Il peut sembler un peu étrange de parler de bien « infini » à un moment où le mal et la violence semblent si répandus. Mais l’un des effets d’un mal aussi agressif a clairement été d’inciter les gens à y résister avec une force et une ferveur renouvelées. Prenant conscience de ce qui compte le plus dans leur vie, ils ont pris position en faveur du bien. Il devient également de plus en plus évident qu’une simple manifestation de bonté a le pouvoir de toucher le cœur de millions de gens quand elle est sincère et désintéressée.
Dans son épître aux chrétiens de Rome, Paul écrit : « La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. » (Romains 13:12) Le caractère intemporel des paroles de Paul nous renseigne mieux sur notre époque que tous les gros titres qui font la une des journaux du matin.
Bien trop souvent, cependant, tout en estimant faire de son mieux pour vivre et marcher dans la lumière du Christ, on pense avoir encore un chemin terriblement long à parcourir avant d’en savoir assez, ou ne pas être encore à la hauteur d’un point de vue spirituel. On est tenté de reprendre à son compte ces paroles du Psalmiste, qui écrivait : « Que tes pensées, ô Dieu, me sont précieuses ! Que le nombre en est grand ! » (psaume 139:17, d’après la version King James), mais se sentait aussi obligé de confesser ses propres limites terrestres : « Une science aussi merveilleuse est au-dessus de ma portée, elle est trop élevée pour que je puisse la saisir. » (verset 6)
C’est ici que la découverte de la Science du Christ, ou Science Chrétienne, vient à notre secours. Elle nous enseigne que ce que nous appelons nos intuitions spirituelles, notre foi et notre amour du bien sont de vraies lueurs de l’omniscience qui est Dieu. Nous pouvons avoir bien plus que quelques lueurs de ce que Dieu connaît, car la lumière infinie de cette connaissance divine englobe tout. Elle est partout.
La Science Chrétienne montre que, malgré l’obstination de l’entendement mortel humain à imaginer le contraire, il est possible de connaître la réalité spirituelle, ou ce que Christ Jésus appelait le royaume des cieux. Ce royaume n’est pas du tout « trop élevé », trop métaphysique. En fait, il est déjà présent, au-dedans de nous, comme l’affirmait Jésus.
Si nous pensons manquer de connaissance, nous nous disons que c’est faire preuve d’honnêteté que de le reconnaître. Mais en réalité nous acceptons une image de nous-même qui n’est pas vraie. Le livre d’étude de la Science Chrétienne explique que nous sommes « ce qui n’a pas d’entendement séparé de Dieu » (Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 475). Cela ne deviendra pas vrai un jour ou l’autre, c’est d’ores et déjà un fait chrétiennement scientifique.
Grâce à une obéissance sans faille et à un amour profond qui n’est pas seulement désintéressé, mais qui est vraiment « dégagé du moi », autrement dit, en étant prêts à renoncer à la croyance erronée que nous possédons une mentalité séparée dans une vie matérielle, nous pouvons, en effet, acquérir une nouvelle façon de penser. En nous appuyant complètement sur l’unique Entendement divin, ou Dieu, nous sommes capables de voir le bien là où cela ne semblait pas possible. Nous comprenons que rien ne nous oblige à considérer le bien comme étant découpé en petits morceaux. Le bien n’est pas moins important à un moment qu’à un autre, plus abondant en un lieu qu’en un autre, ou absent et hors de portée quand on en a le plus besoin. C’est l’expression universelle et complète de Dieu, notre seul Entendement, et de l’Amour divin, le Principe même de notre être véritable.
« Alors que l’homme matériel et les sens physiques ne reçoivent aucune idée spirituelle et ne perçoivent aucune sensation de l’Amour divin, l’homme spirituel et ses sens spirituels absorbent la nature et l’essence de l’infini individuel », explique Mary Baker Eddy (Non et Oui, p. 19). Il y a quelques années, j’ai vraiment compris, grâce à une guérison, que cette citation de Mary Baker Eddy n’était pas une affirmation théologique, mais un énoncé pratique et perspicace.
On m’a demandé de prier pour un patient qui avait fait une tentative de suicide. Ses proches l’avaient emmené dans un hôpital psychiatrique. Cet homme étudiait la Science Chrétienne, mais depuis quelques années, il luttait contre diverses addictions dans lesquelles il retombait périodiquement.
Je suis allé le voir le lendemain. Il avait des pansements aux bras. Le désordre dû aux évènements de la nuit précédente avait laissé des traces un peu partout dans la chambre. Le patient était plongé dans un tel désespoir qu’il pouvait à peine s’exprimer. La scène humaine était sombre, impressionnante, et pendant quelques minutes je n’ai su que penser. Or, tandis que je priais avec obéissance pour être éclairé, sans faire appel en rien à l’entendement humain ni à la volonté humaine, mais en étant uniquement à l’écoute de l’Entendement divin, il s’est produit quelque chose de remarquable. Alors que, quelques instants auparavant, j’avais cru manquer de compréhension spirituelle, j’ai été tout à fait sûr que le patient n’avait pas été affecté par les événements. Ce n’était pas une idée à laquelle il me fallait m’accrocher, mais un discernement naturel. Je savais que tout le bien que cette personne avait jamais exprimé était intact car il provenait de Dieu, l’Esprit. Il n’appartenait pas à un homme matériel, mais à Dieu, l’Esprit, qui est Tout-en-tout.
Le lendemain, le patient m’a appelé. Il avait retrouvé son bon sens. Peu de temps après, il utilisait les idées de la Science Chrétienne pour aider ceux qui suivaient la thérapie de groupe où il s’était retrouvé contre son gré. Guéri en deux jours, il est sorti de l’hôpital au bout de deux semaines. Il n’a gardé aucune séquelle du problème.
La guérison vient lorsque la réalité spirituelle commence à poindre dans la pensée humaine. Mais le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy, ne nous exhorte-t-il pas à atteindre le zénith (le plein midi) de la compréhension spirituelle ? Le plein midi est la compréhension spirituelle du fait qu’une existence et un entendement prétendument dans la matière n’ont absolument pas la réalité qu’ils semblent avoir. C’est le moment où nous comprenons que notre vie est dans l’Esprit et que nous en « savons suffisamment », car nous reflétons un unique Entendement infini.
J’ai relu récemment un article du Christian Science Sentinel intitulé « A depth of joy I’d never felt before » [Une joie profonde que je n’avais jamais éprouvée auparavant] (10 août 2015). L’auteur explique qu’elle a senti un jour qu’elle manquait de compréhension spirituelle. Mais la guérison de l’un de ses enfants, grâce aux prières d’une praticienne de la Science Chrétienne, lui a apporté une joie qu’elle n’avait encore jamais éprouvée. Elle a compris que c’était l’activité du Christ, la Vérité, dans sa conscience. « Tandis que je continuais de progresser dans ma compréhension, écrit-elle, j’ai vu clairement qu’il n’y a qu’une seule création, qu’elle est entièrement spirituelle, et que Dieu, l’Entendement divin, le seul Entendement, gouverne Son univers. »
Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne, a écrit un jour à des élèves de son Cours Primaire : « Bien-aimés : – Je suis heureuse que vous vous réjouissiez de l’aube de la Science Chrétienne ; il vous faut atteindre son plein midi. Veillez, priez, démontrez. Libérés du matérialisme, vous courrez et ne vous fatiguerez point, vous marcherez et ne vous lasserez point. » (La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 254)
C’est là une promesse dont la véracité est démontrée tous les jours. Mais ceux qui ont tiré quelque chose de la guérison par la Science Chrétienne sont appelés aujourd’hui à approfondir cette grande vérité révolutionnaire et à mieux la connaître, car la connaissance du bien illimité de Dieu a tant à apporter à l’humanité aujourd’hui !
Allison W. Phinney
Paru d'abord sur notre site le 15 juin 2017.
Publié à l’origine en anglais dans le Christian Science Journal d’octobre 2016