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Vaincre la violence au sein du foyer

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1998


Le Christian Science Sentinel, édition radio, s'est entretenu dernièrement avec Joyce et Paul Marin, un couple qui vit à Emmaus (Pennsylvanie), U.S.A., et dont le mariage a failli être détruit par la violence domestique. Ils nous ont parlé des efforts qu'ils ont dû faire pour vaincre cette difficulté et de la fondation solide sur laquelle leur union repose maintenant. Ils attribuent la guérison et la force de leur relation à la prière et aux leçons spirituelles qu'ils ont tirés de leur étude de la Bible et de Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy.

Paul Marin: J'ai grandi dans un foyer très violent. Mon père était un alcoolique et il était très brutal. En outre, d'après la culture dans laquelle j'ai été élevé, il était normal qu'un homme manifeste la colère ou la rage.

Pendant des années, j'ai cru que j'avais pardonné à mon père, et peut-être lui avais-je pardonné, mais je n'avais pas oublié. Et ne pas oublier entretient le ressentiment. Je revivais constamment la colère que je ressentais envers lui. Malheureusement, c'était Joyce qui subissait cette colère.

Joyce Marin: Bien sûr, je savais que Paul avait eu une enfance malheureuse, mais ma confiance en Dieu et ma certitude que Paul était sincère et sérieux me laissaient penser que ce passé ne nuirait pas à notre mariage. Et je savais aussi que nous nous aimions beaucoup. Mais nous devions faire face à cette colère tout le temps. Je devais affronter un comportement dont je n'avais jamais été témoin auparavant. Il renversait les meubles, les lampes, etc.

J'étais très fidèle à la Christian Science, cependant, et en suivant ses enseignements, j'étais capable de faire la distinction entre l'acte et celui qui le commettait, j'étais capable de voir en Paul l'idée spirituelle et parfaite de Dieu, même s'il n'agissait pas en tant que telle. Malgré tout, le comportement ne changeait pas, et la vie quotidienne était devenue très difficile.

P. M.: Je me souviens de la première fois où Joyce m'a parlé de cette religion. Elle m'a demandé de venir assister à une réunion de témoignage du mercredi soir, où les gens font part des guérisons qu'ils ont obtenues. J'ai trouvé cela fascinant. Je n'avais jamais entendu parler de la Christian Science, mais j'en aimais la clarté. Cela me paraissait très limpide.

J. M.: Finalement, il nous a fallu demander de l'aide. Paul ne voulait pas parler à un praticien de la Christian Science, mais il avait des entretiens avec un conseiller matrimonial. Nous sommes donc allés le voir ensemble, et j'en ai conclu que cette personne considérait que la situation était désespérée. Il estimait que nous ne pouvions pas rester ensemble. Or, l'une des choses qui compte beaucoup pour moi, dans la Christian Science, c'est la façon dont elle montre qu'il n'existe pas de situation désespérée. Je pense que le thème qui revient sans cesse dans la Bible, c'est que le pouvoir spirituel est supérieur au sens matériel des choses.

P. M.: J'étais désespéré; j'ai essayé toutes sortes de choses. Par exemple, je suis allé voir un thérapeute qui est spécialisé dans le traitement de la colère. Sur ses conseils, j'ai acheté un gros carton de verres et de vaisselle usagés que je pourrais briser. Mais cela m'a soulagé temporairement. Cela n'a rien guéri.

Finalement, il est arrivé un moment où il a fallu que Joyce disparaisse de la scène. Elle m'a dit qu'elle allait partir, mais je ne l'ai pas crue. Et puis elle est vraiment partie.

J. M.: Nous étions mariés depuis cinq ans, et j'ai expliqué à Paul que la violence n'était pas le bon moyen de régler les problèmes dans un mariage, que si cela continuait, je m'en irais. Il n'existe pas de formules toutes faites, bien sûr. La situation de chaque personne est différente, mais j'ai senti qu'il fallait que je m'en aille. Alors je suis restée avec ma famille pendant quelque temps. C'était extrêmement embarrassant et me donnait l'impression d'un échec total.

P. M.: C'était un samedi matin, je rentrais d'un voyage d'affaires. Joyce avait emporté quelques meubles et toutes ses affaires. Ce fut un choc terrible ! Je suis tombé à genoux. J'étais fou de colère. Cela me gêne de dire cela, mais ma première pensée a été de mettre le feu à la maison. Puis je me suis dit que je devrais me tirer une balle dans la tête. Enfin, il était clair que la troisième pensée venait de Dieu, c'était un message-ange qui me conseillait d'appeler un praticien. J'ai obéi.

Je n'ai rien pu dire pendant les cinq premières minutes. Je pleurais. Il savait que c'était moi; nous nous étions déjà parlé. Il a été formidable. Le ton de sa voix était tout simplement d'une grande douceur. J'avais la mèche dans une main et l'allumette dans l'autre. Et pourtant il m'a aidé à les poser. Il m'a aidé à voir que ma vie n'était pas finie, qu'elle commençait en réalité.

Je me suis alors aperçu qu'aucun être humain ne pouvait vraiment m'aider. Seul Dieu en avait le pouvoir, et j'allais devoir m'appuyer sur Lui.

J'ai décidé d'aller dans un établissement de soins pour Scientistes Chrétiens afin de me reposer et de prier.

Pendant mon séjour dans un établissement de soins pour Scientistes Chrétiens, j'ai compris que Dieu m'avait pardonné. Il me fallait accepter Son amour.

Je priais pour être guidé et pour me libérer de cette colère. Le praticien priait avec moi. Il m'a rappelé que je n'étais pas seul, que Dieu était avec moi. Il m'a aussi rappelé que Dieu m'aimait, que j'étais Son enfant, et que Dieu était mon Père réel et parfait. En outre, il a suggéré que j'étudie certains passages de Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy.

Pendant tout mon séjour, j'ai prié pour pardonner. J'ai vraiment été capable de pardonner à mon père, et de me pardonner. Quand j'étais enfant, le seul moyen que j'avais trouvé pour comprendre pourquoi on me maltraitait, c'était de me blâmer. En prenant conscience de cela, j'ai compris que Dieu m'avait pardonné. Je n'avais pas besoin d'un autre pardon. Ce qu'il me fallait faire, c'était accepter l'amour de Dieu.

Ce fut sans doute la période de mon existence où j'ai connu la plus grande transformation, où j'ai saisi clairement la vérité concernant Dieu et l'homme. Tout est devenu logique, et j'étais capable d'élargir ma vision des choses. J'ai arrêté de souhaiter avec ardeur que Joyce revienne dans ma vie. Non que je ne désirais pas qu'elle revienne, mais j'ai arrêté de considérer son retour comme une récompense. La relation que j'ai avec Dieu avait été rétablie, et c'était cela le plus beau de tout.

J. M.: On dit généralement que les hommes violents ne changent jamais, et je savais que je devais être vigilante face à cette croyance. En réalité, il n'y a qu'un seul Dieu, un seul Entendement divin, qui nous gouverne tous. A chaque instant, je recourais à l'Entendement divin pour qu'il me guide.

Je ne me voyais plus comme une victime de mauvais traitements. Je savais que j'étais avant tout unie à Dieu et que je pouvais m'appuyer sur mon sens spirituel dans cette communication entre Dieu et Son idée, car il m'indiquerait s'il était temps de retourner chez moi et quand, ou s'il fallait que je prenne une autre direction. Parfois, je me demandais pourquoi je devais passer par cette expérience. Il m'est venu à l'esprit que cette situation devait être guérie et que d'autres personnes en bénéficieraient.

Dès lors, j'ai vu que je pouvais recourir à Dieu, qui m'apporterait l'aide dont j'ai besoin.

P. M.: Je pensais que je ne savais pas être un bon mari, parce que je n'avais pas eu un bon père. Or, j'ai été capable d'abandonner l'idée que mon père humain était à l'origine de mon existence. Je n'avais pas vraiment été privé de tout ce qui est bon pendant toutes ces années, parce que mon Père a toujours été Dieu, et Ses qualités sont parfaites. Si je veux être doux, j'ai ce Père parfait vers qui me tourner. Si je veux être gentil, si je veux être compréhensif, je peux recourir à Dieu qui me donne Ses qualités à exprimer. La difficulté consistait à rester proche de Dieu et à m'en remettre constamment à Lui.

Cela m'est venu pendant cette retraite que j'ai prise.

J. M.: La même semaine, chez ma mère, je me suis sérieusement brûlé la main. Tout de suite, je me suis mise à prier, et je suis sortie me promener pour être seule avec mes pensées. Au cours de ma promenade, les paroles d'un poème de Mary Baker Eddy me sont venues à l'esprit: « Montre-moi comment, Berger, / Te suivre aujourd'hui. » (Écrits divers' p. 397) A cet instant même, j'ai su que je devais prendre mes affaires et retourner vers Paul. Puis, je me suis aperçue que ma main ne me brûlait plus. J'ai été guérie instantanément.

Avec assurance, j'ai appelé Paul. Lui aussi pensait que nous devions reprendre la vie commune, mais que nous devions tout d'abord réapprendre à nous connaître. J'ai répondu que je revenais trois jours plus tard.

P. M.: C'était une sorte de résistance. Je pensais avoir fait de grands progrès en me débarrassant du vieil homme pour revêtir le nouveau, mais je ne connaissais pas encore très bien ce nouvel homme ! Cela me faisait un peu peur. Je savais que j'avais changé, mais je ne savais pas comment ça allait se passer entre nous. Je savais qu'il fallait de nouveau établir la confiance. « Persévérer à mesure que le temps passe », c'est ce qui me revenait sans cesse à l'esprit.

J. M.: Je savais aussi que je pouvais m'en remettre, à chaque pas, à l'Entendement divin qui me guiderait. Ainsi, si je me retrouvais dans une situation où il fallait que j'apporte une correction, j'en serais capable.

P. M.: Au cours de cette période de séparation, j'ai pris conscience, en particulier pendant cette retraite, que j'avais énormément compté sur Joyce, au lieu de Dieu, pour m'aider. Dès lors, j'ai vu que je pouvais recourir à Dieu qui m'apporterait l'aide dont j'ai besoin.

J. M.: Et j'ai admis qu'il me fallait pardonner à Paul afin d'être vraiment libérée. Distinguer ses actes passés de son identité véritable m'a été d'une grande aide.

J'ai aussi été très explicite quand au genre de comportement qui n'était plus tolérable dans notre mariage. Et une fois que nous nous sommes retrouvés et que les choses se sont améliorées, l'honnêteté que Paul exprimait et son désir de parler ouvertement ont été d'une grande importance pour moi.

P. M.: Quand nous repensons à cette période de notre existence, maintenant que plusieurs années se sont écoulées, nous y repensons avec gratitude parce qu'elle nous a fait évoluer. Nous avons été libérés d'un lourd fardeau, et, ce qui est encore plus important, il n'y a pas de cicatrices. J'ai été transformé. Il est difficile de communiquer la joie, le sentiment de liberté que je ressens — liberté que j'avais perdue depuis l'âge de six ans. Aucun thérapeute — aucun être humain sur cette planète — n'aurait pu me donner cette liberté. Elle ne pouvait venir que de Dieu.

La Bible et Science et Santé m'ont apporté la liberté, la compréhension et la possibilité de faire partager ma joie. J'ai une étincelle dans le regard à présent. Je peux non seulement être aimé, mais je suis parfaitement capable d'aimer les autres.

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