Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

« Olga Barteneva n'avait peur de rien »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 1998


: Olga Alexandrovna Barteneva était membre de la Société de la Christian Science de Saint-Pétersbourg où elle était Première Lectrice. Cette église existait déjà avant la révolution bolchévique. Les services avaient lieu en anglais. A la fin des années vingt, l'église fut détruite et tous les membres furent victimes de la répression. Tous, à l'exception d'Olga, ont péri au goulag.

Nom omis à la demande de l'auteur: Olga les voyait-elle au camp ?

T. S.: Elle était avec eux dans les camps.

Nom omis à la demande de l'auteur.: Comment avez-vous connu la Christian Science ?

T. S.: C'est une amie proche qui m'a parlé de la Christian Science pour la première fois, en 1943. J'allais mourir de la tuberculose. Nous étions étudiantes à l'école de musique et elle m'a parlé de Science et Santé. Bien que ma mère fût médecin, mon amie m'a donné des publications à lire et m'a expliqué quelle était sa religion. Finalement, même ma mère s'est intéressée à la Science. J'ai été guérie, et nos deux familles ont commencé à étudier la Christian Science.

Nom omis à la demande de l'auteur: Quels souvenirs avez-vous d'Olga Barteneva ?

T. S.: Je me souviens de certains récits d'Olga. Elle n'aimait pas beaucoup parler d'elle. Elle venait d'une vieille famille russe. Ils n'habitaient pas très loin du Palais d'hiver, à Saint-Pétersbourg.

Olga fut une enfant très gâtée. On conseilla à sa mère d'instruire elle-même Olga et d'être très stricte avec elle. Mais sa mère n'en fit rien. Peut-être cela forma-t-il le caractère d'Olga d'une certaine façon. Elle devint quelqu'un capable de ne tenir aucun compte des horreurs des camps.

Elle reçut une excellente éducation à domicile. Elle avait appris l'anglais, l'allemand et le français et s'exprimait dans ces trois langues avec aisance. Elle connaissait merveilleusement bien la littérature, aimait beaucoup la musique et était, de manière générale, une personne très cultivée. Elle s'intéressait à tout. Pendant cette époque terrible, elle écoutait les radios étrangères en secret et était au courant de ce qui se passait dans le monde.

Au cours de l'été 1917, elle manifesta contre les bolchéviques. Dans les années vingt, elle vécut deux ans en Angleterre.

Nom omis à la demande de l'auteur: A quel endroit ?

T. S.: Probablement à Londres. Elle aimait beaucoup son professeur qui lui donna un cours pour qu'elle devienne praticienne de la Christian Science.

Nom omis à la demande de l'auteur: A-t-elle laissé des lettres ou des documents concernant ce cours après son arrestation ?

T. S.: Non, tout a été détruit.

C. G.: Quand elle a été arrêtée, ces documents ont-ils été utilisés contre elle ?

T. S.: Absolument. Elle était allée en Angleterre. A leurs yeux, cela signifiait qu'elle était une espionne.

Nom omis à la demande de l'auteur: Vous a-t-elle rapporté ce qu'on lui disait au cours des interrogatoires ?

T. S.: Non, Olga évitait de parler du goulag. Elle me disait que c'était un endroit dangereux et qu'elle avait été convoquée devant ce terrible inspecteur, un tueur. La seule chose à laquelle elle pensait, c'était que Dieu se trouvait à cet endroit même. Vous pouvez imaginer que cela l'aida beaucoup.

Nom omis à la demande de l'auteur: C'est elle qui vous a raconté cela ?

T. S.: Oui. Elle me parlait des chiens. Elle me disait: « Ils étaient toujours avec nous, et quand les gardiens venaient nous chercher, les chiens étaient juste à côté de nous. Si nous faisions le moindre mouvement, ils nous mordaient. »

Elle m'expliquait que les prisonniers étaient envoyés dans la taïga (marais sibériens) pour y travailler toute la journée. Ils ramassaient des cerises, des champignons, des noix de cèdre. On leur donnait du triska (poisson très bon marché) à manger. Elle aimait beaucoup ça, elle aimait réellement ça. Pourtant, ce poisson était de mauvaise qualité et écœurant. Mais elle s'y était habituée.

Nom omis à la demande de l'auteur: Dans le camp, montrait-elle ouvertement qu'elle était Scientiste Chrétienne ?

T. S.: Oui, elle n'avait rien à lire, mais elle ne cachait pas ses convictions.

Nom omis à la demande de l'auteur: Comment a-t-elle progressé sans publication ni livre ?

T. S.: Je ne sais pas. Elle était très intelligente; il y avait une sorte de grandeur et d'aristocratie en elle.

Après avoir été libérée du goulag, Olga trouva un emploi de professeur d'anglais dans un institut de Tchernikovsk (une ville située dans la région de Bashkiria, dans les montagnes de l'Oural) et elle donnait également des cours privés aux enfants d'un ministre adjoint. Elle eut la possibilité d'intéresser leur mère à la Christian Science. Cette femme se mit à croire profondément dans la Science, mais elle n'en dit mot à son mari.

Nom omis à la demande de l'auteur: Pourtant, Olga n'avait toujours aucune publication scientiste chrétienne à Tchernikovsk ?

T. S.: En effet, seulement plus tard.

Finalement, elle réussit à se rendre de Tchernikovsk à Moscou où elle trouva des publications. En 1939, elle obtint quelques Christian Science Journal, une

Bible et de vieux Livrets trimestriels de la Christian Science qui dataient des années vingt. J'en ai encore quelques-uns. Elle venait très rarement à Moscou. Elle ne restait pas deux nuits de suite au même endroit et puis elle partait immédiatement afin de ne pas se faire prendre.

Nom omis à la demande de l'auteur: Aviez-vous peur quand quelqu'un venait ainsi vous voir alors que c'était interdit ?

T. S.: Bien sûr, nous avions peur. C'est pourquoi Olga passait une nuit chez nous et la nuit suivante chez quelqu'un d'autre. Les voisins étaient de véritables agents secrets.

Nom omis à la demande de l'auteur: Comment avez-vous fait la connaissance d'Olga ?

T. S.: Par mon amie Tanya.

Nom omis à la demande de l'auteur: Est-ce à la même époque que vous avez été guérie de la tuberculose ?

T. S.: Oui, Tanya m'a guérie. Elle m'a dit que Dieu est partout. C'était comme si une lumière s'allumait. Elle m'a dit que Dieu était tout autour de moi, et qu'Il ne pouvait rien créer de mauvais. Au début des années cinquante, la guérison était complète.

Nom omis à la demande de l'auteur: En quelle langue lisiez-vous Science et Santé ?

T. S.: J'ai étudié l'anglais pendant trois ans. Il n'existait pas de traduction russe de Science et Santé à cette époque. Olga, Tanya et moi en avons fait une traduction. C'était très difficile.

Nom omis à la demande de l'auteur: Avez-vous traduit le livre dans son entier ?

T. S.: Qui, presque tout. Nous traduisions ce qui était dans le Livret trimestriel de la Christian Science. Nous faisions une transcription de chaque leçon, et nous la passions à d'autres gens.

Nom omis à la demande de l'auteur: Quand vous aviez des écrits de la Christian Science, est-ce que vous les cachiez sous le lit ou dans un trou pratiqué dans le mur ? Je suppose que vous ne les laissiez pas en évidence.

T. S.: Non, si quelqu'un venait nous voir, même un collègue, nous cachions toutes les publications. Seuls nos amis proches et les membres de notre famille étaient au courant.

Nom omis à la demande de l'auteur: Aviez-vous des services religieux avec ces traductions ?

T. S.: Oui. Olga lisait. Elle avait une jolie voix, très douce. Olga Alexandrovna Barteneva n'avait peur de rien.


26 mars 1928 Les autorités informent la Société qu'elle doit fermer, mais qu'il est permis à ses membres de se réunir de façon informelle.

1er nov. 1928 Le gouvernement confisque tous les biens de la Société.

2. nov. 1928 La Sociétéfait appel de cette confiscation.

13 févr. 1929 Barteneva informe les autorités que le groupe de Scientistes Chrétiens s'est reformé et cherche un lieu où se réunir.

28 mars 1929 La Société de la Christian Science est contrainte de fermer.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / novembre 1998

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.