La famille de mon père a trouvé la Christian Science au début du siècle. Ma grand-mère souffrait d'un grave problème mental et était incapable de s'occuper de sa famille et de sa maison. On ne m'a pas expliqué en détails la nature de ses difficultés, mais même les enfants les plus jeunes en étaient profondément troublés.
Un parent avait entendu parler de la Christian Science et recommanda à ma grand-mère d'essayer. La première visite que lui rendit un praticien de la Christian Science fit une forte impression sur toute la famille. Ma grand-mère fut complètement guérie et, dès lors, devint le pilier de la famille pendant de nombreuses années.
L'une de ses filles retira immédiatement les armatures orthopédiques en métal qui entouraient sa jambe ainsi que la chaussure spéciale qu'elle portait depuis toujours. Elle était convaincue que la loi spirituelle qui avait opéré dans la guérison de sa mère s'appliquait aussi à sa situation. Elle put alors marcher sans aucune difficulté. Plus tard, elle devint praticienne de la Christian Science.
Sa plus jeune fille fut également affectée par le grand changement survenu dans la famille. Elle étudia la Christian Science toute sa vie et participa très activement à la vie de son église filiale.
Trois générations de guérisons par la prière
Un jour où je rendais visite à cette dernière, elle est tombée très malade. Elle souffrait de nausées et d'étourdissements. La veille, elle avait parlé des événements que je viens de décrire et je les lui ai rappelés. Je lui ai suggéré de voir en eux, non pas un bon souvenir lié à l'histoire de la famille, mais un exemple, parmi de nombreux autres, de la loi divine en action. Nous pouvions comprendre que la même loi était toujours en vigueur. Bientôt, nous étions très occupées à nous remémorer les occasions où nous avions vu ensemble opérer la loi de Dieu, et à rendre grâces. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « Sommes-nous réellement reconnaissants pour le bien déjà reçu ? Alors nous mettrons à profit les bienfaits qui nous ont été dispensés, et serons ainsi qualifiés pour en recevoir davantage. » (p. 3) Nous avons beaucoup ri en repensant à un incident que nous trouvions drôle. Les étourdissements et les nausées ont disparu.
Le changement qui est apparu lorsque nous nous sommes mises à exprimer notre gratitude me rappelle souvent, depuis, que la reconnaissance est source de guérison.
En 1988, j'ai eu l'impression de perdre mon équilibre mental, et tout paraissait sombre autour de moi. Mon père était décédé depuis un an, et je me sentais abandonnée, désespérée; c'était comme si ma vie n'avait plus de sens. Je continuais à travailler et à remplir mes obligations à l'église tout en ne laissant rien paraître, car je ne voulais pas devenir l'objet d'une attention anxieuse. A part cela, ce qui pouvait m'arriver m'était égal. Au début, j'étais persuadée que je ne vivrais pas plus de quelques mois et envisageais avec une certaine sérénité d'être bientôt « débarrassée » de tout cela. Puis je me suis aperçue que je n'étais pas en train de mourir, mais cela ne m'a pas rendue plus heureuse. Pendant longtemps, je ne me suis pas occupée de la douleur ni des crampes dont je souffrais.
En même temps, je suis devenue infiniment reconnaissante pour une plus grande compréhension et une plus grande force spirituelles que j'avais ressenties environ un an auparavant, et j'étais sûre que cela me soutenait. Ma conviction profonde que la vie est spirituelle, éternelle, et que la mort ne me libèrerait pas réellement du chagrin était plus forte que le sentiment qui accueillait, voire invitait, la mort. J'ai lu dans Science et Santé: « Quand nous apprendrons que la maladie ne peut détruire la vie et que la mort ne rachète pas les mortels du péché ou de la maladie, cette compréhension nous éveillera à une vie nouvelle. Elle vaincra tant le désir de mourir que la terreur de la tombe, et détruira ainsi la grande crainte qui obsède l'existence mortelle. » (p. 426)
Je me suis aussi rendu compte que la confusion et le désespoir que je ressentais provenaient du fait que, malgré quelques progrès accomplis, je ne m'en remettais pas encore assez à Dieu, c'est-à-dire à l'Entendement divin.
Je m'inquiétais aussi des responsabilités que j'avais envers mon église filiale. L'état d'esprit dans lequel je me trouvais ne convenait pas aux postes que j'occupais. J'ai affirmé que l'église ne saurait être privée de l'inspiration qui lui appartenait en tant qu'expression de la sollicitude divine, et je me suis attachée au fait que l'état de confusion qui semblait m'avoir envahie n'avait pas le pouvoir de faire obstacle à l'amour que Dieu me porte ni de me forcer à quitter l'église. Tandis que j'accomplissais les tâches qui m'étaient assignées à l'église, j'ai ressenti une inspiration qui m'a indiqué que je n'étais pas aussi indifférente à la vie ni aussi incapable que je le croyais.
Puis, au bout de quelques années, est venu le jour où j'ai été capable d'exprimer de la gratitude pour les petites choses qui m'entouraient. Un peu plus tard, ce jour-là, les paroles suivantes me sont venues à l'esprit: « Je ne mourrai pas, je vivrai, et je raconterai les œuvres de l'Éternel. » (Ps. 118:17) Cette nuit-là, j'ai appelé une praticienne de la Christian Science pour lui demander de l'aide. Dès lors, les conversations régulières avec la praticienne m'ont été d'un grand soutien. De vives douleurs qui revenaient sans cesse ont complètement disparu. J'étais à peine capable de marcher jusqu'au téléphone, mais après avoir parlé avec la praticienne, les douleurs ont disparu presque immédiatement pour ne jamais revenir. Bien d'autres maux se sont aussi évanouis.
Je ressens une gratitude sereine que je ne peux exprimer par des mots.
Stockholm, Suède
