Les rues de ma ville, Montréal, au Québec, étaient recouvertes d'une épaisse couche de glace à la suite d'une pluie verglaçante tombée durant la nuit. Pelle en main, je tentais de briser la glace devant la maison de ma voisine pour libérer le chemin menant à sa porte. Je dois avouer que lorsque j'avais promis à cette voisine de m'occuper de sa maison pendant ses vacances, je ne m'attendais pas à l'éventualité d'une tâche si ardue !
J'ai alors laissé la pelle pendant un moment et je me suis tournée vers l'Amour divin pour ouvrir ma pensée à Ses messages d'inspiration.
L'idée suivante a éclairé ma pensée: Dans le monde entier, les gens effectuent leurs tâches quotidiennes avec humilité et persistance, et ces gestes brodent une magnifique tapisserie d'amour qui constitue l'étoffe même de la vie quotidienne. Chaque fois qu'un père ou une mère se lève pendant la nuit pour réconforter un enfant qui pleure, chaque fois que les employés de la ville viennent ramasser nos ordures, chaque fois qu'un agriculteur achève une longue journée de travail dans les champs, toutes ces personnes sont en train de faire des gestes de patience, de courage et de persévérance qui aident les autres à progresser.
J'ai ressenti un lien profond à toutes ces activités utiles. J'ai senti que nous œuvrons tous de concert dans le rythme sacré de l'Esprit divin, qui exprime son plan universel par l'harmonie, l'ordre, le bien-être, le progrès, la satisfaction et l'affection. En répondant aux besoins des autres, nous atteignons des objectifs modestes, et comme conséquence nous progressons vers l'accomplissement d'objectifs plus importants. J'ai compris que chaque geste constructif est une expression individuelle du bien, et que l'élan collectif de tous ces gestes nous fait avancer ensemble vers le bien collectif et universel.
Pendant cette matinée glaciale devant la maison de ma voisine, je sentais que je travaillais à l'unisson avec toute personne accomplissant humblement ses tâches quotidiennes. J'ai repris la pelle et j'ai fini d'enlever la glace avec aisance. Toutes les autres tâches que j'ai accomplies pour cette voisine durant son absence m'ont paru légères et joyeuses.
Or, ce sentiment d'« interconnexion avec tous nos frères et soeurs du monde entier repose sur une base spirituelle éternelle. Dans la Bible, l'apôtre Paul encourage les disciples de Jésus à « conserver l'unité de l'esprit par le lien de la paix », et il poursuit: « Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous. (Ephésiens 4:3-6) La suite de ce passage biblique communique l'idée que tous les membres de la famille humaine font partie d'un seul « corps » universel d'activité utile, et qu'à travers l'expression collective des dons et des qualités spirituels, nous manifestons la Vie divine dans toute sa plénitude.
Mary Baker Eddy, la fondatrice de la Science Chrétienne, écrit: « La bonté ne manque jamais de recevoir sa récompense, car la bonté fait de la vie une bénédiction. En tant que partie active d'un tout prodigieux, la bonté identifie l'homme au bien universel.» (La Première Église du Christ, Scientiste et Miscellanées, p. 165) Dans mes efforts au fil des années pour exprimer davantage de patience en accomplissant mes tâches quotidiennes, j'ai cessé de penser au « temps » qu'elles me prennent et j'ai plutôt appris à les voir comme des occasions privilégiées d'exprimer l'amour. Mon coeur se réjouit lorsque je chéris l'idée que chacune des tâches que nous accomplissons se tisse dans l'immense étoffe collective des tendres gestes de sollicitude et de soutien.
J'ai aussi appris qu'une meilleure compréhension de la nature sacrée de toute tâche honnête peut nous apporter des bienfaits pratiques. Un jour, à la suite d'une abondante tempête de neige qui était tombée sur ma ville, j'ai dû pelleter pendant quelques heures pour déblayer la neige devant ma maison et devant celle de ma voisine. J'ai fini par avoir mal au dos, et j'ai eu peur de souffrir autant que lorsque j'avais fait des travaux ardus par le passé. J'ai donc prié avec l'idée suivante qui se trouve dans Science et Santé: « ... on ne peut souffrir à cause d'un travail fait avec amour, mais on devient plus fort en raison de ce travail. (p. 387) La douleur a disparu, et je n'ai plus eu mal au dos depuis.
Chaque jour est rempli de ces tendres gestes d'amour qui nous unissent dans la conscience universelle de l'Amour divin infini. Selon les paroles de Mary Baker Eddy: « Ajoutez une noble offrande de plus à l'unité du bien, et cimentez ainsi les liens de l'Amour. » (Écrits divers, p. 135)