« Où étais-tu quand je fondais la terre...Alors que les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse, et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ? » (Job 38:4, 7)
En lisant le passage ci-dessus, j'avais toujours vu essentiellement un reproche que Dieu était en train de faire à Job pour sa critique de la vie sur terre. Il était évident que Job, en tant qu'homme mortel, n'avait pas assisté à la création du monde. Mais un jour je me suis demandé si ce n'était pas là une question valable pour chacun de nous: De quel point de vue nous plaçons-nous quand nous considérons la création ? Où sommes-nous ? Et je me suis rappelé ce que Jésus avait enseigné: que le royaume de Dieu est au-dedans de chacun de nous, et que nous sommes tous enfants de Dieu. Dans notre être réel d'enfants de Dieu, nous avons toujours existé, comblés et joyeux dans l'amour du Père-Mère divin. Mary Baker Eddy l'explique ainsi dans son livre Science et Santé avec la Clef des Écritures: « L'homme est immortel, spirituel... Il ne franchit pas les bornes du temps pour entrer dans la vaste éternité de la Vie, mais il coexiste avec Dieu et l'univers. » (p. 266)
J'ai pensé alors que Job, ayant mieux compris la création spirituelle parfaite de l'univers, avait pu sentir qu'il faisait partie effectivement des fils de Dieu et qu'il avait pu pousser des cris de joie.
Cet été-là, je passais des vacances à la plage de Penthièvre en Bretagne. Il ne faisait pas beau et il y avait une épidémie de grippe intestinale. Je me trouvais dans la salle de bains à l'hôtel et je vomissais. Alors la pensée m'est venue: « Si je suis vraiment enfant de Dieu, je peux moi aussi pousser des cris de joie. Est-ce que je me vois malade dans une salle de bains, sous un ciel gris et déprimant, dans un monde plein de faim, de haine, de guerre ? » Pendant un instant, j'ai senti la perfection de la création de Dieu, qui est entièrement spirituelle, de toute éternité, et j'ai vu la terre comme nous la voyons photographiée de l'espace: bleue, verte, blanche. J'étais rempli de joie. Oui, comme il est beau, le monde que Dieu nous donne !
Je suis sorti de l'hôtel. Dans un ciel tout bleu, le soleil brillait sur des vaguelettes scintillantes et sur la plage dorée. L'îlot en face avait un air accueillant, un air de pureté. J'ai poussé un vrai cri de surprise et de joie: j'étais guéri. Et par la suite, je me suis aperçu que personne ne parlait plus de maladie sur la plage.
Cette expérience m'a marqué, et aujourd'hui dans la famille, quand l'un ou l'autre a peur d'un contrôle, de la contagion ou d'une autre épreuve, on dit toujours: « Mais as-tu déjà poussé ton cri de joie ? »
Paris, France
