On Parle Beaucoup de l'influence du groupe chez les jeunes: ils se sentent forcés de faire comme leurs camarades, en général dans le mauvais sens. Mais les parents peuvent se sentir tout aussi contraints de faire « comme les autres » ! Je fais là allusion au désir des parents de voir leurs enfants se conformer à certaines normes dans leur tenue vestimentaire, leur comportement, leurs objectifs et leur style de vie. Je sais, par expérience, que la Science Chrétienne nous aide énormément à nous libérer du souci exagéré de ce que les autres vont penser de nos enfants, souci qui tend à nous détourner de notre véritable responsabilité: développer leur individualité spirituelle.
Je me rappelle toutes les discussions que nous avons eues avec notre fils sur la longueur de ses cheveux et le style de sa coiffure. Je pensais qu'il ferait bien meilleure impression avec des cheveux plus courts.
A un certain point, nous sommes tombés d'accord tous les trois, son père, lui et moi: aucun de nous ne devait juger d'après les seules apparences. Il existait des questions bien plus graves qui ne seraient jamais résolues par une coupe de cheveux. Sérieusement, je ne pouvais imaginer de prier pour que mon fils aille chez le coiffeur. Mais je pouvais prier, et c'est ce que j'ai fait, pour que son individualité spirituelle nous devienne plus apparente, à lui comme à nous, et aussi pour que je puisse soutenir la réalité de son identité d'enfant de Dieu.
Très peu de temps après nous être mutuellement engagés à ne pas mettre la priorité sur l'apparence mais sur l'identité véritable, mon fils m'a rapporté un incident qui s'était produit dans son travail. Un homme s'était arrêté à la station-service où il travaillait le samedi. Lorsque mon fils lui avait proposé ses services, le client avait paru surpris et lui avait répondu, en fronçant les sourcils, qu'à son arrivée, il l'avait pris pour une fille. Notre fils était tout content de me raconter l'incident, parce qu'il avait été aussi surpris de sa réponse que le client. Sans le moindre sentiment d'amertume ou d'irritation, il avait souri, puis s'était entendu dire: « Vous savez, Monsieur, en vous voyant entrer, j'ai cru que vous étiez vieux. » Le visage de l'homme s'était éclairé d'un grand sourire. Par la suite, ce client est revenu tous les samedis, tenant chaque fois à faire un brin de conversation avec notre fils.
La réponse de notre fils (et ce qu'elle sous-entend) m'aide lorsque je suis amenée à me juger hâtivement ou à juger les autres. Cette réponse donne un aperçu de la valeur pratique de la sagesse, de l'amour et de la liberté que la Science Chrétienne apporte aux adolescents comme aux adultes. L'incapacité de voir au-delà des apparences nous confine à nos perceptions personnelles et à nos préjugés. Par contre, l'humble désir, inspiré par l'Amour, de percevoir davantage les autres comme les perçoit leur Père nous permet de comprendre peu à peu que c'est Dieu qui a peuplé Son univers.
J'ai constaté que la Science Chrétienne est un outil merveilleux tant dans la macro-éducation que dans la micro-éducation. Je sais qu'on ne trouve pas ces termes dans le dictionnaire, mais je m'explique. La Science Chrétienne est d'une aide immense d'une part pour donner une forme au « projet général d'éducation »: le désir très profond des parents de voir leurs enfants s'épanouir, de les voir mener une vie utile, morale, désintéressée, originale, de sentir que la main de Dieu dirige leur carrière et, d'autre part, pour gérer la situation au jour le jour: répondre à la nécessité constante d'être tolérant et d'avoir pour nos enfants une affection pratique qui les éduque et les encourage.
Les années d'adolescence incitent de nombreux parents à se tourner avec encore plus de ferveur vers Dieu, leur vrai Père et Mère, et celui de leurs enfants. Pour certains, c'est le moment où ils sentent qu'ils apprennent vraiment à pratiquer la Science Chrétienne, du fait qu'ils s'appuient moins sur l'évidence matérielle et se tournent plus régulièrement vers ce que Dieu sait de Ses enfants, ce que l'Entendement sait de ses idées. Priant d'une façon plus scientifique, les familles trouvent un soutien immense, elles obtiennent de belles guérisons, ainsi qu'un changement dans leur façon de percevoir ce qui semble être une période mouvementée. Les adolescents répondent à l'honnêteté spirituelle et à l'amour désintéressé, parfois de façon inattendue, et toute la famille en est bénie.
« NOUS AVONS CONTINUÉ COMME SI DE RIEN N'ÉTAIT A L'AIMER ET A NOUS INTÉRESSER A LUI »
Au moment où j'entrais dans l'adolescence, mon frère est devenu toxicomane. Lui qui avait été jusque-là en tête de classe, a failli échouer complètement et abandonner l'école. Mais le pire, c'est qu'il avait été mon ami et que maintenant je souhaitais parfois ne jamais l'avoir connu. Notre famille a dû affronter bien des maux terribles qui accompagnent souvent la drogue: vol, destruction, indifférence et ébranlement du foyer.
Mais, grâce à la Science Chrétienne, une chose remarquable s'est produite: nous avons continué comme si de rien n'était à l'aimer et à nous intéresser à lui. Loin de déchirer la famille, cette obligation devant laquelle nous nous trouvions de prier et d'avoir plus de compréhension à la maison a apporté davantage d'affection et un plus profond sentiment d'unité. La menace qui pesait sur notre vie familiale nous a fait comprendre sans ménagement ce qui était en jeu. Nous avons travaillé dur pour ne pas perdre de vue la force et le sentiment d'appartenance que donnent la famille et le foyer.
La Science Chrétienne nous a permis de prendre position face à la toxicomanie, de ne pas accepter son empire sur mon frère ni tolérer sa présence menaçante dans notre vie. Il n'a pas été facile de remporter ce combat et il a fallu du temps. Mais la persistance à ne pas perdre de vue l'identité spirituelle inviolable de chaque membre de la famille a finalement payé. A l'heure qu'il est, mon frère a fait un mariage heureux et il a lui-même des enfants. Quand nous nous retrouvons tous, il ne reste aucun souvenir pénible. Ces réunions de famille fournissent l'occasion de perpétuer la joie dans laquelle nous avons grandi.
