Ma belle-sœur avait une foi fervente en Dieu. Au début, cependant, elle considérait la Christian Science avec méfiance. Mon mari (son frère) essayait de la rassurer. Cependant, il venait juste de commencer à lire Science et Santé avec la Clef des Écritures et ne savait pas toujours comment répondre à ses questions.
Au cours des années, cependant, ma belle-sœur a remarqué que mon mari et moi trouvions l'aide dont nous avions besoin lorsque nous nous tournions vers Dieu en priant. Elle a vu que nos enfants et nous-mêmes avions été guéris rapidement de problèmes physiques tels que oreillons, genoux blessés, maladies de peau et que nos problèmes financiers s'étaient résolus. Et elle s'est mise à s'attendre à ce que la Christian Science guérisse.
Plus tard, lorsque ma belle-sœur a rencontré de graves difficultés, elle est venue nous rendre visite. Nous avions déjà parlé ensemble de l'amour de Dieu qui est plus puissant qu'un chagrin sentimental, qu'une maladie ou que la mort même. Et parfois, nous avions prié ensemble. Néanmoins, elle n'avait jamais semblé s'intéresser à la Christian Science.
Ce qui s'est donc passé au match de baseball nous a surpris. Ce soir-là, ma belle-sœur, qui élevait seule ses enfants, sortait avec un homme qu'elle avait rencontré à son église. Et nous sommes allés ensemble assister à un match de baseball. Lorsqu'elle a mentionné en passant que mon mari et moi étions Scientistes Chrétiens, son ami s'est mis à lui parler avec animation. Je n'entendais pas ce qu'il disait, mais, à un moment où les acclamations des supporters se faisaient moins entendre, les mots nous vinrent aux oreilles avec une clarté pénible. « La Christian Science n'est rien d'autre qu'une secte ! » a-t-il affirmé.
Le lendemain, nous avons su ce que ma belle-sœur avait répondu à son ami. « Tout ce que je sais, c'est que je connais mon frère. Je connais sa femme. Ce sont des gens bien. S'il m'arrivait quelque chose, je veux que ce soit eux qui élèvent mes enfants. En ce qui me concerne, la Christian Science est forcément quelque chose de bon. Elle a fait d'eux ce qu'ils sont ! »
Mon mari et moi avons trouvé qu'elle s'était montrée profondément juste – envers nous et envers notre foi. Elle avait jugé la Christian Science sur la façon dont nous essayions de la vivre, sur la façon dont nous la mettions en pratique.
C'était ainsi que Jésus avait demandé à ses disciples de faire la distinction entre les bons et les mauvais prophètes. « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits, leur avait-il dit. Tout bon arbre porte de bond fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. » (Voir Matth. 7:15-20).
Si les bonnes œuvres peuvent être comparées à « de bons fruits », à quoi peut-on comparer « de mauvais fruits » ? Qu'appelle-t-on une secte ? Le Rabbin Marc Gellmand et Monseigneur Thomas Hartman (auteurs de How Do You Spell God? [comment épelez-vous Dieu ?]) décrivent ainsi les mauvais effets des sectes: « Les sectes transforment les gens en robots, en zombies, en disciples aveugles. »How Do You Spell God? (New York: Morrow, 1995), p. 189.
Et dans Cults in our midst [Les sectes parmi nous], la psychologue Margaret Thaler Singer déclare que les nombreuses formes de culte pratiquées dans les sectes qui prolifèrent dans le monde entier depuis les années soixante comportent:
1. Le culte de la personnalité. Les leaders des sectes, d'après Singer, concentrent l'attention, l'affection et le culte sur eux-mêmes. Ils prennent le « contrôle des biens, de l'argent et de l'existence de leurs disciples ».
2. La manipulation de la pensée. De nombreuses sectes, affirme Singer, « font pression sur les nouveaux membres pour qu'ils quittent leur famille, leurs amis et leur travail afin de s'investir entièrement dans la raison d'être principale du groupe ». Cela crée un état de dépendance forcée dans lequel les membres sont soumis à une « persuasion coercitive » ou lavage de cerveau.
3. Intérêts personnels. Les deux buts essentiels de la vie d'une secte, selon Singer, consistent à recruter de nouveaux membres et à amasser de l'argent au profit des leaders. Cela élimine de fait l'idée de servir l'humanité de manière désintéressée.Cults in our midst (San Francisco: Jossey-Bass, 1995), p. XVIII, XX-XXI, 8-11.
Toute personne qui a lu Science et Santé sans idées préconçues sait que les trois éléments mentionnés ci-dessus, le culte de la personnalité, la manipulation de la pensée et les intérêts personnels, sont à des annéeslumière de la Christian Science.
Prenons le concept du culte de la personnalité. Science et Santé explique que Dieu est la seule et unique Personne infinie, et que nous sommes tous Ses enfants. Notre seule raison d'être consiste à rendre gloire à Sa nature, à faire resplendir Sa beauté et à guérir grâce à Son pouvoir.
On dit parfois que les Scientistes Chrétiens rendent un culte à Mary Baker Eddy. Il est certain qu'ils lui sont énormément reconnaissants des nombreuses années qu'elle a passées à travailler pour le genre humain. Elle a étudié la Bible avec soin afin de découvrir le Principe de la guérison métaphysique; toute sa vie, elle a persisté dans la pratique de la guérison spirituelle, ce que peu de personnes sont parvenues à accomplir; elle a écrit un livre – Science et Santé – qui montre que chacun, quel que soit son âge, est capable de suivre l'exemple de Jésus-Christ; elle a fondé une Église d'envergure mondiale dont la mission est de libérer l'humanité de toutes les formes d'oppression. Et elle a accompli bien d'autres choses.
Néanmoins, les Scientistes Chrétiens ne rendent pas un culte à Mary Baker Eddy. Tout le long de son existence, elle a constamment orienté l'attention, loin de sa personnalité, vers le Principe qu'elle avait découvert. Vers Dieu. Voici ce qu'elle écrit à propos d'elle-même: « En fondant un système pathologique de christianisme, l'auteur s'est efforcéE d'expliquer le Principe divin, et non d'exalter la personnalité. » (Science et Santé, p. 464) Elle savait que la personnalité humaine est faillible et temporaire. Le Principe, en revanche, ne commet pas d'erreurs. Et il est éternel.
Quant à la manipulation de la pensée, rien ne pourrait être plus étranger à la Christian Science. En réalité, la Christian Science donne à la pensée humaine la possibilité de se rapprocher du Christ. La toute première page de Science et Santé annonce avec hardiesse que « l'heure des penseurs a sonné » (p. vii). Le livre explique ensuite que la pensée est l'essence de l'existence et la spiritualisation de la pensée améliore donc inévitablement l'existence. On y parvient en se rapprochant de Dieu, la source de tout amour. Ce lien étroit avec l'amour de Dieu enrichit nos relations avec tous Ses enfants – nos amis, les membres de notre famille, les connaissances – même avec nos prétendus adversaires.
Or tout cela ne dépend pas des capacités de notre cerveau – ou du cerveau de quelqu'un d'autre. Notre pouvoir de penser vient de Dieu, voilà le fait libérateur, et curatif, qu'expose Science et Santé. D'ailleurs, Dieu est notre Entendement, parce que nous sommes Ses enfants, les reflets spirituels de Son intelligence infinie. En fin de compte, personne, à l'exception de Dieu, n'a donc ni le pouvoir ni le droit de nous imposer ce que nous devons dire, penser ou faire !
Finalement, quel rapport y a-t-il entre l'Église fondée par Mary Baker Eddy et les sectes qui ont pour but principal de s'aggrandir et de s'enrichir, et qui recherchent avant tout leur intérêt personnel ?
Depuis sa fondation, la raison d'être de The Church of Christ, Scientist n'a jamais changé: « une église destinée à commémorer la parole et les œuvres de notre Maître, et à rétablir le christianisme primitif et son élément perdu de guérison. » (Manuel de L'Église Mère, p. 17)
Toutefois, Mary Baker Eddy n'avait pas pour but principal de créer une Église. Elle cherchait à découvrir le Principe sur lequel Jésus se basait pour guérir, à expliquer ce Principe au moyen d'une « Science » appliquée et communiquer cette « science chrétienne » à l'humanité. Elle est y est parvenue dans son livre, Science et Santé avec la Clef des Écritures avant de fonder une Église.
Mary Baker Eddy espérait que les Églises du monde entier assimileraient rapidement le message de Science et Santé. Ce n'est que lorsqu'il est devenu clair que les églises ne semblaient pas prêtes à recevoir la Christian Science, qu'elle a établi une Église destinée à promouvoir son livre et sa mission (voir Science et Santé, p. 131). Cette Église existe, non pas pour mettre en application le programme d'une religion, mais pour répondre aux besoins criants de l'humanité, pour la soulager de la misère, de la violence, de la maladie, de la corruption. L'Église est au service de la Vérité universelle, et elle l'est universellement. Son but est altruiste. Elle a pour effet la guérison.
La Christian Science ne peut pas plus être limitée à une institution humaine que Dieu ne peut l'être. Mary Baker Eddy a écrit: « Dieu est universel; Il n'est limité à aucun lieu, défini par aucun dogme, monopolisé par aucune secte. » (Écrits divers, p. 150) Et c'est ce que ma belle-sœur, tout comme moi, a fini par comprendre.
Après la conversation lors du match de baseball, elle a continué à s'intéresser à la Christian Science – dans le contexte de sa propre religion. Finalement, elle s'est mise à lire Science et Santé et le fait connaître autour d'elle.
Personne ne m'a autant soutenue que ma belle-sœur quand je suis devenue praticienne de la Christian Science à temps plein. « Tu as répondu à l'appel ! » m'a-t-elle dit. Et elle a admis avec moi qu'elle aussi, à sa manière, avait répondu à l'appel.