Une évasion en Provence le temps d'un week-end ou l'achat d'un objet d'art pour créer une ambiance exotique font partie de l'art de vivre proposé par certains magazines.
Bien que ces activités aient leur place et qu'elles puissent déboucher sur une appréciation légitime des choses qui nous entourent, on peut leur donner une dimension plus enrichissante.
En fait, j'ai découvert au cours des années que le véritable art de vivre, ce n'est pas tant ce que les activités, les choses, les êtres humains nous apportent, mais ce que nous leur apportons. Découvrir le sens du bien et en faire part autour de soi est une conception de la vie qui satisfait pleinement. Voici la définition du bien dans le livre Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy: « Dieu; Esprit; omnipotence; omniscience; omniprésence; toute action. » (p. 587)
L'homme est créé pour manifester Dieu, le bien. Nous avons beaucoup de qualités à exprimer qui dérivent de la nature divine, et je pense par exemple à la confiance, à la beauté, au calme, à l'ordre, à la gratitude. J'ai constaté que cette dernière qualité, en particulier, nous apporte une satisfaction réelle et nous permet de développer cet art de vivre consistant à découvrir le bien qui est en nous et que Dieu donne sans mesure à chacun de Ses enfants. Cette façon de penser ne nous prive pas de bonnes et belles choses. Au contraire, elle nous amène à mieux percevoir et à mieux apprécier le bien qui se déroule déjà dans notre vie.
Être reconnaissant du bien reçu purifie nos pensées. Cela chasse la crainte, le découragement, cela allège le cœur lourd et repousse les pensées égoïstes. La gratitude peut déloger des montagnes de pensées négatives et nous ouvrir à l'espoir, à la confiance, à la joie, à la patience.
Être reconnaissant rend notre pensée fertile, généreuse. C'est un facteur de santé. C'est ce qui aide à rendre notre prière efficace et qui facilite notre réceptivité au Christ, le message de Dieu communiqué à chacun de nous. Si nous devions représenter la gratitude, nous pourrions dire qu'elle est un rempart qui nous protège et un prisme qui nous permet de faire rayonner les qualités spirituelles dont est composé notre être.
Au sens spirituel du terme, avoir de la gratitude, c'est savoir que le bien est déjà là. C'est reconnaître la présence de Dieu et aimer la nature divine de la vie. Le fait que Dieu, notre Mère, prend soin de nous est une source de gratitude quotidienne.
Comme un jardin produit de nouvelles fleurs, ainsi la gratitude fait apparaître de nouvelles qualités qui n'étaient pas visibles hier.
Peut-on avoir de la gratitude même dans une situation difficile ?
Oui, parce que les faits spirituels nous concernant — tels que la perfection de notre être — sont permanents, même si la situation apparaît difficile. On peut être reconnaissant de tout le bien et de toute la beauté que Dieu a créés pour chacun, et de ce que ce bien est éternel. Comme le crocus a le courage de défier la neige en arrivant à pousser sous ce manteau froid, et en le traversant avant que le printemps soit là, nous pouvons avoir l'assurance que l'Amour divin ne cesse de nous soutenir. Bien des hommes et des femmes à travers les âges ont reconnu la grande nécessité d'exprimer continuellement de la gratitude. Paul, dans son épître aux Éphésiens (5:20), dit: « Rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu, le Père. » Pour Jésus, remercier était naturel avant même de recevoir, car il savait que le bien est toujours présent. Quand on pense à la scène de la résurrection de Lazare (Jean 11:1-46), rien n'indiquait que quelque chose fût encore possible. Les sœurs de Lazare pleuraient. Mais Jésus n'a pas attendu que Lazare sorte du tombeau pour remercier Celui en qui chacun a son origine. Il savait que l'homme créé par Dieu, la vraie nature de chacun de nous, ne peut être séparé un seul instant de Dieu. La gratitude pour les faits de l'être, tels qu'ils sont révélés par la Science divine, précède les remerciements pour les choses concrètes. Ces faits de l'être réel, ce sont en particulier la santé, la pureté, l'immortalité, la sécurité.
Dieu n'est pas influencé par notre gratitude. Il a déjà créé toutes choses bonnes. Mais être reconnaissant nous amène à voir que Dieu a déjà pourvu à nos besoins. Mary Baker Eddy, l'auteur du livre mentionné au début de cet article, met la gratitude au même niveau que l'amour. Elle a même recommandé que ce sentiment soit chaque jour présent dans nos pensées (voir Manuel de L'Église, Art. XVII, sect. 2, p.60).
Comme un jardin produit de nouvelles fleurs, ainsi la gratitude fait apparaître de nouvelles nouvelles qualités qui n'étaient pas visibles hier.
Avoir de la gratitude avant que le bien soit visible, pendant qu'il se manifeste, et après, cela devient normal et naturel, et c'est un nouvel art de vivre pour tous ceux et toutes celles qui découvrent et acceptent que Dieu est « le Principe divin de tout ce qui existe réellement » et que toute cause et tout effet Lui appartiennent (Science et Santé, p. 275).
