Dans Son Livre A Brief History of Time, Stephen W. Hawking, professeur réputé à l'université de Cambridge, déclarait récemment: « Si nous découvrions la réponse à [la question de savoir pourquoi l'univers et l'homme existent], ce serait le triomphe ultime de la raison humaine, car nous connaîtrions alors l'entendement de Dieu. »
« Connaître l'entendement de Dieu », ou chercher à comprendre la réalité ultime de toutes choses, telle est la quête poursuivie par bien des hommes. Le matérialisme scientifique ainsi que les méthodes rationnelles communément admises et fondées sur l'empirisme humain ont infiniment étendu le domaine des connaissances. Mais une simple accumulation de connaissances suffit-elle à comprendre la réalité ?
Diamétralement opposée aux méthodes scientifiques traditionnelles, l'approche chrétiennement scientifique commence avec l'Esprit divin, Dieu, considéré comme la source de la compréhension ultime. Chercher à comprendre en dehors des sens matériels, cela n'a rien de nouveau. Lorsqu'on remonte à l'Ancien Testament, on s'aperçoit que, lorsque Dieu demanda à Salomon ce qu'il désirait, ce dernier reconnut l'insuffisance de ses qualités humaines pour conduire le peuple de Dieu et il répondit: « Accorde donc à ton serviteur un cœur intelligent » (I Rois). Salomon voyait que la chose la plus importante à demander, c'était la capacité de comprendre et de juger correctement. Et il reconnaissait que la source de cette aptitude était en Dieu.
La compréhension de Dieu, nous enseigne la Science Chrétienne, se développe activement lorsqu'on reconnaît que cette compréhension n'a rien de personnel, mais qu'elle a, elle-même, son origine en Dieu. Cette rupture radicale avec la façon de penser et les habitudes modernes était des plus évidentes chez Christ Jésus. Il disait: « Le fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. Car le Père aime le Fils, et lui montre toute ce qu'il fait; et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l'étonnement » (Jean). Jésus trouvait auprès de son Père, Dieu, l'inspiration qui permettait d'apporter au monde des guérisons aussi merveilleuses et un enseignement aussi puissant. Il est évident que les guérisons qu'il accomplit n'étaient pas dues à quelque aptitude intellectuelle personnelle. Aucune connaissance n'a le pouvoir, par sa seule énergie, de pardonner le péché et de triompher de la maladie et de la mort. De telles manifestations de pouvoir immortel ne pouvaient avoir leur origine qu'en Dieu.
Considéré d'un point de vue spirituel, l'homme est l'émanation, l'effet, de Dieu. La nature de Dieu se révèle dans les qualités qu'Il exprime en l'homme et dans l'univers spirituel. L'intelligence est l'une de ces qualités. Ce n'est pas une acquisition personnelle contenue dans un entendement personnel ou résultant d'informations sensorielles; c'est Dieu qui Se reflète en l'homme.
Qu'est-ce que cela signifie pour nous ? Si nous acceptons que Dieu est infini, alors l'Entendement divin, Dieu, est forcément le Tout-en-tout, et nous pouvons raisonnablement en conclure que cet Entendement comprend sans cesse. Le seul Entendement qui soit, le seul Entendement que nous puissions effectivement avoir, c'est Dieu, parce que l'Entendement divin est la seule intelligence qui existe, et qu'Il est toujours présent, conscient et connaît absolument tout. L'homme, l'idée de l'Entendement, reflète cette compréhension consciente.
Pendant bien des années j'ai souffert d'un problème de pied; celui-ci s'était déformé en grandissant. J'étais sans cesse conscient de la douleur et ce problème existait depuis tant d'années que je ne croyais vraiment pas pouvoir en guérir un jour. Mon étude de la Science Chrétienne appliquée à cette situation ne donnait pour ainsi dire aucun résultat. J'assistais aux réunions de témoignages du mercredi d'une filiale de l'Église du Christ, Scientiste, où j'entendais des gens relater les nombreuses guérisons physiques qu'ils avaient obtenues grâce à la prière et à la mise en pratique de la Science Chrétienne. Cela m'encourageait énormément. Mais, quand je vérifiais l'état de mon pied après avoir prié et étudié les mêmes choses que les personnes qui s'étaient exprimées à l'église, mon problème était toujours là. Les « paroles » de cette Science étaient belles et élevaient la pensée, mais il me fallait réellement comprendre et sentir qu'elles étaient vraies. Je m'entendais dire: « Je suppose que je manque de compréhension pour prouver la Science Chrétienne par moi-même. »
Un mercredi soir, alors que j'étais à l'église, attentif à ne pas perdre la moindre parole, je décidai de demander à Dieu ce que Lui savait de ce problème au lieu de « m'appuyer sur ma sagesse ». J'avais déjà bien souvent posé à Dieu cette question, mais, cette fois-là, j'étais moins absorbé par moi-même et me sentais réellement prêt à entendre. Je fis le silence en moi et j'écoutai, très calme. Dans cette quiétude, je ressentis la puissance de la présence divine qui guérit. C'était comme si Dieu me disait: « Pourquoi m'interroges-tu sur ce problème et sur la façon de t'en débarrasser ? Je n'ai en réalité jamais su que tu avais un problème. Tu as toujours été Mon enfant chéri, spirituel et parfait. Cela n'a jamais cessé. Tu es Mon reflet exact, aussi Me faudrait-il avoir ce problème pour que tu le reflètes. Mais je l'interdis, car Ma totalité est absolument parfaite. Je suis unique, et tu ne peux rien refléter d'autre. »
Je ne prétends pas que Dieu m'ait parlé d'une manière distinctement audible, mais le message était réel. Je sentais qu'il était juste, et je savais que je pouvais m'y fier sans réserve. Je promis de tout mon cœur à Dieu de me considérer dorénavant uniquement comme Il me voyait, parfait et spirituel, sans tenir compte d'aucun témoignage empirique du contraire. Je savais qu'à la lumière de cette nouvelle compréhension de ma perfection permanente, examiner mon pied continuellement, comme s'il était l'indicateur de mon bien-être, n'avait aucun sens.
Admettre en premier lieu que je possédais la perfection — perfection maintenue par Dieu — pour ensuite douer la matière du pouvoir de la vérifier, eût été incompatible avec la compréhension que j'avais à présent de ma nature spirituelle parfaite et du rapport qui m'unissait à Dieu. Malade ou en bonne santé, la matière ne peut d'elle-même et en elle-même ni infirmer ni confirmer la spiritualité parfaite. Et, en tout cas, j'avais bien plus envie d'employer mon temps à approfondir cette compréhension récemment révélée de la façon dont Dieu me connaissait.
Cette révélation ne pouvait sans doute pas se mesurer au moyen des appareils détecteurs qu'ont inventés les hommes, mais elle m'apparaissait extrêmement réelle et substantielle. Cette compréhension divine de la réalité m'apporta d'abord la lumière, puis la guérison. Quelques jours plus tard, alors que j'étais en train d'enfiler mes chaussettes, je remarquai que la forme de mon pied était redevenue normale. Et elle l'est restée depuis. Cela remonte maintenant à plus de douze ans.
Cette guérison m'a montré que si l'on écoute attentivement avec la certitude d'obtenir une réponse, on laisse libre cours à l'activité véritable de Dieu dans sa pensée. La Science Chrétienne explique que cette activité est le Christ, l'influence efficace de l'Entendement divin, Dieu. Elle élève la pensée; elle donne à la conscience, quel que soit son stade actuel, des conceptions plus élevées. Le Christ communique la compréhension de la perfection spirituelle présente, soumet la matière et, par conséquent, hâte la guérison. Une humble et patiente écoute est parfois nécessaire, d'autres fois les choses s'éclaircissent sur-le-champ; mais il est important de reconnaître que ce contact du Christ est toujours accessible, exactement comme Dieu. Si l'on s'attend constamment au bien avec certitude, on finit par acquérir une perception exacte de Dieu et de l'homme. Rappelez-vous que Jésus recherchait la compréhension auprès de son Père; le caractère chrétien qui sanctifia Jésus nous sanctifiera, nous aussi, dans la mesure où l'humain cédera au divin.
Le fait de rester conscients, dans la vie quotidienne, de la source de la compréhension nous aide à reconnaître notre croissance spirituelle. A la fin de chaque service, après chaque prière, chaque fois que nous avons fini de lire la Leçon-Sermon ou un article vivifiant, demandons-nous donc: « Qu'ai-je appris ? En quoi suis-je différent ? Suis-je disposé à être transformé par ce qui m'a été révélé ? Et surtout, comment appliquer au mieux à la vie quotidienne la nouvelle compréhension qui vient de m'être communiquée par Dieu ? »
Il n'est pas nécessaire d'être érudit pour progresser dans la compréhension de la réalité ultime. Mais, par contre, il nous faut nous attacher continuellement au fait que la seule compréhension véritable est celle de Dieu, et que l'homme la reflète. Alors, dans la mesure où nous le faisons, l'intelligence du Christ remplit notre existence.
La totalité de Dieu et la vraie nature de l'homme deviennent infiniment plus importantes que le raisonnement humain empirique. Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, s'exprimait avec une autorité considérable sur ce sujet. Elle l'énonce ainsi dans Science et Santé: « La compréhension divine règne, elle est tout, et il n'y a aucune autre conscience. » En agissant et en vivant sur cette base, nous connaissons déjà la raison pour laquelle l'univers et nous-mêmes existons: exprimer Dieu.
