucha en profondeur le cœur de Paul. Celui-ci ne put ignorer qu’elle l’encourageait fermement à une prise de conscience. Une petite lumière s’alluma en lui et s’intensifia jusqu’à ce que la présence du Christ, la Vérité, s’épanouisse en une illumination resplendissante devant lui, sur le chemin de Damas. Son caractère fut transformé, et il consacra le reste de sa vie à propager l’évangile chrétien sous le nom de l’apôtre Paul.
Paul déclara un jour : « Je suis le moindre des apôtres… parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu. Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été vaine. » (I Corinthiens 15:9, 10)
La grâce de Dieu nous est donnée à tous. Le message de Dieu – le Christ, la Vérité – révèle sans cesse à notre conscience notre identité et notre valeur véritables, en tant que reflet de Dieu, pur et spirituel. Au fond de nous, nous ne pouvons l’ignorer. Mais il nous faut prêter attention aux fermes encouragements du Christ à respecter la dignité et la valeur intrinsèque que nos semblables ont reçues de Dieu, même lorsque leur comportement ne donne pas d’eux une bonne image. Et nous devons le faire également pour nous-mêmes, lorsque nous avons échoué, si peu soit-il, à manifester les qualités Christ en pensées, en paroles ou en actes. On lit dans l’épître aux Ephésiens : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » (2:8)
Interprétant spirituellement ce passage de la Prière du Seigneur : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien », Mary Baker Eddy écrit : « Donne-nous Ta grâce pour aujourd’hui ; rassasie les affections affamées. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 17) Quelle belle expression d’amour ! Cela nous encourage à demander tout simplement la grâce qui rassasiera nos affections et celles d’autrui, « aujourd’hui ». Dieu nous donnera, par le moyen de Sa grâce, la capacité de penser et de nous comporter avec la dignité qui permettra à Son amour de briller à travers nous pour rayonner sur les autres et les élever spirituellement.
La fontaine de la grâce de Dieu ne peut jamais se tarir. Elle est toujours à notre disposition. Elle ne peut qu’être aussi douce et bienfaisante que Son amour qui guérit. « Il ne faut pas perdre de vue ce point important de la Science Chrétienne, écrit Mary Baker Eddy, savoir qu’il ne jaillit pas d’une même fontaine de l’eau douce et de l’eau amère. Plus élevé sera le niveau que vous aurez atteint dans la Science de la guérison mentale et son enseignement, plus il vous deviendra impossible d’influencer intentionnellement l’humanité contrairement à ses espérances et à ses réalisations les plus hautes. » (ibid., p. 455)
Jour après jour, Dieu donne à chacun de nous la capacité d’exprimer sa dignité intrinsèque, en tant que Son reflet spirituel. Il nous faut seulement mettre un frein à toute tendance à réagir négativement à l’égard des autres, que ce soit mentalement ou d’une autre façon, et laisser œuvrer en nous la grâce de Dieu, afin de respecter l’identité pure que Dieu a donnée à chacun. C’est là un moyen puissant d’accroître le sentiment de dignité et de multiplier les guérisons dans notre foyer et dans la société.
Barbara Vining
Rédactrice en chef
