Il y a quelques mois, un dimanche matin, un ami, Pierre, se préparait à aller à l'église. Pourtant, il n'avait pas envie de s'y rendre. Il en voulait au monde entier et à deux personnes en particulier. Il a commencé à appeler un membre de sa famille, mais il a raccroché avant qu'elle ait pu répondre. Pourquoi devrait-il transmettre sa mauvaise humeur à quelqu'un d'autre ? C'est alors qu'il a pris une décision: il irait à l'église. Il avait besoin de se ressaisir, et c'était un lieu qui en valait bien un autre.
Pierre admet qu'il est entré dans l'église, prêt à en découdre avec ceux qu'il rencontrerait. Mais une femme qui se tenait sur le pas de la porte lui a dit bonjour et semblait sincèrement heureuse qu'il soit venu. Puis un homme a demandé à Pierre ce qu'il avait pensé du match de football de la veille. Quand il s'est assis, une femme lui a souri et un homme lui a fait un signe de la main depuis l'autre bout de l'édifice.
Soudain, Pierre s'est rendu compte que quelque chose avait profondément changé en lui. Il se sentait un autre homme. Un homme aimé de manière tangible par les gens qui l'entouraient et par Dieu. Un homme qui désirait vraiment leur rendre cet amour. La colère qui l'habitait avait disparu et le service n'avait même pas encore commencé !
L'amour spirituel réel a ce pouvoir, a conclu Pierre un peu plus tard. Ce n'était pas tant ce que lui avaient dit les gens à l'église, c'était le sentiment derrière les mots qui l'avait aidé. Il a senti de la part de ces gens une charité prête à pardonner, une charité qui avait perçu, au-delà de sa mauvaise humeur, que sa véritable raison d'être consistait à porter témoignage de l'amour de Dieu. Cette charité lucide lui a permis de se régénérer et d'éprouver de la charité envers les autres.
La charité ne guérit pas seulement la colère. Jésus montra au monde que l'amour spirituel (ou la compassion, pour reprendre le terme utilisé dans la Bible) guérit les maux physiques et mentaux. « Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades. » (Matth. 14:14), lisons-nous par exemple. William Tyndale, mort sur le bûcher en 1525 pour avoir publié sa propre traduction du Nouveau Testament en anglais, le formule ainsi: « Le cœur de Jésus fondit » quand il vit la multitude et il « guérit ceux d'entre eux qui étaient malades. »
L'amour, la compassion, les cœurs qui fondent d'affection, ce sont là des agents irrésistibles de la guérison, parce qu'ils viennent de Dieu, qui est l'Amour même. Lorsque vous et moi éprouvons un amour désintéressé et inconditionnel pour quelqu'un – ou, mieux encore, pour tout le monde – nous nous sentons extrêmement proches de Dieu. Nous sentons beaucoup plus fortement Sa présence qui guérit.
Et tout cela entraîne des résultats concrets immédiats. La capacité que nous avons de revendiquer l'omnipotence divine dans toute situation augmente. « L'amour spirituel rend l'homme conscient que Dieu est son Père, et la conscience que Dieu est l'Amour doue l'homme d'un pouvoir dont la portée est incalculable. » (Mary Baker Eddy, Message de 1902, p. 8)
Je n'ai jamais oublié ce que j'ai appris il y a de nombreuses années sur l'amour réel qui guérit. Ma mère souffrait depuis plusieurs jours de graves troubles digestifs. Elle m'a demandé de prier pour elle. J'étais cependant si inquiète à son sujet que je n'étais pas sûre de l'aider vraiment.
Puis elle m'a téléphoné en pleine nuit pour que je l'aide de toute urgence. J'étais affolée et je ne parvenais pas à penser clairement, encore moins à prier. J'ai supplié Dieu de m'aider.
Un doux message a alors touché mon cœur, un message qui venait de l'Amour même, j'en étais certaine. Voici ce qu'il disait à peu près: « Je te demande d'aimer ta mère bien plus profondément qu'avant. D'une manière qui guérit. D'une manière qui reconnaît que Je suis Tout, que Je l'aime, comme toute Ma création, au-delà de ce qu'on peut imaginer. Une manière qui reconnaît qu'elle est en sécurité en Moi, parfaite et toujours entourée. »
En quelques secondes, j'ai retrouvé mon calme. C'était comme si le soleil se remettait à briller après un orage. J'ai su qu'il y avait eu un revirement de la situation. Et c'était bien le cas. Quelques jours plus tard, ma mère était complètement guérie.
Comme Pierre, cet ami dont je parlais au début, j'ai découvert à quel point l'amour spirituel a un pouvoir transformateur. Il révèle la réalité indéniable de l'être et s'y tient. Il apporte le calme et la clarté. Et immanquablement, il favorise la guérison.
