Nous sommes le dimanche 23 avril 1997, les rebelles contrôlent les trois-quarts du territoire national et marchent résolument sur Kinshasa, la capitale...
Beaucoup de compatriotes des régions de l'Est du pays viennent se réfugier dans la capitale et racontent mille et une histoires concernant les intentions des instigateurs de cette guerre. Et les médias internationaux déversent à longueur de journée divers commentaires à ce sujet. L'effervescence et l'émoi gagnent les esprits. Certains cogitent des plans de fuite en dehors de la capitale. Bien des gens, prêts à accueillir de tout leur cœur ces nouveaux libérateurs du peuple, sont pourtant désemparés devant l'idée d'une confrontation finale. Dépourvues de moyens matériels et financiers, bon nombre de personnes se résignent à rester sur place contre vents et marées.
Tôt dans la matinée de ce dimanche, alors que j'étais sur le point de me rendre à l'église, je reçois une lettre d'une Scientiste Chrétienne. Elle parlait de la situation où se trouvait le pays. Par cette lettre, elle nous invitait à prier pour la paix. « Vous avez, dit-elle, des armes solides pour anéantir tout ce qui peut perturber la paix dans vos foyers. » Elle savait en effet que les difficultés étaient énormes: le manger était problématique, étudier était devenu un luxe... et où fuir avec tous les enfants ?
Face à ce sombre tableau, j'étais content qu'elle ait ajouté que seule la prière pouvait apporter une solution juste et durable à cette situation.
Et dans mes réflexions, j'ai tout de suite réalisé que la véritable prière commence par affirmer et reconnaître la totalité de Dieu: nous sommes, malgré tous les témoignages matériels, en présence de Dieu et de Ses idées. Les pensées que Dieu nous inspire, pensées d'amour et de justice, ont le pouvoir de surmonter toute perversité, toute résistance à la vérité. La guerre n'est pas inévitable.
J'ai compris que le besoin était moins de fuir la capitale que d'abandonner des erreurs de pensée telles que de se confier à un autre pouvoir que celui de Dieu. Ainsi nous mettons un frein aux haines, aux rivalités et à l'égoïsme. Ce changement étant dans notre cœur et dans notre pensée, il est capable de purifier l'atmosphère mentale et d'arrêter l'escalade vers la guerre.
En ce qui concerne notre sécurité, les personnages bibliques, d'un bout à l'autre de la Bible, fournissent des exemples éloquents pour notre édification. Le prophète Élisée, encerclé par l'armée syrienne, échappe à l'embuscade de celle-ci. Que dire de Daniel dans la fosse aux lions ainsi que des trois Hébreux jetés dans la fournaise ardente ? Leur confiance dans la toute-puissance de Dieu les a protégés dans des situations où la mort paraissait imminente et inévitable. Pour Jésus, le seul pouvoir a son origine en Dieu, l'Amour, et Lui appartient. C'est ainsi qu'il dit à Pilate: « Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut. » Jean 19: 11.
La puissance de l'Amour divin se manifeste par la bonté, la paix et la guérison. Elle est à l'œuvre ici, maintenant.
Après ces réflexions, arrivé à l'église, quelle a été ma joie lorsque le Premier Lecteur lut ce passage de Science et Santé: « Un seul Dieu infini, le bien, unifie les hommes et les nations, constitue la fraternité des hommes, met fin aux guerres, accomplit ces paroles de l'Écriture: "Tu aimeras ton prochain comme toi-même", annihile l'idolâtrie païenne et chrétienne – tout ce qui est injuste dans les codes sociaux, civils, criminels, politiques et religieux – établit l'égalité des sexes, annule la malédiction qui pèse sur l'homme, et ne laisse rien subsister qui puisse pécher, souffrir, être puni ou détruit. » Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 340. Ce passage m'a aidé à comprendre que nous sommes réellement et uniquement en présence de Dieu et de Ses idées, et donc que notre sécurité est entièrement garantie par Dieu. C'est vers Lui que nous pouvons nous tourner pour la trouver.
