Lorsque de bonnes choses arrivent et que l’on est heureux, on aimerait que le temps s’arrête, mais il file si vite ! Quand on traverse des épreuves, que l’on se sent découragé ou insatisfait, le temps semble au contraire avancer à une allure d’escargot, on a l’impression qu’il s’est arrêté. Nous sommes nombreux à admettre que le temps est une invention humaine, bien commode pour organiser sa vie, prévoir des activités, mémoriser les événements, mais cela n’empêche qu’on se sente très souvent limité par cette notion.
Quand j’ai commencé à fréquenter une école du dimanche de la Science Chrétienne, étant enfant, j’étais très impressionnée par les guérisons relatées dans la Bible, et en particulier par celles que Jésus accomplissait, car elles étaient le plus souvent immédiates ou très rapides. « Comment faisait-il ? » J’aurais bien aimé le savoir.
Et puis j’ai compris : la pure compréhension que Jésus avait de Dieu et de sa filialité avec Lui, liée à une existence imprégnée de son amour pour l’humanité, éclipsait tellement la crainte, les ténèbres, l’attirance du péché vers le bas, la maladie et même la mort, que la bonté, la santé et la sainteté apparaissaient et s’imposaient naturellement à l’esprit. Alors j’ai compris peu à peu que le temps n’est pas un facteur dans la guérison, que celle-ci soit rapide ou non. Ce qui compte vraiment, ce qui est absolument nécessaire, c’est le changement de la pensée qui se détourne de la matérialité vers la Vérité spirituelle. Bien que cette transformation mentale et spirituelle puisse impliquer la patience et des prières ferventes, elle ne requiert jamais de temps.
Lorsque les disciples demandèrent à Jésus pourquoi il s’exprimait en paraboles, il leur répondit : « Le cœur de ce peuple est devenu insensible ; ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, qu’ils ne comprennent de leur cœur, qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. » (Matthieu 13:15) N’est-ce pas une façon de dire que le Christ, la Vérité, est présent à chaque instant pour pénétrer la pensée matérielle engourdie qui, sous une forme ou une autre, nous empêcherait d’obtenir la guérison, et pour mettre ainsi en lumière la nature véritable, certaine et complète de la vie et de la bonté divines, là même où il semble y avoir un problème, et maintenant même ?
A tout moment, la prière peut nous guérir en nous faisant entrevoir plus clairement la nature aimante, entièrement pure et bonne de Dieu, ainsi que notre propre nature, en tant que Son reflet spirituel. L’apôtre Paul souligne ce point quand il écrit : « Au jour du salut je t’ai secouru. Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut. » (II Corinthiens 6:2)
Nous n’arrêtons jamais de penser. Si la persistance est parfois nécessaire pour remplacer les pensées matérielles par des pensées plus spirituelles, nous n’avons certes pas besoin de plus de temps pour avoir des pensées spirituelles véritables que pour entretenir des pensées matérielles, erronées et limitées. A chaque instant, nous pouvons choisir ce que nous nous autorisons à entretenir dans nos pensées. Les questions à se poser sont alors les suivantes : A quoi prêtons-nous attention ? Que voyons-nous, reconnaissons-nous et acceptons-nous comme réel, puissant et vrai, au moment présent ?
A tout moment, la prière peut nous guérir en nous faisant entrevoir plus clairement la nature aimante, entièrement pure et bonne de Dieu, ainsi que notre propre nature, en tant que Son reflet spirituel.
Il y a environ deux ans, j’ai eu une guérison qui a mis en relief ces idées et m’a montré l’impuissance de la mesure mortelle qu’on appelle le temps. Lors d’un rendez-vous pour un nettoyage dentaire, l’assistante du dentiste qui s’occupait de moi a remarqué les symptômes d’une gingivite. Je ressentais en effet une douleur dans la bouche depuis quelques semaines. Quelque peu inquiète, elle m’a conseillé de prendre rendez-vous pour un nettoyage plus complet le plus vite possible, et de prévoir aussi des séances de détartrage plus régulières.
Tout en l’écoutant, plusieurs pensées me sont venues à l’esprit. Notamment celle-ci : « Voilà que tu fais face à un problème important, il va te falloir probablement beaucoup étudier et prier pour le résoudre. » Mais aussitôt cette pensée plus optimiste, plus agréable, m’est venue : « Qu’est-ce que tu attends ? Tu peux prier dès maintenant. »
J’ai donc évité de me focaliser sur la déclaration de l’assistante pour me tourner vers Dieu et écouter Son message plein d’amour. Cette semaine-là, le sujet de la leçon biblique indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne était « La matière ». Un passage avait retenu mon attention : « La matière est une erreur d’énoncé. Cette erreur dans la prémisse entraîne des erreurs dans la conclusion de toute proposition où elle entre. » (Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 277) J’ai pensé que, puisque la matière était une « erreur d’énoncé », ce n’était pas une entité, quelque chose d’opposé à l’Esprit divin ou d’une substance différente. C’était juste un concept erroné.
Comment élimine-t-on une erreur, un concept erroné ? Par la vérité. Qu’est-ce que la vérité ? Le fait que tout est Esprit, Dieu, et qu’il n’y a pas de matière – pas d’opposé à l’Esprit, pas de contrefaçon ni de substance discordante. L’Esprit est Tout, et il est bon, pur et parfait. J’ai donc affirmé immédiatement que j’étais spirituelle à cent pour cent, car Dieu est l’Esprit et la seule substance, et je suis Sa création. Je savais que Dieu est Tout, et que la vérité de Sa totalité s’applique au plus petit élément de la création comme au plus grand. Ce qui est spirituel et bon est indestructible, et reflète le pouvoir de Dieu. Ce qui n’est pas bon est irréel.
Je me suis alors souvenue d’un autre passage de la leçon de la semaine : « Une idée spirituelle ne renferme pas un seul élément d’erreur, et cette vérité enlève convenablement tout ce qui est nuisible. » (Science et Santé, p. 463) Cet énoncé appuyait à merveille ma réflexion spirituelle. J’ai vu que je pouvais faire confiance à la Vérité divine et à cette compréhension spirituelle pour éliminer naturellement tout ce qui n’était pas correct, qu’il s’agisse d’une pensée ou d’une chose.
Dans ma prière, j’ai aussi pensé à tous ceux qui étaient dans ce cabinet dentaire. J’ai reconnu que chacun était le reflet de Dieu, que personne n’était sujet à la maladie ni à quoi que ce soit de nuisible, que ce soit comme victime ou comme observateur. Dieu étant l’Entendement qui voit tout et sait tout, Sa ressemblance ne peut voir que ce qu’Il voit et ne connaître que ce qu’Il connaît.
La Bible nous assure que « Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici, cela était très bon » (Genèse 1:31). Comme Dieu est l’Amour divin, immuable et parfait, tout ce qu’Il crée doit forcément représenter cet idéal sans faille et exprimer la Vie et le bien. De ce fait, les fils et les filles de Dieu ne peuvent exprimer et percevoir que la perfection spirituelle.
A ce moment l’assistante avait terminé son travail, et le dentiste est entré. Après avoir examiné ma bouche, et particulièrement la partie concernée, il m’a dit que tout lui semblait normal et que je n’avais pas besoin de venir plus souvent. Tout était en ordre, ma denture et mes gencives étaient saines. Par la suite, je suis retournée chez le même dentiste pour d’autres séances de nettoyage, également pour des radios, et ni lui ni son assistante n’ont mentionné le moindre problème. Je n’ai plus jamais ressenti cette douleur dans la bouche.
Il est possible que l’assistante se soit trompée dans son diagnostic, mais la douleur avait bel et bien disparu, et pour moi, c’était la preuve que nous n’avons pas à accepter la suggestion que la guérison doit nécessairement prendre du temps ou que le problème est solidement ancré et difficile à résoudre. Après tout, ce qui n’est pas spirituel est forcément dépourvu de substance, et c’est donc une illusion. Or la destruction d’une illusion ne prend pas de temps ; il suffit de prendre conscience de ce qui est vrai. C’est grâce à cette évidence que j’ai pu guérir bien des fois.
Rien n’est comparable à la paix et à la joie que l’on ressent lorsqu’on s’attache à abandonner « la fausse évaluation de la vie et du bonheur, de la joie et de la peine » pour atteindre à « la félicité d’aimer sans égoïsme, de travailler avec patience et de vaincre tout ce qui est dissemblable à Dieu » (Science et Santé, p. 262). Chacun peut s’engager dans cette voie à tout moment, et commencer ainsi dès maintenant à rendre témoignage du pouvoir de guérison intemporel de Dieu.
Paru d'abord sur notre site le 15 juin 2017.
Publié à l’origine en anglais dans le Christian Science Journal de juin 2017
