On pourrait comparer la guérison chrétienne, illustrée par les œuvres de Jésus-Christ et pratiquée dans la Christian Science, à une sorte de participation à la perfection, la perfection spirituelle.
Lorsque les gens venaient vers Jésus pour être guéris, il arrivait souvent à celui-ci de leur demander quelque chose. Par exemple, il dit à un aveugle: « Va, et lave-toi au réservoir de Siloé. » (Jean 9:7) A un autre, qui était malade depuis trente-huit ans: « Lève-toi, prends ton lit, et marche. » (Jean 5:8) Et à un homme qui avait la main desséchée: « Étends ta main. » (Matth. 12:13) Rien n'indique dans ces récits bibliques que l'un de ces hommes ait cherché à expliquer qu'il lui était impossible de faire ce qui lui était demandé. Au contraire, ils ouvrirent tous leur pensée à la possibilité de la guérison et obéirent. Nous pourrions dire qu'ils participèrent à leur guérison.
Nous aussi sommes à même de participer à la guérison par la prière. La prière libère la pensée des limites humaines en lui faisant prendre conscience des possibilités infinies. Nous prions quand la pensée s'appuie sur Dieu, s'en remet à Sa présence. La Bible affirme: « A celui qui est ferme dans ses sentiments tu assures la paix, la paix, parce qu'il se confie en toi [Dieu]. » (Ésaïe 26:3)
La prière se fonde sur une vérité fondamentale, à savoir que Dieu, le bien, est le créateur de l'homme et de l'univers, et qu'il prend soin de Sa création. L'amour de Dieu entoure chacun et chaque chose de sa perfection. Le premier chapitre de la Bible nous assure que Dieu créa l'homme à Son image et à Sa ressemblance. Par conséquent, l'homme, l'image de Dieu, ne peut jamais être séparé de la perfection divine, qui s'exprime à travers la santé, l'harmonie, le bonheur, etc. C'est la réalité spirituelle sur laquelle s'appuie la guérison chrétienne. Donc, afin de démontrer le pouvoir de guérison de l'Amour divin, notre pensée doit être « ferme » et s'en remettre à la perfection de Dieu et de l'homme, Sa ressemblance. Science et Santé explique ceci: « La compréhension, semblable à celle de Christ, de l'être scientifique et de la guérison divine renferme un Principe parfait et une idée parfaite – Dieu parfait et homme parfait – comme base de la pensée et de la démonstration. » (p. 259) A mesure que nous remplissons cette obligation spirituelle, et que nous laissons notre pensée s'appuyer uniquement sur l'unicité de Dieu et de l'homme, nous participons à la perfection.
La prière libère la pensée des limites humaines en lui faisant prendre conscience des possibilités infinies.
Si nous cherchons à guérir par la prière, nous ne pouvons pas partir d'un état discordant, parce qu'il est impossible de garder à l'esprit, en même temps, le problème et la vision claire de la perfection qui guérit. Pourtant, bien trop souvent, c'est ce que nous avons tendance à faire. Alors, la prière est obscurcie par le désir d'analyser le problème. Nous voulons en connaître la nature et l'origine. Or, puisque la création spirituelle et parfaite de Dieu constitue la réalité de l'existence, tout ce qui n'est pas conforme à la réalité divine, à la bonté de Dieu, est irréel et impuissant. Par conséquent, se poser des questions ou discuter sans fin au sujet de quelque chose qui n'existe pas dans la conscience divine s'avère contre-productif. D'ailleurs, plus nous nous intéressons aux ramifications humaines d'une difficulté, à sa cause et à ses effets apparents, plus nous nous éloignons de la solution inhérente à l'Entendement divin.
Mary Baker Eddy fait l'observation suivante: « Constamment nous pensons et parlons en envisageant le mauvais côté de la question. [...] Affirmer la réalité de ce qui devrait disparaître, c'est jeter de l'huile sur le feu. » (La guérison chrétienne, p. 9) Elle écrit aussi: « Si nous combattons en faveur de l'évidence du péché, de la maladie ou de la mort, ou si nous cédons à leurs exigences, nous contestons virtuellement l'empire de l'Entendement sur le corps et nions que l'Entendement a le pouvoir de guérir. » (Science et Santé, p. 380)
Donc, afin de participer à la perfection, notre vie doit rendre témoignage du fait que l'Entendement gouverne sa création. Nous argumentons, non en faveur de la difficulté, mais en faveur de la vérité qui la surmonte. Cette vérité inclut le fait spirituel que l'homme, créé par Dieu, exprime la totalité de la nature divine. Cette totalité comprend l'intelligence divine qui est toujours là pour apporter à chaque détail de notre journée ordre, santé et paix. Il n'existe pas de situation dont l'Entendement divin qui sait tout et voit tout soit incapable de prendre soin. En Dieu, pas de travail inachevé ni de solutions partielles. Le Principe divin s'exprime dans une perfection totale. En affirmant ces vérités dans nos prières, nous combattons du bon côté, du côté spirituel, de l'existence, qui est en réalité le seul et unique côté. Ce point de vue spirituel ouvre la pensée en la faisant espérer et accepter des solutions pratiques pour toutes les difficultés que nous rencontrons. Science et Santé nous donne le conseil suivant: « En élevant la pensée au-dessus de l'erreur, ou maladie, et en combattant avec persistance en faveur de la vérité, vous détruisez l'erreur. » (Ibid., p. 400)
A mesure que nous tournons notre pensée vers Dieu et que nous affirmons avec persévérance la toute présence de Sa bonté, nous participons à cette bonté. Combattre en faveur de la vérité arrime la pensée à l'Amour divin qui élimine la peur. La peur se fonde sur la croyance que la vie est dans la matière. L'Amour divin révèle que la vie est dans et de l'Esprit. Grâce à l'Amour, nous comprenons que la véritable identité et la véritable individualité de l'homme sont soutenues et perpétuées par Dieu, hors d'atteinte des croyances liées à l'existence matérielle.
Cette vérité nous aide à rester patients et à garder courage face aux difficultés. La parabole de l'ivraie et du froment, présentée par Jésus, nous permet de nous sentir en sécurité lorsque les conditions matérielles semblent menaçantes. (Voir Matth. 13:24-30.) Cette parabole raconte l'histoire d'un homme qui avait semé du bon grain dans son champ. Or, un ennemi sema de l'ivraie parmi le blé. Lorsque les serviteurs du fermier lui demandèrent s'ils devaient arracher l'ivraie, ce dernier leur répondit qu'il fallait laisser l'ivraie et le blé pousser ensemble jusqu'à la moisson et c'est alors qu'on les séparerait; sinon le blé risquait d'être arraché en même temps que l'ivraie. L'ivraie, qui ressemblait au blé, ne pouvait pas endommager la récolte bien qu'elle poussât en même temps. Elle n'avait pas le pouvoir de diminuer la productivité du blé ni de le rendre inutile.
Cette parabole peut nous aider à comprendre qu'aucune situation, aucune circonstance n'est capable de nous empêcher de remplir notre mission divine qui consiste à attester de l'amour de Dieu, à le connaître et à l'exprimer. La matière, avec ses inharmonies et ses maladies, n'a pas le pouvoir d'altérer la véritable nature de l'homme à la ressemblance de Dieu qui n'est jamais touché par les croyances de la matière et qui ne leur cède pas non plus. Science et Santé affirme: « Le temporel et l'irréel ne touchent jamais l'éternel et le réel. Le muable et l'imparfait ne touchent jamais l'immuable et le parfait. L'inharmonieux et ce qui se détruit ne touchent jamais l'harmonieux et ce qui existe en soi. Ces qualités opposées sont l'ivraie et le froment, qui en réalité ne se mélangent jamais, bien que (aux yeux des mortels) ils croissent côte à côte jusqu'à la moisson; alors la Science sépare le froment de l'ivraie, grâce à la compréhension que Dieu est toujours présent et que l'homme reflète la ressemblance divine. » (p. 300) Nous participons à la perfection lorsque nous refusons de nous laisser troubler par les signes humains d'une difficulté et que nous savons au contraire que rien de nuisible ne peut toucher ni altérer l'être réel de l'homme.
J'ai compris qu'il m'était possible de participer à la perfection alors que je traversais une période difficile. J'étais si malade que les membres de ma famille et une amie proche se sont occupés de moi vingt-quatre heures sur vingt-quatre, pendant deux ou trois semaines. Une pneumonie grave m'avait beaucoup affaiblie au point qu'il ne m'était plus possible de prendre soin de moi. Étant Scientiste Chrétienne, je me suis tout naturellement tournée vers Dieu en priant et j'ai également demandé à une praticienne de la Christian Science de me donner un traitement par la prière. En m'entretenant avec celle-ci de la mission de guérison de Jésus, j'ai pris conscience du fait que notre Sauveur exigeait souvent la participation de ceux qu'il guérissait. Je me suis rendu compte que, même si je ne pouvais pas participer sur le plan physique (certains jours, j'étais si faible que j'étais incapable de traverser la pièce), il m'était possible de participer activement grâce à la prière. Je pouvais « aller » vers Dieu, penser constamment à Lui; je pouvais « me lever » au-dessus d'un point de vue matériel pour contempler un point de vue spirituel; je pouvais « étendre » ma pensée en dépassant la croyance aux limites de la matière, afin de percevoir les possibilités infinies de la vie dans l'Esprit.
L'homme créé par Dieu exprime la totalité de la nature divine.
En outre, par obéissance à l'exigence spirituelle, à savoir garder la pensée arrimée au concept du « Dieu parfait et homme parfait », du « Principe parfait et idée parfaite », je ne pouvais, à aucun moment, admettre la prétendue réalité de la maladie. Par conséquent, quand des amis, qui ne comprenaient pas pleinement ce qu'est la guérison divine, téléphonaient pour exprimer leur inquiétude, parler des symptômes et des maladies qu'ils avaient eues, je laissais mon mari répondre. Il était indispensable que je ne jette pas d'huile sur le feu en plaidant en faveur des symptômes de la maladie dans la pensée ou la conversation. De même, je ne pouvais pas me permettre de me blâmer parce que je n'avais pas réussi en priant à empêcher la maladie de se manifester. Admettre que la maladie est réelle puis me faire des reproches équivaudrait à nier la réalité de l'amour et de la perfection de Dieu qui illuminaient mon existence. Finalement, j'ai été réconfortée et fortifiée de savoir que je n'étais pas affectée par la maladie, malgré les apparences. Mon être véritable, ou substance véritable, était en sûreté, entouré de l'amour de Dieu qui embrasse tout. Lorsque j'ai vraiment compris que la création divine est déjà parfaite et complète et que je faisais partie de cette perfection, je me suis sentie bien instantanément, sans qu'une période de convalescence soit nécessaire. La prière et l'amour de ceux qui m'entouraient m'avaient aidée à sentir la présence de Dieu qui guérit.
L'amour de Dieu entoure de la bonté divine chaque chose et chaque être, et comprendre cela élimine les difficultés. Lorsque nous nous tournons vers Dieu et admettons seulement l'existence du « Dieu parfait et de l'homme parfait », nous constatons que Dieu nous garde en paix. Nous nous apercevons que grâce à la prière nous sommes à même de participer avec joie à la perfection.
En lisant ce magazine, vous remarquerez que les mots « Science Chrétienne », y compris dans le titre du Héraut, apparaissent désormais en anglais. Christian Science est le nom que Mary Baker Eddy a donné à sa découverte. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, elle écrit: « En l'an 1866, je découvris la Science du Christ ou lois divines de la Vie, de la Vérité et de l'Amour, et je nommai ma découverte Christian Science. » (p. 107) Toutes les traductions de Science et Santé ont gardé les mots « Christian Science » en anglais dans ce passage. En accord avec cet usage, les Directeurs de l'Église du Christ, Scientiste, étendent donc l'utilisation des mots anglais à chaque texte qui paraîtra dorénavant, ce qui permettra ainsi aux termes « Christian Science » d'être reconnus universellement tels que Mary Baker Eddy les a introduits à l'origine.
