La plupart des prophètes de l'Ancien Testament avaient une mission à remplir: prêcher le Dieu d'Israël, Iahvé. Ils affirmaient qu'Il était le seul Dieu. En général, cela voulait dire qu'ils condamnaient toute personne qui adorait de faux dieux.
Malgré les risques qu'ils couraient, les prophètes de l'Ancien Testament brûlaient indéniablement d'un feu intérieur. Élie, l'un de ces prophètes, avait la force de conviction et le courage nécessaires pour accomplir cette tâche. La Bible nous dit très peu de choses sur les origines d'Élie. On ne sait pas où se trouvait exactement Tischbé, sa ville natale. Il passa la plus grande partie de sa vie dans la région montagneuse de Galaad, située en Transjordanie. (On a appelé ce territoire la Transjordanie parce qu'il se trouve de l'autre côté du Jourdain, à l'est du fleuve.) A l'époque d'Élie, Galaad tomba sous la juridiction politique d'Israël. Galaad était non seulement la patrie d'Élie, mais s'avéra aussi un refuge pour les Israélites lorsque leurs ennemis menaçaient de les attaquer.
Le récit biblique de la vie d'Élie commence vers 865 av. J.-C., au moment où il quitte Galaad pour se rendre en Israël. Élie se met très vite à juger durement et à condamner Achab, le roi d'Israël et sa femme Jézabel. A cette époque, le peuple d'Israël adorait Iahvé ainsi que d'autres dieux, ce qui est expressément défendu par les Dix Commandements. Non seulement Achab suivait cette tendance, mais en outre sa femme, phénicienne, qui rendait un culte au dieu cananéen de l'orage et de la fertilité, Baal, exerçait sur lui une grande influence. (Leur mariage avait été arrangé afin qu'Israël et la Phénicie restent alliés.) Achab fit même construire un autel et un lieu de culte dédiés à Baal pour faire plaisir à Jézabel.
Un jour, Élie avertit Achab que le pays allait subir une longue période de sécheresse. Élie laissa entendre que la sécheresse était destinée à punir Achab, Jézabel et leurs sujets, adorateurs de Baal, parce qu'ils ne s'en remettaient pas à Iahvé seul (voir I Rois 17:1). Les faits donnèrent raison à Élie, et la famine dura deux ans. Ce jugement, et son exécution, ne rendirent pas Élie populaire auprès d'Achab et de Jézabel. D'ailleurs, s'opposant à eux à maintes reprises, il dut souvent s'enfuir pour sauver sa vie. Jézabel, qui avait déjà fait exécuter un nombre impressionnant de prophètes de Iahvé, était plus cruelle qu'Achab. A un moment donné, Élie dut s'enfuir une nouvelle fois pour lui échapper.
La scène se passait sur la montagne du Carmel où Élie avait invité tous les prophètes de Baal à participer à une compétition qui permettrait de déterminer quel dieu était capable de brûler un autel sur lequel se trouverait un animal offert en sacrifice. Au bout de plusieurs tentatives infructueuses, les disciples de Baal abandonnèrent. Ce fut le tour d'Élie. Après avoir abondamment arrosé l'autel du sacrifice, afin de rendre le miracle encore plus difficile à réaliser, il invoqua Iahvé. Le feu tomba du ciel et consuma l'autel. Le peuple, témoin de ce qui venait de se passer, loua Iahvé. Et Élie tua les prophètes de Baal (voir I Rois 18:19—40). Jézabel tenta de faire tuer Élie, mais elle n'y parvint pas.
Élie pouvait aussi se montrer d'une grande douceur. S'en remettant à Dieu comme le seul pouvoir dans sa vie, il fut à même d'aider une veuve dans le besoin, à se procurer de la nourriture lors d'une période de pénurie, et plus tard il ressuscita le fils de cette femme.
Élie est un lien entre les Écritures hébraïques et le Nouveau Testament. Le livre de Malachie, le dernier livre hébreu, se termine par la promesse que Dieu fait d'envoyer Élie annoncer la venue du Messie. Dans le Nouveau Testament, Élie apparaît en compagnie de Moïse, au sommet d'une montagne où Jésus est transfiguré. Cet événement confirme le rôle de Messie que joua Jésus. Le lien le plus spectaculaire qui unit Élie à Jésus concerne la fin de leur vie terrestre. Élie monta au ciel dans un tourbillon. Le départ de Jésus, bien que les détails en soient différents, accomplit la même merveille: une ascension directe vers le ciel.
Pour l'histoire complète d'Élie, voir I Rois 17:1 jusqu'à II Rois 2:12.
