Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

« La danse m’a obligée à m’appuyer davantage sur Dieu »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 1992


La grâce de la danse repose sur le courage et le travail. Dans les longues heures d’exercices, dans la perfection des mouvements obtenue en revenant aux principes de base, voit des symboles profonds. Kristen fait partie du corps de ballet de Louisville dans le Kentucky, aux États-Unis. Dans l’interview qui va suivre, elle parle des leçons spirituelles qu’elle tire de son travail de ballerine.

Parlez-nous de ce que représente le travail de danseuse: répétitions, exercices, etc., qui précèdent le lever du rideau. — Lorsque les gens assistent à un ballet, ils voient ce qui se déroule sur scène et je pense qu’ils ne se rendent pas toujours compte de tout ce qui s’est passé avant. Quand nous montons une représentation, sur une période de répétitions qui durera quatre semaines, quinze jours seront consacrés à la chorégraphie. Les événements se succèdent très vite. Il faut travailler avec les chorégraphes, dans des délais très courts. Il faut apprendre vite et bien les mouvements et retenir toutes les corrections, tous les changements, surtout si l’on ne doit pas répéter cette partie-là avant plusieurs jours.

Je me rappelle qu’une fois, il y a quatre ou cinq ans, on m’avait donné tout un rôle à apprendre en peu de temps. Les figures et le rythme étaient très complexes. Au bout de deux heures, on s’est aperçu qu’on ne m’avait pas appris le bon rôle. J’ai dû rentrer chez moi avec un enregistrement de la musique pour refaire le travail. J’étais très tentée de penser que j’étais à bout de forces. J’ai dû lutter contre cette pensée. J’ai essayé de voir que la fatigue peut être surmontée par la force spirituelle. J’ai travaillé les mouvements et, le jour suivant, j’étais prête.

En général, quand je danse un rôle, une idée me vient clairement; c’est cette affirmation de Christ Jésus: « Je ne puis rien faire de moi-même. » Danser devient facile lorsque je pense à Dieu, au lien qui m’unit à Lui, lorsque je suis consciente d’être Son reflet. La tension se relâche alors.

Danser devient une forme de célébration harmonieuse: je vois que tout ce que je fais a son origine en Dieu.

J’éprouve souvent un irrésistible élan d’amour pour le public. Cela me permet de surmonter la nervosité et un sentiment d’insuffisance quand j’exécute des rôles difficiles.

Je sais que Dieu m’aime et qu’Il veut toujours la perfection. Un passage des Psaumes m’aide aussi quand je dois danser un rôle qui exige beaucoup: « L’Éternel affermit les pas de l’homme, et il prend plaisir à sa voie. »

Vous dites que l’homme reflète Dieu, mais qu’entendez-vous par là ? — Quand je pense à l’idée de reflet, un passage de Science et Santé avec la Clef des Écritures me vient à l’esprit. Dans ce passage, Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science ChrétienneChristian Science (´kristienn ´saïennce), écrit: « De même que votre reflet paraît dans le miroir, de même, étant spirituel, vous êtes le reflet de Dieu. » Pour moi, cela veut dire que l’homme représente et exprime Dieu, le bien. Donc, l’homme exprime l’intelligence, l’amour, la vie, l’intégrité, la pureté, la grâce, la beauté, la perfection de la forme, et cette liste peut s’allonger indéfiniment. Les qualités élevées que nous associons à Dieu, les qualités solides et permanentes, se révèlent en l’homme et lui sont accessibles. L’homme est le reflet complet de Dieu. Nous devons le prouver chaque jour en nous débarrassant de tout ce qui voudrait démontrer le contraire.

En rattachant ce fait spirituel à mon travail, il m’est facile de voir que le corps matériel n’est pas le reflet de Dieu. Quand je regarde danser quelqu’un d’autre, il m’arrive d’être enthousiasmée par l’idée que suggère le mouvement du danseur ou de la danseuse. Ce n’est pas dans l’activité physique que se trouve cette qualité. C’est dans quelque chose de plus élevé, qui rappelle la nature divine. C’est formidable de faire partie du public dans un moment pareil; un souffle de délice semble passer sur toute la salle.

Pour quelle raison exercez-vous ce métier ? — C’est pour servir Dieu. C’est pour exprimer ce qu’est Dieu et ce qu’Il peut faire pour l’homme. Les qualités de Dieu brillent en l’homme et nous avons la capacité de le démontrer.

Trouvez-vous un rapport entre la Science Chrétienne et la danse ? — La Science Chrétienne et le ballet m’apprennent constamment des choses l’un sur l’autre. Si j’apprends un nouveau pas sans y mettre de cœur, sans certitude et sans joie, je n’y arrive généralement pas. Ce n’est pas que les principes fondamentaux de la danse soient incomplets, qu’ils aient des défauts ou qu’ils soient inaccessibles. C’est que je dois faire des progrès dans ma façon d’appliquer les règles et les lois que je connais. Je dois étudier et comprendre davantage. Je trouve que cela rejoint tout à fait la Science Chrétienne en ce sens que nous nous efforçons d’obéir à Dieu, l’unique Principe divin. Il m’apparaît naturel d’associer cette façon de penser, cette ferveur complète, à ma façon de danser, en exprimant l’obéissance, la force, la précision et la perfection de la forme. Il me semble très naturel d’avoir des idéals et des espoirs élevés.

Lorsque vous vous préparez et que vous faites des répétitions, est-ce que ce sont les aspects physiques de la danse qui comptent le plus ? — Pas vraiment. Je peux dire honnêtement que je n’ai jamais vraiment senti de conflit entre la Science Chrétienne et l’aspect physique de la danse. Au contraire, la danse m’a obligée à m’appuyer davantage sur Dieu que je ne l’aurais fait. Chaque jour se présente la nécessité absolue de surmonter la matérialité et de dépasser les limites. Prouver que je suis capable d’y parvenir grâce à la compréhension spirituelle me procure de la joie et un sentiment de libération. La danse classique m’apprend beaucoup sur le plan spirituel. J’en arrive à oublier le corps quand je m’efforce de perfectionner un mouvement. Les courbatures me rappellent en général que je ne dois pas me croire la source du mouvement.

En ce moment, nous avons cinq ou six médecins et kinésithérapeutes qui travaillent avec le corps de ballet et qui vont et viennent dans le studio. Il y a toujours un docteur dans les coulisses pendant le spectacle. Cette situation n’existait pas dans les autres compagnies et, au début, cela me donnait l’impression qu’on s’attendait à quelque chose de mauvais. Mais, après avoir prié, j’ai compris qu’ils n’attendaient pas l’accident. J’étais au contraire heureuse que ces docteurs, après leurs journées si remplies, consacrent leur temps à la danse pour ceux qui ont besoin d’eux. Ils savent pour ainsi dire tous que je suis Scientiste Chrétienne et ils respectent mes idées. Ils n’essaient jamais de m’imposer quoi que ce soit.

Mes employeurs savent aussi que je suis Scientiste Chrétienne et ils se montrent toujours très patients quand je suis aux prises avec une difficulté physique. L’expérience m’a montré que la Science Chrétienne est un moyen efficace et commode de guérison quand on a des problèmes dans la danse. Je ne ressens jamais de douleurs à la suite des « anciens accidents de danse » pour lesquels j’ai obtenu une guérison complète par la Science Chrétienne.

J’ai surmonté une tendinite chronique des chevilles et des hanches, des déchirements de muscle, des crampes, des foulures et sans doute beaucoup d’autres difficultés que j’ai oubliées. Quand un problème physique surgit, cela semble souvent se produire une semaine avant le spectacle. C’en est presque comique. Je ne peux m’empêcher de douter de l’intelligence de la matière. Je suis obligée de surveiller mes conversations au travail, parce que les gens parlent souvent de douleurs et de blessures. J’essaie de ne pas participer à ces conversations ni de les accepter comme vraies pour aucun des enfants de Dieu.

J’ai travaillé un jour avec un partenaire qui ne m’attrapait pas comme il aurait fallu au cours de certain mouvement. Je lui disais qu’il m’appuyait trop fort sur les côtes, mais il n’arrivait pas à me saisir correctement. J’ai fini par ne plus même pouvoir supporter qu’il me touche les côtes. Mon employeur a exigé que je consulte un docteur. Celui-ci a pris une radio du tissu musculaire et s’est aperçu qu’il était déchiré entre les côtes. Je n’ai pas pu exécuter ces mouvements à deux pendant un ou deux jours. Mais je priais en m’appuyant sur une idée que j’avais trouvée dans un exemplaire du Christian Science Sentinel ou du Christian Science Journal sur les rapports humains. Cela s’appliquait directement à mon problème. L’article disait que la loi divine unit les idées de Dieu, si bien qu’elles ne peuvent travailler qu’en parfait accord. Il n’existe aucune friction entre les enfants de Dieu. L’un ne peut entraver la liberté de l’autre ni le gêner dans une activité juste.

Je savais que mon partenaire n’avait pas eu de mauvaise intention et que l’Entendement divin nous gouvernait l’un et l’autre. C’étaient les bras de l’Amour divin qui me tenaient. Sur scène, quelques jours plus tard, je me suis attachée à ces pensées merveilleuses. Je n’ai éprouvé ni douleur, ni crainte de la douleur. Aucune condition matérielle ne pouvait m’empêcher d’exprimer les qualités de l’Esprit. Je savais que l’Esprit, Dieu, ne saurait être enseveli dans la matière et que je ne le pouvais pas non plus puisque je Le représentais. J’étais guérie. Il y a une pensée que je trouve utile pour combattre la croyance qu’une blessure est permanente: vous êtes ce qu’a créé l’Entendement et non ce qu’a fait la matière.

Ces vérités m’ont aidée dans d’autres circonstances un peu plus tard. Pendant une répétition, ceux qui dirigeaient notre travail, et qui sont en général très compréhensifs, s’impatientaient contre mon partenaire. Ils lui faisaient sans cesse recommencer une portion de la danse que nous exécutions ensemble. L’atmosphère devenait très tendue, tandis que l’attention au contraire se relâchait. La seule chose que j’ai pensée à ce moment-là, c’est que quelqu’un allait se faire mal. Peu après, je suis tombée sur le ventre. Dans ma chute, tout le poids avait porté sur le pied et le coude. Malgré l’inquiétude générale, je me suis relevée et j’ai terminé la répétition, mais j’avais des élancements dans le pied.

Peu après, j’ai eu la possibilité de faire une pause jusqu’au soir. Je suis donc rentrée chez moi et j’ai appelé une praticienne de la Science Chrétienne. Elle a accepté de prier avec moi et j’ai eu la certitude que je serais guérie. C’était merveilleux. J’avais la conviction que je pourrais poursuivre mon travail comme prévu. C’était formidable de pouvoir repenser aux vérités que j’avais comprises avec mon autre partenaire.

Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « Tout ce que Dieu communique agit de concert avec Lui et reflète la bonté et la puissance. » Il me fallait comprendre que ceux qui dirigeaient la répétition ne pouvaient empiéter sur mon harmonie. J’étais entièrement sous la juridiction de Dieu, l’objet de Sa sollicitude. J’ai eu encore quelques petites douleurs ce soir-là, mais ensuite, c’était fini.

Comment réagissez-vous à la tension de la compétition ? — Quand j’ai commencé dans la profession, c’était difficile. Il m’a fallu comprendre que, pour tous, Dieu est la source de tout ce qui est bon. M’étant trouvée dans une audition avec une centaine d’autres candidates pour un ou deux rôles, j’ai appris à m’efforcer chaque jour de soumettre ma volonté personnelle au plan de Dieu, l’Entendement divin. Ce qui semble tout à fait juste sur le plan humain peut cacher des pièges et je le sais bien. La leçon a parfois été dure. En général, il n’est pas trop difficile d’abandonner sa volonté personnelle à l’omniscience de Dieu. Ce que je désire n’est peut-être pas ce qu’il y a de mieux pour moi.

Vous arrive-t-il de perdre votre inspiration à cause de la rigueur du travail dans la danse ? — Bien souvent, lorsque je suis un cours, que je m’échauffe ou que je répète, je tombe dans une certaine routine. Les progrès ne viennent pas et l’inspiration manque. Je me suis aperçue que cela venait toujours de la pensée erronée que je suis à l’origine du mouvement. Il est difficile de remettre en question cette idée fausse à chaque heure de chaque jour, mais je dois en être sans cesse consciente. Autrement, j’étouffe.

La gloire revient à Dieu. J’affirme que mes ressources viennent de Dieu, qui est le bien inépuisable, illimité. J’apprécie maintenant beaucoup cette phrase de Mary Baker Eddy: « Dieu Se repose dans l’action. » Dieu est l’Entendement divin et je suis l’expression de l’Entendement. C’est l’Entendement qui me soutient.

Il arrive que je donne des cours de danse, mais c’est assez rare pendant la saison. Dans ces moments-là où il y a tant à faire ou quand j’aide un chorégraphe au cours d’une répétition, je me rends compte que si j’aime ce que je fais et si je réussis à exprimer les qualités de Dieu, il me vient toutes les idées et toute l’inspiration nécessaires.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / février 1992

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.